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13 novembre : Nigel Mansell récolte sa dernière victoire en F1 en Australie

13 novembre : Nigel Mansell récolte sa dernière victoire en F1 en Australie

Mercredi 13 novembre 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

Champion du monde de Formule 1 en 1992, le pilote britannique Nigel Mansell a récolé sa 31e et dernière victoire lors du Grand Prix d’Australie en 1994 disputé sur le circuit urbain d’Adélaïde.

Après avoir acquis son titre mondial, mais incapable de s’entendre sur un nouveau contrat avec Sir Frank Williams, Mansell a accepté le défi – et le salaire mirobolant – que lui a offert Carl Haas pour courir en série CART au sein de l’écurie Newman/Haas.

Nigel est sacré champion de la série en 1993, mais un an plus tard, il ne s’entend plus avec son coéquipier, Mario Andretti, et il ne gagne plus ; comme si cette série ne l’intéressait plus. Le 1er mai, Ayrton Senna perd la vie au volant de sa Williams-Renault à Imola et Sir Frank doit lui trouver un remplaçant.

Avec le soutien de Renault, Bernie Ecclestone fait alors tout en son pouvoir pour ramener Mansell chez Williams au moins lorsque le calendrier de la série CART lui en offre la possibilité. C’est à ce moment que le Britannique apprend que Carl Haas a vendu son contrat et qu’il doit désormais s’y soumettre. Haas n’a même pas averti Mansell de la vente de son contrat !

Mansell dispute donc les Grands Prix de France, d’Europe, du Japon et d’Australie. Il avoue que prendre le volant d’une Williams FW16B, le modèle avec lequel Senna s’était tué à Imola, avait été terriblement difficile. Parlant à Motorsport.com, Mansell a déclaré : « Je ne peux pas vous dire à quel point on se sent mal dans une monoplace que l'on doit piloter après que quelqu'un s’est tué dans celle-ci. Il n'y a absolument aucun plaisir, aucune excitation là-dedans ».

Le week-end des 11, 12 et 13 novembre 1994, Mansell se rend à Adélaïde pour disputer son dernier Grand Prix avec Williams. Il a la ferme intention d’aider son coéquipier, Damon Hill, à remporter le titre mondial. Au classement des pilotes, Michael Schumacher est premier avec 92 points et Hill est second avec 91.

Mansell réalise sa 32e pole position en 1’16”179 devant Schumacher Benetton-Ford 1’16”197, Hill et Mike Häkkinen (McLaren-Peugeot). Plusieurs hauts gradés de la F1 préviennent Mansell qu’il ne doit en aucun cas interférer avec la lutte mettant aux prises Schumacher et Hill.

Mansell facilite la fuite des deux rivaux

Au départ de la course, il fait intentionnellement trop patiner les pneus arrière de sa Williams et chute en cinquième position, ce qui permet aux deux rivaux de se sauver devant. Schumacher roule alors en tête devant Hill. Le duel sans merci commence. Les deux se suivent et l’écart qui les sépare est minime et ne varie qu’en présence ou pas de retardataires.

Mansell occupe la troisième place, loin derrière les deux meneurs. Et c’est au 36e tour de piste que le titre se décide de façon controversée.

Hill met une pression énorme sur Schumacher. L’Allemand rate son freinage dans un virage à gauche à 90 degrés et la Benetton glisse et frappe légèrement le muret en béton. Schumacher redresse la barre et revient vite en piste pour tenter rester devant Hill. Ce dernier pêche alors par précipitation. Il fonce et place sa Williams à côté de la Benetton. Arrive un autre virage à 90 degrés qui tourne vers la droite. Schumacher prend le virage comme si Hill n'était pas là. La Benetton vire et touche à la Williams. La Benetton se soulève et rate de peu de partir en tonneau. La Williams repart, mais sa suspension avant gauche est pliée.

Schumacher s’extrait de son cockpit et voit Hill tenter de regagner les puits avec sa voiture endommagée. Hill abandonne dans les puits, ce qui procure automatiquement le titre à Schumacher.

Pendant ce temps, Mansell est propulsé à premier rang. Il mène la course devant Gerhard Berger sur Ferrari, Häkkinen et Rubens Barrichello sur une Jordan-Hart. Durant les 17 derniers tours, Mansell reste très concentré à ne commettre aucune erreur, car la Ferrari de Berger est à peine une ou deux secondes derrière lui. Il est si facile de rater un freinage, de toucher à un muret en béton ou de s’accrocher avec un retardataire sur un circuit urbain.

Nigel ne craque pas et croise l’arrivée en première place, 2”5 devant Berger et 52”5 devant la McLaren-Peugeot de Martin Brundle.

Mansell n’est pas retourné courir aux États-Unis et est revenu en F1, ayant signé un contrat pour piloter une McLaren à moteur Mercedes. Mais ça, c’est une autre histoire…