À l’image de l’énigmatique monstre du Loch Ness, l’idée de tenir un Grand Prix de Formule 1 dans les rues de Londres fait régulièrement son apparition.
Un projet de tenir une course de F1 dans Londres a encore une fois été évoqué l’an dernier. Cette intention n’a rien de nouveau, car c’est en 2004, il y a 20 ans de cela, que Bernie Ecclestone, alors grand patron de la F1, a proposé un projet de course de F1 dans les rues de la capitale du Royaume-Uni. Plusieurs autres initiatives similaires flottaient dans l’air, comme des courses dans les villes de New York et de Paris.
Le 6 juillet 2004, une voiture de F1 circule dans les rues de Londres. Eddie Jordan, propriétaire de l’écurie de F1 qui porte son nom, fait rouler Nigel Mansell, le Champion du monde de 1992, à bord d’une Jordan EJ14 lors d’une événement appelé “F1 Comes to Regent Street”.
La présence de Mansell, hyper populaire dans son pays, crée tout un événement (photo ci-dessus). Une foule immense se serrée pour voir leur héros effectuer des donuts, des départs de course et négocier des coins de rues à des vitesses un peu exagérées…
Les médias sont présents et tout ce battage publicitaire incite Ecclestone à sonder le terrain et à tenir une conférence de presse le 20 décembre 2004, quelques semaines après les pirouettes de Mansell.
« Je signerais un accord dès aujourd'hui [pour la tenue d’un Grand Prix de F1 à Londres] », déclare-t-il lors de sa rencontre avec les journalistes. « Il pourrait très bien se dérouler en même temps que le Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone. Il s'agit de trouver l'argent pour l'organiser ». Sa première intention est d’installer les paddocks et la ligne des puits le long de Horse Guards Parade et de faire ériger des gradins à Hyde Park.
Ecclestone met de la pression sur le BRDC
Rusé, on peut supposer qu’Ecclestone dévoile publiquement ce projet de course à Londres afin de mettre un peu de pression sur le British Racing Driver's Club, propriétaire du circuit de Silverstone, afin qu’il consacre un peu plus d’efforts et d’argent dans la réalisation des travaux d’amélioration de son tracé et de ses infrastructures. Si ces travaux ne sont pas effectués, Ecclestone menace de retirer le Grand Prix de Grande-Bretagne du calendrier de la F1. Le BRDC s'exécute et réalise les travaux.
Mystérieusement, l’idée du Grand Prix de Londres s’estompe et personne n’en parle jusqu’à la fin juin 2012 quand le monstre refait surface. Ecclestone ressort son plan d’organiser un Grand Prix à Londres et assure qu’il paiera la note qui s’élève à 35 millions de livres sterling, soit 83 millions de dollars canadiens.
Des documents de présentation ajoutent qu’une foule estimée à 120 000 spectateurs devrait assister à la course qui serait aussi regardée par plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs et que l’événement générerait des retombées économiques de 100 millions de livres, soit 235 millions de dollars canadiens.
Le circuit proposé aurait comme décor les plus beaux monuments de Londres. Le départ et l'arrivée de ce circuit temporaire de 5,15 km se situent sur le Mall, la voie des puits bordant St James' Park. Le tracé tourne à droite à travers St James, puis à gauche le long de Piccadilly en passant devant l'hôtel Ritz. Un virage serré à gauche à Hyde Park Corner amènerait les voitures à descendre Constitution Hill, puis à traverser la façade de Buckingham Palace et à descendre Birdcage Walk jusqu'à l'abbaye de Westminster et les Chambres du Parlement.
Encore une fois, ce projet tombe dans les oubliettes. Cependant, le monstre réapparaît durant l’été 2023 avec le dévoilement d’un nouveau projet, avec un tout nouveau tracé, d’un Grand Prix de Londres.
Les verra-t-on enfin un jour, le monstre et ce Grand Prix ?