Sébastien Ogier, co-piloté par Vincent Landais sur Toyota GR Yaris Rally1, a remporté cette fin de semaine le Rallye Monte-Carlo, la première épreuve 2025 du Championnat du monde des Rallyes (WRC). Le pilote français, natif de Gap dans les Alpes françaises, a ainsi récolté sa 10ᵉ victoire au Monte-Carlo, ce qui en fait un nouveau record.

Ogier/Landais ont mené presque de bout en bout ce rallye toujours extrêmement piégeux. Cette année, en l’absence de neige, c’est la pluie et la glace noire (vendredi) qui étaient les éléments avec lesquels les équipages devaient d’abord composer, avant l’asphalte sec puis le retour de quelques spéciales verglacées, disputées par certains en pneus cloutés, ce dimanche. Le fameux Col de Turini, qui marquait la fin du rallye et la Power Stage, représentait un défi en matière de choix de pneus. Là encore, Ogier l’a parfaitement abordé, reléguant son plus proche rival, son coéquipier chez Toyota Gazoo Racing, le Gallois Elfyn Evans (co-piloté par Scott Martin) à 18,5 secondes à la ligne d’arrivée.

Cette année, les voitures de classe WRC1 sont dépourvues du coûteux et compliqué système hybride, mais elles demeurent extrêmement compétitives sur tout type de surface. Au Monte-Carlo, les équipages devaient aussi composer avec une donnée inhabituelle : les fumigènes et autres pétards lancés par les spectateurs en bord de route. Pour certains, cela fait partie de l’ambiance des spéciales nocturnes en montagne du Rallye Monte-Carlo. Pour les pilotes et co-pilotes, c’est surtout un jeu stupide qui, même s’il fait de belles images de télévision et des photos spectaculaires, altère leur vision et concentration.

Lauréat des deux premières spéciales jeudi, Ogier concédait la tête suite à une petite sortie de route au champion du monde en titre, Thierry Neuville (co-piloté par Martijn Wydaeghe sur Hyundai i20 N Rally1) en fin de troisième étape. Surpris de se retrouver aux commandes de l’épreuve, Neuville tirait tout droit dans un virage glacé vendredi matin, heurtant un talus et brisant sa suspension arrière gauche. Son calvaire n’était pas fini : après 4 minutes de perdues dans l’aventure, il en perdait 1 autre lorsqu’il fut obligé de s’arrêter en spéciale pour redémarrer l’ordinateur de sa i20. Cela a exclu le Belge de la victoire, contrairement à son nouveau coéquipier Adrien Fourmaux. Venu de chez Ford M-Sport et toujours co-piloté par Alexandre Coria, le pilote du Nord de la France a été impressionnant pour son 1er rallye avec Hyundai Motorsport, signant un meilleur chrono dès la 6ᵉ spéciale. Il finit 3ᵉ, à 26 secondes d’Ogier et à 7,5 d’Evans.

Revenu en tête vendredi après les malheurs de Neuville, Ogier n’a plus jamais cédé le commandement. « Je ne sais pas par où commencer, quelle fin de semaine ! Je pense que ma bonne étoile m’a accompagné. C’était mon oncle, que nous avons perdu il y a un an. Je suis sûr qu’il m’apportait tout, cette victoire est pour lui. J’ai eu pas mal de moments chauds ce week-end… comme je l’ai dit, ma bonne étoile était là. Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais pour moi c’est le monde. Je ne sais pas si c’est mon dernier [Monte-Carlo] maintenant. Ce serait un bon moment pour s’arrêter ! » a-t-il déclaré au micro du WRC après l’arrivée.

Discret lors de cette édition 2025 du Rallye Monte-Carlo, le champion du monde 2022-23 Kalle Rovanperä est de retour à temps plein en WRC cette année. Le Finlandais et son co-pilote Jonne Halttunen ont mené leur Yaris à la 4ᵉ place finale, devant les Hyundai d’Ott Tänak/Martin Järveoja et Neuville/Wydaeghe.

Dépassé par l’ampleur de la tâche qui l’attendait pour ses débuts en Rally1, l’Irlandais Joshua McErlean finit 7ᵉ, à plus de 10 minutes du vainqueur. Remplaçant de Fourmaux chez Ford M-Sport, il n’a clairement pas encore l’expérience pour évoluer à ce niveau de compétition.

10 voitures Rally1 seulement étaient au départ de cette épreuve. Les soucis rencontrés par 3 d’entre eux ont ouvert les portes du Top 10 aux meilleurs équipages de la classe WRC2. Au terme d’un rallye rempli d’action, cette catégorie voit la victoire de Yohan Rossel/Arnaud Dunand (Citroën C3), devant Nikolay Gryazin/Kostantin Aleksandrov (Škoda Fabia RS) et Éric Camilli/Thibault de la Haye (Hyundai i20 N Rally2). Ces trois équipages complètent le Top 10 au général, mais Gryazin n'étant pas inscrits au championnat WRC2 lors de cette épreuve, Léo Rossel et Guillaume Mercoiret (Citroën C3) complètent le podium de la catégorie.

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