C’est en novembre 2012 que le monde de la Formule 1 s’est rendu pour la première fois sur le tout nouveau Circuit des Amériques (COTA, Circuit Of The Americas) à Austin au Texas pour y disputer le Grand Prix des États-Unis.
Il faut dire que la F1 s’est beaucoup promenée de circuit en circuit aux États-Unis avant de planter son chapiteau à Austin. On croyait bien que les tracés de Watkins Glen et de Long Beach allaient demeurer les deux épreuves américaines pour de nombreuses années. Mais non. La F1 est allée à Phoenix, Indianapolis, Détroit, Dallas et Las Vegas pour finalement atterrir au Texas. La F1 au Texas ? Ça ne marchera jamais, disait-on. Et pourtant, cette course est un succès depuis 2012.
Toutefois, la construction de ce circuit a rencontré bien des embuches. L’idée de ce nouveau tracé était celle de l'homme d'affaires américain Tavo Hellmund et du milliardaire texan Red McCombs. En 2010, Hellmund annonce que la piste sera construite sur un terrain non développé d'environ 3,6 km2 dans le sud-est du comté de Travis. Toutefois, l'Agence fédérale de gestion des urgences menace faire arrêter les travaux de construction, car une partie du circuit se trouve sur une plaine inondable. L’affaire est finalement résolue.
En novembre 2011, les activités sont stoppées à cause de pression des travailleurs. Les travaux subissent des retards à cause d’une multitude d’embûches. Finalement, les choses s’accélèrent et la FIA place cette épreuve au calendrier de la F1 en date des 16, 17 et 18 novembre 2012, soit entre les Grands Prix d’Abou Dhabi et le dernier de la saison au Brésil.
Le 21 octobre 2012, les travaux sont (enfin) complétés et l’honneur d’effectuer le premier tour de la piste revient à Mario Andretti, Champion du monde de F1 en 1978 et véritable légende du sport automobile américain. Andretti reprend alors les commandes de sa Lotus 79 noire JPS avec laquelle il fut sacré champion.
Pour cette première course, Sebastian Vettel installe sa Red Bull RB8-Renault en pole position devant la McLaren MP4-27-Mercedes de Lewis Hamilton, l’autre Red Bull de Mark Webber et les Lotus E20-Renault de Romain Grosjean et Kimi Räikkönen. Grosjean est toutefois rétrogradé de cinq places à cause d’un changement de boîte de vitesses.
Dimanche, une foule impressionnante de 117 000 spectateurs s’installe autour du circuit. La proximité du Mexique explique que des milliers de Mexicains sont venus soutenir leur idole, Sergio Pérez, qui pilote alors pour l’écurie Sauber. Les nombreuses buttes situées tout autour du tracé permettent aux détenteurs de simples billets d’admission générale de jouir d’une excellente vue sur l’action.
Au départ, Vettel conserve sa première place tandis que Webber double Hamilton. Fernando Alonso, aux commandes d’une Ferrari F2012, prend un bon départ et grimpe de trois places... Au quatrième passage, Hamilton profite du DRS et repasse devant Webber. Ce dernier connaît un problème d’alternateur, ce qui lui fait vite perdre l’usage de son système KERS de récupération d’énergie. L’Australien abandonne la course au 17e tour.
Vettel mène l’épreuve devant Räikkönen, Hamilton et les Ferrari de Felipe Massa et d’Alonso. Hamilton pousse sans arrêt et rejoint la Red Bull de Vettel. Au 42e tour, le Britannique double Vettel avec l’aide du DRS et prend la tête.
Hamilton conserve son avantage jusqu’à l’arrivée. Il croise le fil avec une mince priorité de seulement 0”675 sur Vettel. Alonso arrive en troisième position à 39”229 du vainqueur. Il s’agit de la dernière victoire de Hamilton avec l’écurie McLaren, car le Britannique change d’équipe et s’en va courir pour AMG Mercedes la saison prochaine. Felipe Massa se classe en quatrième place devant Jenson Button (McLaren), Räikkönen et Grosjean.
À noter qu’il s’agissait du 800e Grand Prix de la Scuderia Ferrari, du 100e Grand Prix de Vettel, du 80e podium de l’écurie Red Bull Racing et du 400e podium pour le moteur Renault. Il y avait de quoi célébrer en grand au Texas ce soir-là !