En plus du Championnat du monde de Formule 1 officiel de la FIA, une série nationale de Formule 1 a été disputée au Royaume-Uni durant trois saisons. Cette série, nommée Aurora AFX, mettait aux prises de très bons pilotes aux commandes d’anciennes monoplaces de F1.

En 1978, le championnat britannique ShellSport pour voitures de Groupe 8 était remplacé par une série nationale de F1 qui permettait à des pilotes et des écuries privées de courir en “F1” dans de bonnes conditions et à des coûts raisonnables. Cette nouvelle série était commanditée par la compagnie de pistes de courses électriques Aurora AFX.

La saison 1978 commence le 24 mars à Oulton Park avec 15 voitures et elle est remportée par l’anglais Tony Trimmer à bord d’une McLaren M23-Ford DFV de l’écurie Melchester Racing. La série se déplace ensuite sur les principaux circuits routiers du pays tels Brands Hatch, Mallory Park, Donington, Thuxton, Snetterton et effectue un saut aux Pays-Bas à Zandvoort. Outre les anciennes voitures de F1, la série permettait à des bolides de Formule 2 de participer afin de grossir un peu les grilles de départ.

Trimmer récolte cinq victoires cette année-là et marque 149 points en 13 manches. Quelques futurs pilotes de F1 font leurs armes dans cette série. On peut nommer ainsi Geoff Lees sur une Hesketh 308E, Desiré Wilson sur une Ensign N175, Elio de Angelis à bord d’une Chevron B42-Hart, Stephen South dans une March 782-Hart, Divina Galica avec une Surtees TS19 et David Kennedy qui pilote une Wolf WR3.

Ils ont connu des carrières plus ou moins décevantes. Lees a disputé cinq Grands Prix de F1 pour cinq écuries différentes. Wilson a tenté de se qualifier au GP de Grande-Bretagne en 1980. South a couru en série Can-Am et a tenté se qualifier à Long Beach en 1980. Galica a essuyé trois non-qualifications en Grand Prix et Kennedy a couru pour Shadow et Theodore, sans succès.

Une deuxième saison fort disputée

En 1979, le titre se joue à la dernière course de la saison sous la pluie à Silverstone et oppose trois concurrents : Kennedy (Wolf WR3, 4 et 5), Rupert Keegan (Arrows A1-Ford de l’équipe C. W. Clowes Racing) et Emilio de Villota (Lotus 78-Ford). Ce dernier effectue un tête-à-queue, puis Kennedy termine sa course dans les grillages. Keegan a parvient à doubler la Wolf WR4-Ford de Geoff Lees afin de marquer les six points qui lui manquent pour s'emparer du titre.

Certains pilotes impressionnent comme l’ancien champion de moto Giacomo Agostini (Williams FW06-Ford), l’Américain Gordon Smiley (Tyrrell 008) qui gagne la finale à Silverstone, Ricardo Zunino (McLaren M23 et Arrows A1) qui va remplacer Niki Lauda dans la Brabham au GP du Canada à Montréal en 1979), Tiff Needell (Chevron B41-DFV), Derek Warwick (March 792-Hart), Lella Lombardi (Williams FW06) et David Purley, grièvement blessé en 1977 et qui reprend le volant de sa LEC CRP1.

La saison 1980 est la dernière de cette série nationale de F1. Les grilles de départ fondent à vue d’œil et la domination qu’exerce de Villota à bord de sa Williams FW07 et de sa Fittipaldi F5A de l’écurie RAM Racing, déplaît aux autres concurrents. Notons que l’Espagnol est le père de Maria de Villota qui a été victime d’un effroyable accident en 2012 dans une Marussia F1.

Le Chilien Eliseo Salazar, connu pour son altercation physique avec Nelson Piquet au Grand Prix d’Allemagne en 1982 après une collision, se classe second au championnat à bord de sa Williams FW07. L’ancien pilote du Team Lotus F1 Jim Crawford a réussi l’exploit de gagner une course au volant d’une humble Chevron B48-Ford de F2 propulsée par un petit moteur de deux litres ! Crawford a ensuite couru en série Can-Am et s’est classé second au championnat de 1983 derrière “oncle” Jacques Villeneuve.

La pilote Desiré Wilson a impressionné en décrochant la victoire à Brands Hatch le 7 avril dans sa Wolf WR4-Ford. L’Américain Kevin Cogan qui a longtemps couru en Formule Atlantique, a été vu aux commandes des Wolf WR3 et WR4. Pour terminer, le Colombien Ricardo Londono, homme à la fortune discutable, a participé à la course finale de la saison 1980 dans une Lotus 78-Ford, décrochant une septième place.

Le nombre d’inscription n’a cessé de baisser durant la saison 1980, car l’achat et l’entretien de la nouvelle génération de bolides à effet de sol ont fait grimper les budgets en flèche. Le retrait de la commandite d’Aurora AFX a mené à l’annulation de la série en 1981. Un an plus tard, un nouveau championnat national britannique de F1 a vu le jour, mais avec seulement cinq ou six voitures au départ des cinq manches. Ce fut finalement la fin de cette série.