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3 décembre : L’acteur Sylvester Stallone, alias Rambo, annonce la production d’un film sur la Formule 1

3 décembre : L’acteur Sylvester Stallone, alias Rambo, annonce la production d’un film sur la Formule 1

Mardi 3 décembre 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

L’acteur, producteur et réalisateur hollywoodien Sylvester Stallone, alias Rocky Balboa et Rambo, a souvent été vu arpentant les paddocks des Grands Prix de Formule 1 jusqu’à ce qu’il annonce, le 3 décembre 1997, son intention de produire un long métrage avec la F1 en toile de fond.

Après avoir tourné la série des films “Rocky” et “Rambo”, Stallone tient un rôle dans le film de science-fiction “Judge Dredd” en 1995 dans lequel il découvre par hasard le monde de la course automobile.

Bernie Ecclestone, toujours intéressé que sa F1 bénéficie du maximum de visibilité possible dans toutes sortes de médias, permet à Stallone de visiter les paddocks de F1 à quelques reprises, pour voir. C’est alors que lui vient l’idée de produire un film donc l’action reposerait sur la F1.

Stallone rédige, selon ses dires, une vingtaine de scénarios et fait la navette entre les studios d’Hollywood et les bureaux d’Ecclestone à Londres. Puis, “Sly” se rend en Italie assister au Grand Prix d’Italie en 1997. Lui et Ecclestone signent alors un “bout de papier” (l’expression vient de Bernie) qui spécifie que Stallone obtient les droits commerciaux de produire un film sur la F1.

Quelques semaines plus tard, le 3 décembre, Stallone annonce officiellement qu’il va produire un long métrage sur la F1. À ce moment, pas un mot n’est dit sur l’histoire qui sera racontée, mais on laisse savoir que des tournages seront réalisés lors d’essais privés et lors de week-ends de véritables Grands Prix.

Reste le problème du financement. Dans une interview accordée au journaliste britannique Christian Sylt, Ecclestone explique avoir voulu conclure un accord 50-50 avec Stallone, qu’ils soient partenaires à 50-50, pour qu’une banque garantisse le financement du film, ce à quoi Stallone a refusé.

Le projet commence à prendre l’eau…

Quoi qu’il en soit, Stallone est devenu un visiteur de plus en plus assidu des paddocks de F1. Certains ont fait remarquer que la star d’Hollywood ne venait jamais seule, accompagnée par une horde de “collaborateurs” et d’amis. Les mécaniciens des écuries, d’abord comblés de recevoir la visite de la vedette, ont vite jugé ses tournées impromptues de plus en plus agaçantes.

Certaines personnes trouvent aussi que Stallone, qui désire évidemment être l’une, sinon, la grande vedette du film, ne possède pas du tout le physique d’un pilote de F1. Avec sa taille de 1m77 et son poids de 86 kilos, Stallone, qui est alors âgé de 51 ans, peut difficilement tenir le rôle d’un pilote de F1…

Ecclestone a aussi bien du mal à faire comprendre aux patrons d’Hollywood qu’ils ne peuvent faire ce qu’ils veulent. Le patron de la F1 leur explique clairement qu’ils ont signé pour opérer dans l'environnement complexe du monde de la F1, et qu’ils doivent se soumettre à ses règles strictes. Hollywood a apparemment bien du mal à accepter de ne pas être maître du projet comme c’est normalement le cas.

Il devient évident que Stallone ne va pas produire un film à la hauteur du classique "Grand Prix" de John Frankenheimer. C’est alors qu’Ecclestone tranche et affirme qu’il n’y aura pas de film sur la F1, « en tout cas, pas avec lui [Stallone] ».

Stallone reste avec son idée de tourner un film sur la course automobile et il se tourne alors vers les dirigeants de la série IndyCar CART FedEx qui lui ouvrent les bras. Le scénario est modifié pour s’adapter aux courses de la série CART et plusieurs tournages sont effectués lors de véritables manches.

D’autres tournages sont réalisés à Toronto, à Montréal, sur le circuit Gilles-Villeneuve et aussi sur l’ovale de PMG Technologies à Mirabel où sont réalisées les scènes de courses sous la pluie. Quelques véritables voitures CART sont employées, mais la plupart des monoplaces sont des répliques prêtées par CART Driving 101 qui sont pilotées par des pilotes canadiens dont Bertrand Godin, Claude Bourbonnais, Lee Bentham, David Empringham et autres.

Le film, intitulé “Driven”, est paru en avril 2001, a été un flop monumental. “En plein milieu d'une saison de championnat, un jeune pilote talentueux commence à perdre ses moyens. Un ancien champion d'IndyCar est alors appelé pour lui prodiguer des conseils” résume le film qui a coûté 94$ millions à produire. Le scénario hyper prévisible, les scènes d’action invraisemblables, les nombreuses erreurs factuelles et imprécisions, et le manque de conviction des acteurs ont fait de “Driven” l’un des pires navets basés sur le sport automobile.

Photo ci-dessous : Bertrand Godin assis dans le cockpit d’une réplique de voiture IndyCar lors des tournages.

Crédit : Archives Bertrand Godin

Crédit photo: Archives Bertrand Godin