Max Verstappen a dominé le Grand Prix du Japon après avoir rectifié une faiblesse de sa voiture aux essais et adapté parfaitement son pilotage aux nouveaux réglages. Yuki Tsunoda, son nouvel équipier, a terminé la course 12ᵉ, à 58 secondes de lui. Quant aux McLaren, elles ont complété logiquement le podium et auraient peut-être pu mettre davantage de pression sur le quadruple champion du monde si l’équipe avait acquiescé à la requête d’Oscar Piastri de le laisser attaquer Lando Norris. Pas si simple quand les points de la 2ᵉ place sont tout juste suffisants pour permettre le Britannique de rester au premier rang du championnat, par un petit point devant Verstappen.
Trois recrues ont aussi impressionné à Suzuka : Kimi Antonelli, Isack Hadjar et Oliver Bearman, tous dans les points. En revanche, c’est une nouvelle déception pour Ferrari…
1. Max Verstappen, parti 1er. Il a dominé de bout en bout aux commandes d’une RB21 aux couleurs Honda à l’occasion de ce GP du Japon. Juste avant la Q3, Max a fait apporter un réglage à sa monoplace qui s’est avéré payant, en fin de qualification comme en course, afin de moins user ses pneus avant. La Red Bull disposait aussi d’une exceptionnelle vitesse de pointe. Reste que seul Verstappen semble capable de tirer le maximum de cette voiture.
2. Lando Norris, parti 2e. Course sans souci ni éclats. 2e de bout en bout, souvent proche de Verstappen mais pratiquement jamais au point de pouvoir activer son DRS pour arriver à la hauteur de Verstappen. Sa tentative de dépasser Max par le gazon en sortant des puits a été son moment le plus fort de la course. Il est surtout chanceux que les officiels ne l’aient pas pénalisé pour relance dangereuse de son emplacement, pour cette manœuvre !
3. Oscar Piastri, parti 3e. Oscar savait que partir de la deuxième ligne pourrait lui coûter cher en course. Longtemps solide troisième et un peu plus rapide que Norris, Piastri attendit en vain la consigne de l’équipe de le laisser passer afin d’aller attaquer Verstappen pour la victoire. Elle n’est jamais venue et Piastri a accepté que McLaren traite ses deux pilotes à égalité en ce début de saison. « C’était le prix à payer pour ma 3e place en qualification » a-t-il dit reconnu.
4. Charles Leclerc, parti 4e. Course sans histoire sur une Ferrari qui n’a jamais été en mesure de viser le podium. Il finit à 14 secondes de Piastri. Beaucoup trop ! Ferrari semblait tout simplement avoir raté ses réglages pour ce tracé inhabituel.
5. George Russell, parti 5e. Là encore, un pilote sans reproche au volant d’une Mercedes pas au niveau requis pour viser un podium, et à une seconde de Leclerc en fin de course sans possibilité de doubler.
6. Kimi Antonelli, parti 6e. Retenu en fin de course par son coéquipier, George Russell. Le jeune italien a signé des chronos plus rapides que Russell et même que tous ses adversaires puisqu’il est devenu le plus jeune pilote de F1 à récolter un record du tour en Grand Prix ! C’est une troisième performance remarquable de la part de la recrue.
7. Lewis Hamilton, parti 8e. Course ordinaire. Lewis finit à 12 secondes de Charles Leclerc, son coéquipier chez Ferrari. On peut blâmer des réglages et une stratégie de course mal adaptée pour celui qui a déjà fait preuve de son adaptation à la voiture et l’équipe Ferrari par une victoire en course Sprint en Chine. Mais ici, Hamilton n’était tout simplement pas performant.
8. Isack Hadjar, parti 7e. Une autre performance mature de la part de la recrue française, qui semble avoir acquis le sens des bonnes décisions et comment éviter de se faire piéger par des vétérans. En fin de course, il aurait pu tenter de résister à Lewis Hamilton, mais il a plutôt eu l’intelligence de ne pas détruire ses pneus dans cette bataille pour préserver la 8ᵉ place face à la menace d’Alex Albon, alors à trois secondes de lui. Isack termine 45 devant son nouvel équipier, Liam Lawson.
9. Alex Albon, parti 9e. Course compétente sur une toute nouvelle Williams encore en développement. Il reste beaucoup de développement à faire sur la monoplace, mais Albon s’en sort nettement mieux que Carlos Sainz en ce début de saison.
