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8 janvier : Fin de l’affaire de tentative d’homicide de Michael Schumacher contre Jacques Villeneuve

8 janvier : Fin de l’affaire de tentative d’homicide de Michael Schumacher contre Jacques Villeneuve

Mercredi 8 janvier 2025 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

Le titre de Champion du monde de Jacques Villeneuve, acquis en 1997, a comblé les amateurs de sport automobile au Canada, mais les célébrations ont passé sous silence une tentative de poursuite criminelle déposée contre son grand rival, Michael Schumacher.

On se souvient que le titre de la saison 1997 de Formule 1 s’est joué entre Michael Schumacher de la Scuderia Ferrari et Jacques Villeneuve de l’écurie Williams-Renault.

Au 47e tour de la dernière course de la saison disputée à Jerez en Espagne, Villeneuve a plongé au freinage du virage à droite nommé Dry Sack. Schumacher, estomaqué, a, par instinct, donné un coup de volant vers sa droite afin de bloquer le dépassement de Villeneuve, ou selon certains, tenter de sortir Villeneuve de piste.

C’est plutôt Schumacher qui a été la victime de sa manœuvre, car il fut contraint à l’abandon tandis que le Québécois a filé vers le titre mondial. Fin de l’affaire ? Non. Car la FIA a déchu Schumacher de son titre de vice-champion du monde et l’a exclu du classement de la saison 1997. Sa seconde place n’apparaît plus dans les statistiques de la F1.

Cependant, une autre controverse pointe son nez le 6 janvier 1998 quand des procureurs de justice allemands annoncent qu'ils étudient la possibilité d'engager des poursuites pénales à l'encontre de Michael Schumacher.

Le bureau du procureur de Cologne, dirigé par Hans Bernhard Jansen du département des crimes graves, explique avoir reçu une plainte écrite d'un citoyen allemand de Francfort quelques semaines avant Noël demandant au procureur d’examiner si le coup de volant donné par Schumacher envers Villeneuve à Jerez était punissable.

Il faut préciser que lors de l’épreuve finale du championnat du monde de 1994 en Australie, Schumacher s’était aussi accroché avec son rival au titre mondial, Damon Hill, dans une manœuvre assez similaire. Schumacher, au volant d’une Benetton, avait commis une erreur et cogné un muret en béton. Une fois revenu en piste, il avait négocié le virage suivant comme si de rien n’était alors que Hill tentait de le doubler à l’intérieur. Il y eut contact entre les deux bolides. L’abandon de Hill avait alors procuré le titre à Schumacher.

Une décision rapide

Même s’il ne réside pas en Allemagne, Schumacher est citoyen allemand et peut faire l'objet de poursuites dans son pays d'origine et, en vertu du droit allemand, les procureurs sont tenus d'enquêter sur des plaintes déposées par de concitoyens.

« Nous enquêtons dans le détail pour savoir si les agissements de Monsieur Schumacher sont pénalement répréhensibles » déclare alors Jansen.

Le coup de roues donné par Schumacher envers la monoplace de Villeneuve est donc examiné sur la base d'accusations possibles, notamment de coercition et même de tentative de meurtre. « La tentative d’homicide est l’une des qualifications envisageables, avec par exemple, l’attentat contre la liberté individuelle ou encore la tentative de blessures » ajoute le procureur.

Le surlendemain, 8 janvier, après avoir examiné les faits, le bureau du procureur de Cologne annonce avoir clos sans suite la plainte. Selon le procureur, le geste du pilote allemand ne constitue “en rien un délit”. Il n’y a pas eu d’acte criminel et une mise en accusation pour tentative d'homicide n'est pas fondée. Ainsi, aucune charge n’est retenue contre Schumacher.

Le pilote allemand a par la suite accepté la responsabilité de l'incident, admettant avoir commis une erreur de jugement dans le feu de l'action. Son exclusion du classement du championnat du monde 1997 était déjà une énorme punition.