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Rétro 2009 : Lewis Hamilton disqualifié du GP d’Australie pour avoir menti aux commissaires sportifs

Rétro 2009 : Lewis Hamilton disqualifié du GP d’Australie pour avoir menti aux commissaires sportifs

Jeudi 17 octobre 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Galeron

Crédit photo: Galeron

Lors de la première épreuve de la saison 2009 de Formule 1, Lewis Hamilton, pilote de l’écurie McLaren, a été disqualifié des résultats du Grand Prix d’Australie pour avoir menti au directeur de course et aux commissaires sportifs après l’arrivée de l’épreuve. Comment cela s’est-il produit ? Tout d’abord, les qualifications sont un désastre pour Hamilton qui voit sa McLaren MP4-24 Mercedes tomber en panne durant Q2. Il se retrouve en 13e place. Puis, l’écurie doit changer la boîte de vitesses de sa monoplace, ce qui lui vaut une pénalité de cinq places de plus sur grille de départ.

Le 29 mars 2009, Hamilton démarre donc loin derrière en 18e position. Il effectue une remontée spectaculaire pour occuper la quatrième place derrière la Toyota TF109 de l’Italien Jarno Trulli avec une poignée de tours à parcourir. Au 56e tour de la course qui en compte 58, un accrochage survient entre la BMW Sauber F1.09 de Robert Kubica et la Red Bull RB5-Renault de Sebastian Vettel, ce qui force l’intervention de la Voiture de sécurité. Mais quand cette voiture officielle entre en piste, Trulli, qui roule au ralenti, perd le contrôle de sa Toyota. Celle-ci glisse dans un virage et roule sur l’herbe durant un moment. Au moment où l’Italien revient sur la piste, il se fait doubler par la McLaren de Hamilton.

Quelques virages plus tard, Hamilton ralentit et se laisse doubler par la Toyota, et Trulli reprend ainsi sa place de troisième. La course se termine sous la drapeaux jaunes et derrière la Voiture de sécurité. Jenson Button franchit l’arrivée en vainqueur aux commandes de sa Brawn BGP001-Mercedes.

Après la course, Hamilton et Trulli sont convoqués par les commissaires sportifs. Hamilton affirme que son écurie ne lui a pas demandé de se laisser doubler par Trulli. Selon lui, sa troisième place et tout à fait légitime. Les commissaires - qui n’ont pas accès aux conversations radio à cette époque, il faut le préciser - en déduisent que Trulli a délibérément doublé Hamilton sous les drapeaux jaunes et derrière la Voiture de sécurité. Ils lui imposent une pénalité de temps de 25 secondes, ce qui relègue l’Italien en 12e place. Fin du premier chapitre.

Hamilton s’échappe et en dit trop aux journalistes

Deux semaines plus tard, avant le Grand Prix de Malaisie, Hamilton discute avec des journalistes et déclare que c’est son écurie qui lui a demandé de se laisser doubler par Trulli. Contrairement à ce qu’il avait affirmé en Australie, l’écurie McLaren aurait bel et bien émis une consigne en ce sens.

Intrigués, les officiels de la FIA se procurent et écoutent les enregistrements des conversations radio qui ont eu lieu entre Hamilton et McLaren, ainsi qu’entre Trulli et l’équipe Toyota. Ils prouvent que Hamilton et son directeur sportif, Dave Ryan, ont bel et bien discuté de la situation et ce dernier a clairement demandé à Hamilton de se laisser doubler par Trulli.

L’écoute de ces conversations radio démontre que Hamilton a menti aux commissaires australiens et au directeur de course, l’ancien pilote de F1 Tim Schenken. Même après avoir entendu les enregistrements, Ryan et Hamilton continuent à nier qu’il y avait eu des consignes.

Hamilton est donc disqualifié des résultats du Grand Prix d’Australie et l’écurie McLaren se voit retirer ses points au championnat des constructeurs. Trulli est réintégré en troisième position. Dave Ryan, pourtant un employé de très longue date de McLaren, est licencié.

Fin du deuxième chapitre ? Non. Car l’écurie McLaren est citée à comparaître devant la FIA le 29 avril pour répondre à des accusations d'infraction au Code sportif international. Lors de cette réunion, McLaren reçoit une suspension de trois courses avec sursis, qui ne s'appliquerait que si une infraction similaire se produisait dans les douze mois suivants. Ce qui n’est pas survenu.