10. Oliver Bearman, parti 10e. Une autre recrue qui travaille avec brio, comme Hadjar. Il termine 29 secondes devant l’autre Haas aux mains d'Esteban Ocon, dans une voiture qui performe de mieux en mieux, mais encore loin des meneurs.
11. Fernando Alonso, parti 12e. L’Espagnol voit l’arrivée pour la 1ʳᵉ fois de la saison, mais c’est tout de même une autre course ratée. Avec aussi Lance Stroll qui termine un tour derrière le vainqueur, on peut se demander si les propriétaires de l'équipe Aston Martin n’ont pas déjà abdiqué à développer la monoplace 2025 pour se concentrer sur la voiture 2026, qui sera la première d’Adrian Newey, le génial directeur technique, récemment arrivé chez Aston Martin.
12. Yuki Tsunoda, parti 14e. Début tiède de celui qui doit aider l’équipe et Max à remporter des titres. Aux prises avec ce qui est peut-être la voiture la plus complexe à comprendre du tout le plateau, Yuki avait annoncé vouloir finir sur le podium en arrivant chez Red Bull. La réalité a vite pris le dessus ! On doit maintenant lui laisser quelques courses pour évaluer son adaptation.
13. Pierre Gasly, parti 11e. Tente bien de tirer le maximum d’une voiture et d’une équipe qui n’a pas encore marqué le moindre point. Alpine vit un début de saison horrible, mais le talent de Gasly n’est pas à remettre en cause. Le tracé de Bahreïn devrait aussi mieux convenir à la monoplace Franco-britannique.
14. Carlos Sainz, parti 15e. Le pilote espagnol traverse une période difficile au sein d’une écurie Williams en reconstruction et en net progrès par rapport à 2024… avec Albon tout au moins ! Sainz est meilleur que sa voiture 2025 qui semble bien conçue, mais on attend encore le déclic avant de le voir se hisser dans la première moitié de peloton.
15. Jack Doohan, parti 19e. Remplacé aux essais libres 1, victime d’un violent accident aux essais libres 2, l’Australien a disputé une course intelligente au volant d’une voiture refaite avec un châssis neuf. L’accident de vendredi est simple à expliquer : Doohan arrive à fond avec DRS ouvert (donc appui réduit) au premier virage à 297 km/h et entame le changement de direction sans lever le pied. Sur la voiture, le DRS coupe automatiquement si le pilote lève le pied ou freine fort. Doohan relâche enfin l’accélérateur, mais la voiture est déjà en changement de direction, le DRS coupe pour remonter et donner plus d'appui, mais trop tard, car elle est déjà en survirage vers le mur. Le choc est brutal. Sa course fut heureusement plus calme. Peut-être trop au goût des dirigeants de l’équipe.
16. Nico Hülkenberg, parti 16e. Pas grand-chose à dire pour cet excellent pilote qui compose avec une Sauber qui ne semble pas meilleure que l’an dernier. Que l’équipe suisse travaille encore et toujours sur l’Audi 2026 est compréhensible, mais laisser des pilotes de la trempe de Hülkenberg se débattre avec cette monoplace qui ne progresse pas est décevant.
17. Liam Lawson, parti 13e. Une performance honnête de la part du pilote qui trente de rebâtir sa confiance après un début de saison raté chez Red Bull. Maintenant, chez Racing Bulls et équipé d’une voiture plus facile à piloter et des expectatives plus réalistes, on va lui laisser le temps d’apprendre. Aux qualifs, il a fait mieux que Tsunoda, son remplaçant chez Red Bull, mais nettement moins bien qu’Hadjar, désormais son coéquipier. Battu par une recrue qui dispose du même matériel, ce n’est jamais un bon signal.
18. Esteban Ocon, parti 18e. Travaille à aider Haas à remonter son niveau, sans espoir réaliste d’y arriver à court terme. Le beau résultat de Shanghai semblait bien loin au Japon. Le Français n’a jamais quitté les dernières places tout au long du week-end.
19. Gabriel Bortoleto, parti 17e. Recrue qui apprend son métier à bord d’une Sauber dont on ne peut espérer grand-chose.
20. Lance Stroll, parti 20e. Solide dernier aux qualifs comme en course. On peut douter de la motivation du Québécois quand il découvre qu’il n’a pas une voiture pour marquer des points. Et l’Aston Martin n’était tout simplement pas une bonne voiture ce week-end. Reste que Lance est le seul pilote à finir à un tour des meneurs. Gênant !
Bilan GP du Japon : Verstappen au sommet de son art, Ferrari déçoit... et Stroll au plus bas !
Dimanche 6 avril 2025 par Marc Cantin
Crédit photo: Galeron