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Rétro : Quand les pilotes de Formule 1 disputaient le GP d’Australie en Formule Pacifique

Rétro : Quand les pilotes de Formule 1 disputaient le GP d’Australie en Formule Pacifique

Mercredi 20 novembre 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Internet/Photographe inconnu

Crédit photo: Internet/Photographe inconnu

C’était une belle époque durant laquelle les pilotes de Formule 1 étaient moins sollicités, disposaient de temps libres et n’étaient pas attachés par des contrats en béton à de grands constructeurs automobiles comme c’est le cas aujourd’hui.

Au début des années 1980, l’intersaison pouvait être un peu longue. En effet, 24 semaines se sont passées entre la fin de la saison 1982 et le début de la saison 1983. Même chose pour l’intersaison suivante entre 1983 et 1984. Cette pause permettait aux pilotes de souffler un peu, de voyager, de prendre du bon temps et même de participer à des courses disputées aux Antipodes puisque c’était le printemps ou l’été dans cette région du globe.

Entre 1981 et 1984, CAMS, l’organisme responsable de gérer le sport automobile en Australie, organisait un championnat de monoplaces de Formule Atlantique rebaptisées alors Formule Pacifique. Il s’agissait des mêmes voitures qui couraient ici en Amérique du Nord et toutes propulsées par le fameux moteur quatre cylindres atmosphérique Ford DBA, puis le BDD de 1,6 litre. La formule australienne n’imposait toutefois pas un pneu unique, et était ouverte à tout pneu qui était de la dimension correcte. Le résultat des courses dépendait donc fortement du type de pneus utilisé.

La dernière épreuve de chaque saison de Formule Pacifique portait le nom pompeux de Grand Prix d’Australie à Calder, nommé ainsi car la course avait lieu sur le circuit de Calder situé près de la ville de Melbourne. Le premier véritable Grand Prix d’Australie pour les bolides de F1 a été présenté en novembre 1985 sur le tracé urbain d’Adélaïde.

Un expert nommé Roberto Moreno

La première édition du GP de Formule Pacifique fut présentée le 8 novembre 1981 et compte trois pilotes de F1 réguliers (Alan Jones, Champion du monde en 1980), Nelson Piquet (qui vient juste d’être couronné Champion du monde) et Jacques Laffite (pilote Ligier) ainsi que le pilote d’essais du Team JPS Lotus, Roberto Moreno. Ce dernier installe sa Ralt RT4/81 Ford DBA en pole position devant les machines de Jones et Piquet. Moreno, un ami proche de Piquet, remporte la course devant ce dernier. L’Australien Alan Jones a abandonné sur bris de moteur tandis que Laffite a dû stopper à cause d’une fuite d’huile.

Un an plus tard, la course est présentée le 7 novembre 1982. Pilote Renault, Alain Prost signe la pole position devant Laffite. Piquet est cinquième devant Moreno et Jones. Prost récolte la victoire aux commandes de sa Ralt RT4/81 Ford BDD devant Laffite et Moreno. Piquet a abandonné après une collision tandis que Jones n’a pas pris le départ à cause d’un ennui de moteur.

Le 13 novembre 1983, Roberto Moreno réalise le meilleur chrono des qualifications aux commandes de sa Ralt. Alan Jones est quatrième, Jacques Laffite est sixième et le Canadien Allen Berg est 11e. Berg va monter en F1 en 1986 et disputera neuf Grands Prix avec la petite écurie Osella. Moreno est intraitable en course et décroche une autre victoire. Laffite se classe troisième alors que Jones termine cinquième et Berg 11e.

Le petit Moreno est de retour à Calder le 18 novembre 1984 pour ce qui sera le dernier Grand Prix d’Australie de Formule Pacifique. Il décroche (eh oui) la pole position encore une fois. Il bat le Champion du monde 1982, Keke Rosberg, qui a longtemps couru en Formule Atlantique et qui se classe quatrième. Andrea de Cesaris est cinquième devant son coéquipier au sein de l’écurie de F1 Ligier, François Hesnault. La grande surprise vient sans nul doute de la présence de l’Autrichien Niki Lauda (photo ci-dessus) qui vient tout juste de décrocher sa troisième couronne mondiale. Lauda se qualifie très mal, en 20e place sur 24 inscrits.

Moreno conduit sa Ralt vers une autre victoire. Il termine premier devant Rosberg et de Cesaris. Ce dernier a effectué une belle remontée, car il a dû partir des puits et s’est vu imposer un tour de pénalité… Lauda et Hesnault ont abandonné la course à la suite de collisions distinctes.

Ce fut la fin de cette course puisque les discussions étaient très avancées pour présenter un véritable Grand Prix d’Australie pour les bolides de Formule 1.