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Rétro 2001: Le Québécois Bruno St-Jacques devient vice-champion de la classe SRPII en série Grand-Am

Rétro 2001: Le Québécois Bruno St-Jacques devient vice-champion de la classe SRPII en série Grand-Am

Vendredi 28 mars 2025 par René Fagnan
Crédit photo: Archives Bruno St-Jacques

Crédit photo: Archives Bruno St-Jacques

Bruno St-Jacques de Boucherville et l’écurie montréalaise Porschehaus Dicom ont réalisé une performance impressionnante en jouant un rôle majeur en classe SRPII de la série Grand American Road Racing Championship en 2001.

Né en janvier 1979, Bruno est le fils de Jean-Pierre St-Jacques, propriétaire d’un atelier d’usinage et concepteur et constructeur de la Magnum avec laquelle Gilles Villeneuve a remporté le titre de champion de Formule Ford à ses débuts en automobile.

D’un caractère très discret, Bruno commence à courir en karting avant d’être sacré vice-champion canadien de Formule 1600 en 1999 puis de disputer quatre courses en Formule Atlantique en 2000.

Au même moment, l’écurie de course montréalaise Porschehaus Dicom courait en série Gran-Am en classe GTU avec une Porsche 911 Carrera RSR et une 996 GT3 Cup. En 2001, elle décide de monter de catégorie et inscrit deux prototypes Lola B2K/40 à moteur Nissan pour courir en classe SRPII.

« L’équipe avait trois pilotes : Peter Overing [le patron de Dicom], Stéphane Veilleux et Robert Julien [homme d’affaires de Toronto]. Ce dernier avait besoin d’un coéquipier pour disputer la saison complète. Par personnes interposées, André Gaudet [de Porschehaus] m’a recommandé à Robert et on est allé tester la voiture durant l’hiver. Ça s’est super bien passé et Robert m’a recruté » nous raconte Bruno St-Jacques.

Bruno, alors âgé de 22 ans seulement, partage le volant de la Lola No. 89 avec Julien. Ils connaissent une saison fructueuse, terminant toutes les courses de la saison sur le podium, sauf celle d’ouverture de la saison, les 24 heures de Daytona. Ils accrochent aussi une victoire à Phoenix sous une pluie torrentielle.

« Nous nous sommes battus durant toute la saison contre Andy Lally [qui a ensuite couru dans les trois catégories majeures de NASCAR]. On finissait un-deux chaque course. J’ai adoré » poursuit St-Jacques. « C’était ma première expérience en endurance, de courir avec plusieurs catégories de voitures dans le trafic, de jouer de stratégies tout en conduisant à fond durant une ou même deux heures tout en ménageant la voiture. Il faut être incisif, ne pas perdre de temps, mais il ne faut pas se mettre dans le trouble, ne pas avoir d’accident ».

Une victoire sous le déluge

L’équipe a encaissé son seul bris mécanique aux 24 Heures de Daytona. « En plus de Robert et moi, nous avions recruté Greg Pootmans et Bob Woodman, un gars très sympathique. Nous nous sommes qualifiés en 18e place [sur 86] et nous avons dû abandonner à la 19e heure après 473 tours de piste à cause d’un bris de moteur. On aurait pu, selon moi, gagner la course en SRPII. On était compétitif et malgré cet abandon, on a été classé quatrième ».

St-Jacques et Julien remportent la victoire aux 200 Milles de Phoenix dans des conditions atmosphériques difficiles. « Il tombait une grosse pluie et on ne voyait vraiment rien ! » souligne Bruno qui, avec Julien, terminent huitièmes au classement général, mais remportent la catégorie SRPII.

La grande finale de la saison doit avoir lieu à Daytona à la mi-septembre. St-Jacques et l’équipe y sont pour effectuer des essais. Et c’est à ce moment qu’ont lieu les attaques du 11 septembre… Dans ces conditions, la course est évidemment remise à plus tard.

« La série a déplacé la course finale au 3 novembre et nous n’y sommes pas allés. J’avais encore une chance de terminer premier au championnat, mais bon, vice-champion est quand même un résultat formidable » confie-t-il.

« Nous étions super compétitifs. Pour une équipe du Québec, on s’est illustré de belle façon contre les équipes américaines. Parfois, nous étions plus rapides. C’est cool d’être performant dans une série vraiment compétitive. Ça m’a permis de me développer comme pilote. Avec de longs relais en piste, je pouvais essayer pleins de choses. J’ai peaufiné mon pilotage ».

Et cette Lola ? « C’était une voiture le fun à conduire. Elle était prévisible. Elle possédait une bonne adhérence ainsi que de bons appuis aérodynamiques, mais pas trop. Il n’y avait aucune aide au pilotage. La transmission était de type manuelle/séquentielle. Il fallait parfois conduire d’une seule main et on devait “blipper” l’accélérateur avec le pied droit lors des rétrogradages. Elle était rapide, car sur l’ovale de Daytona, on roulait à un peu plus de 300 km/h. Ç’a été une très bonne saison » termine St-Jacques.