Le Salon Rétromobile, dont l'édition 2025 s'est terminée avant-hier à Paris, présentait bien évidemment des centaines de véhicules historiques de compétition, dont la majorité ont fait rêver les visiteurs de ce qui constitue le plus imposant salon de compétition automobile au monde. Il y a aussi des voitures contemporaines, voire futuristes. Lors de notre visite du Salon la semaine dernière, l’une de ces voitures futuristes a retenu notre attention, la Ælla-60.
Qui aurait cru cela possible en 2025 ? Une nouvelle voiture de sport simple, légère, propulsée par un V8 atmosphérique de 480 chevaux et offrant une expérience de conduite directe, précise, engageante. Saine grâce à son moteur en position centrale arrière dans un châssis en aluminium, et viscérale jusqu’au maniement de sa boîte de vitesses manuelle en H, cette voiture est née de l’imagination de "Première Art Machines by Anthony Jannarelly". La Ælla-60 se veut raviver les émotions visuelles, tactiles et sonores des voitures d’endurance des années 1960, tout en intégrant bien sûr les matériaux et la sécurité des véhicules. Design épuré donc, moteur V8 comme on n’en voit plus que trop rarement, cette voiture sera exceptionnelle. Son prix le sera aussi : le petit constructeur l’annonçait à Rétromobile au coût de 865 000 euros, soit 1 million 300 000 $ canadiens.
Pour tenir sa promesse, le designer Anthony Jannarelly a eu l’idée du concept de rénover et moderniser techniquement une voiture existante, en l’occurrence une sportive des années 1990. L’originalité tient dans le fait d’habiller cette base d’une carrosserie rétrofuturiste totalement inédite. À la différence d’un travail de carrossier, le projet se distingue par sa dimension industrielle, puisqu’il n’est pas question d’une production unitaire, mais bien d’une série de soixante exemplaires. L’habitacle est lui aussi original, avec un environnement dépouillé et personnalisable faisant appel à des matériaux nobles et des équipements modernes indispensables (climatisation, connexion mobile).
« Notre idée consiste à partir d’une base déjà homologuée et éprouvée, pour en faire une Supercar ultime et originale, créée sans aucun compromis sur le design ou l’expérience de conduite. C’est une voiture de rêve, réellement utilisable par ses propriétaires qui pourront partir en voyage avec, comme le faisaient les pilotes amateurs des années 1960 qui allaient au Mans par la route au volant de leur GT pour disputer les 24 Heures ensuite avec cette même voiture. C’est un concept mêlant design et art de vivre, pour les passionnés à la recherche d'émotions qu'ils ne trouvent plus dans l'industrie automobile d'aujourd'hui » indique Anthony Jannarelly.
Jannarelly a acquis une expérience rare dans l’industrie automobile, en concevant notamment les "hypercars" Lykan (à l'honneur dans le film Fast and Furious 7) et Fenyr pour W Motors à Dubaï, puis en devenant constructeur de sa propre voiture, la Jannarelly Design-1. Il a aussi collaboré avec des entreprises de renom telles qu’Italdesign, Magna Steyr et Ruf. Plus récemment, il a façonné l’avenir du constructeur britannique Caterham avec la Project V, une voiture concept récompensée par un German Design Award, un des prix les plus prestigieux dans ce domaine.
« Il y a quelques années, j’avais essayé de concevoir, fabriquer et commercialiser ma propre voiture de sport, car je pensais pouvoir proposer une alternative aux voitures de sport actuelles, dépourvues de pureté et d’âme. J’ai réussi, comme en témoignent les Jannarelly Design-1 en circulation dans le monde. Pourtant, cette aventure n’a jamais été viable financièrement car je me suis heurté à des complications insolubles liées à la commercialisation et à l’homologation de la voiture. Fort de cette expérience, mon équipe et moi avons trouvé la solution pour contourner ces difficultés » explique-t-il. La difficulté d’homologuer un véhicule est en effet un obstacle colossal pour un créateur automobile indépendant. On l’a vu à de multiples reprises au Québec par le passé, comme, tout récemment, avec l’ex-pilote de Formule Atlantique Antoine Bessette lorsqu’il créa la remarquable Felino.
Pour assurer la fabrication de sa voiture, Anthony Jannarelly est en discussion avec Podium Advanced Technologies. Cette société basée en Italie, à Aoste, est reconnue pour l’excellence du travail qu’elle produit dans le sport automobile, en plus de voitures de route dérivées ou dont la construction est menée en parallèle avec un engagement sur les pistes, notamment la Glickenhaus SCG 007C, la Lancia Delta Futurista ou encore la Porsche 928 Nardone.
Ne cherchez pas encore la Ælla-60 sur les routes d’Europe, d’Amérique du Nord ou d’ailleurs, sa production débutera en 2026, dès réception de la cinquième commande qui confirmera la validité du projet. C’est donc encore un rêve, mais un rêve très concret, dont on veut croire qu'il aboutira à une exceptionnelle réalité ! De plus, les premiers acquéreurs bénéficieront d’un statut de membres fondateurs qui en fera des acteurs de toute la phase de développement, en lien direct avec l’équipe d’ingénierie, puis du processus de lancement commercial du modèle de série.
La Ælla-60, une voiture futuriste qui promet de faire revivre les sensations des Supercar du siècle dernier
Mardi 11 février 2025 par Philippe Brasseur![](https://www.poleposition.ca/actualites/images/thumbs/la-aella-60-une-voiture-futuriste-qui-promet-de-faire-revivre-les-sensations-des-supercar-du-siecle-dernier.jpg)
Crédit photo: Première Art Machines by Anthony Jannarelly