Après avoir annoncé le 11 décembre dernier qu’il quittait BMW, le pilote québécois Bruno Spengler, champion 2012 de la série DTM, était attendu chez un autre manufacturier pour poursuivre sa carrière en Endurance ou en Touring Car, en Europe, en Amérique du Nord ou même en Asie où Bruno a connu plusieurs succès la saison dernière.

Mais c’est une tout autre tournure que va prendre sa vie professionnelle alors qu’il a plutôt accepté l'offre de la société allemande de technologie automobile Arnold NextG pour diriger le développement de systèmes de conduite autonome. Spengler, 41 ans, sera à la fois pilote de développement et ambassadeur de la marque, et se concentrera sur le programme de technologie avancée de pilotage par câble de l’entreprise.

« Je suis vraiment content. C’est un super défi. C’était une offre que je ne pouvais vraiment pas refuser. Je serai ambassadeur de la marque, je vais beaucoup voyager pour en faire la promotion et je vais aussi participer au développement technique des nouveaux produits. Cela assure et stabilise ma situation financière et professionnelle pour les années à venir. Je sais maintenant de quoi sera fait mon avenir. C’est très bien comme ça » a indiqué Bruno à notre collègue René Fagnan récemment.

« Évidemment, je ne pourrai pas faire de la course automobile pour une autre marque, mais il me sera possible de piloter parfois pour des écuries privées. J’ai couru en Endurance au cours des dernières années et ce n’est pas le type de compétition dont je raffole. Il faut faire attention à l’auto, on est plusieurs à se partager le volant et parfois, tu entres en piste et tout est arrêté à cause d’un drapeau rouge. Ça peut être frustrant. Par contre, je refais du kart et je m’amuse beaucoup. J’ai un kart Sodi avec lequel je peux aller rouler durant quelques heures et j’ai ma dose d’adrénaline ! J’ai disputé les Supernationals SKUSA à Las Vegas en novembre dernier et j’ai pris la sixième place en finale de la catégorie KA100 Master [course gagnée par le Canadien Ben Cooper] derrière des gars qui roulent à l’année. Les karts modernes sont assez différents de ceux de mon époque. Ils se pilotent un peu comme une voiture à cause de leurs poids élevés. J’ai pris beaucoup de plaisir à participer à cette course » ajoute Spengler.

Au centre d’essais du Nürburgring, Bruno va travailler avec l’unité de contrôle centrale NX NextMotion, qui s’occupe de la gestion des fonctions primaires et secondaires des véhicules. Le système enregistre plus de 200 paramètres en temps réel pendant les essais, réalisés sur le circuit allemand de l’Eifel, à des vitesses allant de 70 km/h à 250 km/h, selon les infos communiquées par Arnold NextG.

La technologie mise au point par Arnold NextG est différente de celle des autres véhicules qui ont des colonnes de direction mécaniques classiques. Ici, on parle de systèmes de contrôle numériques, où les véhicules fonctionnent sans intervention humaine. « Grâce à une technologie de pointe, Arnold NextG développe des systèmes qui dirigent, accélèrent et freinent de manière indépendante, réduisant ainsi considérablement les erreurs humaines, la cause la plus fréquente d'accidents. L'unité de commande centrale multi-redondante NX NextMotion constitue la base de fonctions de conduite autonome précises. En intégrant des algorithmes de pointe et des architectures logicielles et matérielles robustes mais flexibles, nous créons un système sûr et inédit » mentionne Kevin Arnold, 24 ans, fondateur et président d'Arnold NextG (en photo ci-dessus avec Bruno Spengler).

« Notre technologie de direction électrique est véritablement révolutionnaire. Avec cette innovation, nous mettons fin à une dépendance mécanique vieille de 138 ans et ouvrons la voie à une mobilité entièrement autonome. L’expérience de Bruno Spengler nous aidera à commercialiser cette technologie pour l’ensemble de l’industrie automobile » conclut-il.