Le Rallye Dakar 2025, qui s'est achevé aujourd'hui à Shubaytah en Arabie saoudite, après deux semaines de compétition et 8 000 kilomètres parcourus (dont plus de 5 000 en spéciales), a couronné le pilote local Yazeed Al-Rajhi (Toyota préparé par l’équipe belge Overdrive) dans la catégorie Autos. Il devient ainsi le premier Saoudien à remporter cette prestigieuse compétition depuis son installation dans ce pays en 2020. Accompagné de son copilote allemand Timo Gottschalk, Al-Rajhi a su tirer parti de sa connaissance du terrain pour s'imposer lors des dernières étapes face au Sud-Africain Henk Lategan (Toyota Gazoo Racing). Ces deux pilotes ont échangé la première place lors de la seconde semaine de compétition, et alors que la navigation et l’absence de traces pour l’équipage qui devait s’élancer premier ont joué un grand rôle.
Car cette édition 2025 du célèbre Rallye-Raid avait comme particularité de proposer une étape marathon (48 heures sans assistance des équipes) dès la deuxième journée de compétition, puis de se terminer avec des parcours dans le fameux désert du Quart-Vide et des itinéraires différents pour les concurrents motos et autos. Cela a fait en sorte que les premiers équipages autos ne pouvait plus se fier sur les traces laissées par les motos comme ils le font depuis toujours dans ce Rallye-Raid, en cas d’erreur de navigation. Cette donnée à joué un rôle important et a notamment mis fin aux espoirs de victoire du multiple lauréat Nasser Al-Attiyah, fer de lance de la nouvelle équipe Dacia, qui a perdu plus de 20 minutes en se trompant de cap à 4 jours de la fin alors qu’il luttait pour la 3ᵉ place.
Au final, Yazeed Al-Rajhi et Timo Gottschalk remportent l’épreuve après 14 journées de compétition avec une mince avance de 3 minutes et 57 secondes sur Lategan et son compatriote Brett Cummings, après un total de 52 heures, 52 minutes et 15 secondes d’étapes chronométrées. Lategan/Cummings ont disputé un Dakar impressionnant mais leur plus faible connaissance que Al-Rajhi des pièges du désert du Quart-Vide leur a sans doute coûté la victoire dans les dernières étapes.
Après avoir découvert le Dakar avec Audi il y a 4 ans, le Suédois Mattias Ekström, co-piloté par Emil Bergvist, était de retour cette année aux commandes du tout nouveau Ford engagé par la structure officielle M-Sport. Bien qu’il n’ait pas gagné d’étape, il n’a pas fait d’erreur et a confirmé la fiabilité de son Ford dans les difficiles étapes de cette édition 2025 entièrement courue en Arabie saoudite.
Ekström/Bergvist terminent troisièmes, à 20 minutes et 21 secondes du premier rang, devant le quintuple vainqueur du Dakar, le Qatari Nasser Al-Attiyah. Co-piloté par le Français Édouard Boulanger, il a remporté plusieurs étapes mais n'a pu faire mieux qu'une quatrième place au classement général au terme d’une épreuve ponctuée de hauts et de bas, alors que des soucis de fiabilité de son nouveau Dacia lui ont coûté plusieurs minutes durant la première semaine.
Cette première semaine fut aussi marquée par les abandons successifs de Carlos Sainz, le vainqueur en titre, aux commandes d’un Ford, et de Sébastien Loeb. Après un tonneau au début de l’étape marathon, Sainz s’est vu interdire de poursuivre la compétition car l’arceau de sécurité de son véhicule était très légèrement endommagé. Une mésaventure identique a entraîné deux jours plus tard l’abandon forcé de Loeb, l’un des trois pilotes Dacia. Là encore, les inspecteurs de la FIA ont refusé au nonuple champion du monde français de poursuivre l’épreuve, sa cage de sécurité n’affichant pourtant aucune faiblesse. Cette rigueur, voire zèle, dans l’application de la réglementation a été dénoncée par Sainz comme par Loeb.
Le Top 5 est complété par les Américains Mitchell Guthrie et Kellon Walch, l’un des 4 équipages Ford au départ. Bien que distancé d’une heure et 2 minutes des vainqueurs, ce duo a toujours été parmi les meneurs, étape après étape. Il devance d’un peu moins de dix minutes le Français Mathieu Serradori, co-piloté par Loïc Minaudier et premier véritable équipage privé aux commandes d’un Buggy Century.
137 équipages en classe Autos ont complété cette édition 2025 du Rallye-Raid Dakar, jugée très difficile par les concurrents. Ils étaient 206 au départ. Quant à la victoire de Yazeed Al-Rajhi, 43 ans, elle est d'autant plus soulignée qu'elle marque la première fois en 25 ans qu'une structure privée (Overdrive Racing, fidèle de la discipline de Rallye-Raid depuis de nombreuses années, d’abord avec des Mini puis maintenant des Toyota) remporte le Dakar. Al-Rajhi de son côté, est issu d'une puissante famille d’affaires saoudienne. Peu connu du grand public, il a débuté sa carrière de pilote en 2007 et dispute le Dakar depuis 2015. Il est aussi ambassadeur de la lutte contre la drogue en Arabie saoudite et compte à son palmarès de pilote des participations à des rallyes mondiaux (WRC) et une victoire en Championnat d’Europe des rallyes (Rallye de Chypre 2014). S’il est acquis qu’il a les moyens financiers de ses ambitions, c’est aussi et surtout son talent et sa stratégie de course parfaite qui lui ont permis de s’imposer dans ce Dakar 2025.
En catégorie Autos Classic, ce sont les Espagnols Carlos Santaolalla Milla et Jan Rosa I Viñas qui l'ont emporté avec leur Toyota HDJ 80. Enfin, en classe Motos, l'Australien Daniel Sanders (KTM) a décroché son premier succès au Dakar, devançant l'Espagnol Tosha Schareina (Honda) de 8 minutes et 50 secondes. Le Français Adrien Van Beveren (Honda) complète le podium, réitérant sa performance de 2024.
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