Pour sa toute première apparition au calendrier du Championnat du monde des Rallyes (WRC), le Rallye des Îles Canaries était disputé ce week-end et représentait la 4ᵉ étape 2025 de la série. Sur les routes sinueuses de l’île de Grande Canarie, territoire espagnol dans l’océan Atlantique, les paysages volcaniques à couper le souffle et la chaleur, ce nouveau rendez-vous a immédiatement conquis le public. Mais c’est surtout la démonstration de force de Kalle Rovanperä, son co-pilote Jonne Halttunen et l’équipe de Toyota Gazoo Racing dans son ensemble qui a marqué les esprits.

Après deux journées de course, les cinq Toyota GR Yaris Rally1 occupaient les cinq premières places du classement général, emmenées par un Kalle Rovanperä, auteur des 12 meilleurs chronos, en 12 spéciales. Le double champion du monde (2022-23) allait-il faire aussi bien que Sébastien Loeb, seul pilote de l’histoire du WRC à avoir triomphé d’un rallye (Alsace 2015) en gagnant toutes les spéciales ? Son coéquipier Elfyn Evans, meneur du championnat, a mis fin à la séquence du jeune finlandais à la 13ᵉ des 18 spéciales, samedi en fin de journée, l’emportant et réduisant ainsi faiblement l’écart sur la tête du rallye.

Ce dimanche, Rovanperä a remporté les deux premières spéciales avant de laisser enfin un meilleur temps de spéciale à un pilote Hyundai, Adrien Fourmaux. Puis, Sébastien Ogier a conclu le rallye par deux meilleurs temps, dont celui de la Power Stage offrant comme toujours des points supplémentaires.

Sur ces routes à l’asphalte parfait, Rovanperä/Halttunen s’imposent donc avec 53,5 secondes d’avance sur Sébastien Ogier et Vincent Landais. Elfyn Evans et Scott Martin complètent le podium, devant Takamoto Katsuta et Aaron Johnston. Ce quadruplé Toyota aurait même pu être un Top 5 si la recrue Sami Pajari n’était pas sorti de route au début de la dernière journée de compétition. Il était alors 4ᵉ.

Ce triomphe Toyota n’est pas le fruit du hasard. La GR Yaris Rally1 s’est révélée parfaitement adaptée aux routes techniques de l’île : un asphalte abrasif, des virages serrés, et de nombreux changements de rythme. Grâce à un châssis particulièrement équilibré et une excellente motricité, les Toyota ont su maximiser leur adhérence, même dans les sections les plus exigeantes. Contrairement à Hyundai et M-Sport Ford dont les voitures Rally1 ne disposaient pas des bons différentiels pour cette surface, ce qui semble inadmissible à ce niveau, les Toyota n’ont rencontré aucun souci de réglage. La gestion des pneus – notamment les Hankook en gomme dure – a aussi été l’un des points faibles des autres équipes, qui ont peiné à trouver les bons compromis compte-tenu de ces soucis de différentiels.

Quant à Kalle Rovanperä, il semble avoir retrouvé toute sa superbe au bon moment après un début de saison difficile où il semblait souvent perdu dans ses choix avec les pneus Hankook, arrivés cette saison en WRC.

Chez Hyundai, le rallye est marqué par un mot : déception ! Neuville, Tänak et Fourmaux ont tous peiné à faire fonctionner la voiture sur l’asphalte canarien. De plus, alors qu’il tentait de ravir la 5ᵉ place à Fourmaux ce dimanche, il a été victime d’une crevaison qui lui a fait perdre deux places au classement général. Même constat chez M-Sport Ford, où Grégoire Munster sauve l’honneur avec une 11ᵉ place. Lui comme son coéquipier, l’Irlandais Josh McErlean, est sorti de route ce dimanche. McErlean a abandonné.

Yohann Rossel et Arnaud Dunand (Citroën C3) remportent la classe WRC2 en plus de finir 8ᵉ toutes-catégories. Ils devancent de 29,5 secondes Alejandro Cachon/Borja Rozada (Toyota GR Yaris Rally2). Le podium WRC2, et Top 10 du classement général, est complété par Nikolay Gryazin et Kostantin Aleksandrov, sur Škoda Fabia RS. Pour le classement complet, cliquez ici.

Au championnat des pilotes, Evans demeure large meneur avec 109 points. Rovanperä est désormais deuxième (66 points), devant Neuville (59), Ogier (58), Tänak (57) et Fourmaux (44). La prochaine épreuve aura lieu au Portugal, du 15 au 18 mai.