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Rétro 1990 : Le pilote de F1 Alessandro Nannini a un bras sectionné dans un accident d’hélicoptère

Rétro 1990 : Le pilote de F1 Alessandro Nannini a un bras sectionné dans un accident d’hélicoptère

Vendredi 27 septembre 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Internet/Photographe inconnu

Crédit photo: Internet/Photographe inconnu

Le pilote de Formule 1 de l’écurie Benetton, l’Italien Alessandro Nannini, a été victime d’un accident vraiment peu banal le 12 octobre 1990. L’hélicoptère dans lequel il prenait place a raté son atterrissage et Nannini a eu l’avant-bras droit sectionné par une pale. Incroyablement, les médecins lui ont recousu le membre en place et il a pu piloter à nouveau des voitures de tourisme !

Au début des années 1980, Alessandro Nannini - fumeur invétéré et grand amateur de cafés espresso - était l’un des pilotes italiens les plus en vue. D’ailleurs, Enzo Ferrari avait un œil sur lui. Après son apprentissage en Formule 2 et en Sport Prototype avec Lancia, il commence en F1 avec la petite écurie Minardi en 1986. Deux ans plus tard, il est recruté par l’écurie Benetton-Ford et remporte une victoire au Japon en 1989.

Courant 1990, Ferrari lui propose de rester chez Minardi, car l’écurie italienne va profiter des moteurs Ferrari la saison suivante. Mais Nannini préfère rester chez Benetton.

Le Grand Prix du Japon 1990 a lieu le 21 octobre. Mais juste avant de partir pour Tokyo, Nannini et deux amis reviennent de l’aéroport de Florence en hélicoptère, un “Écureuil” flambant neuf, en direction de la villa de ses parents située à Belriguardo en banlieue de Siena.

Prêt à se poser sur un terrain boueux près de la villa, l’hélicoptère touche de la queue en premier et elle s’enfonce dans la boue. La machine effectue un demi-tour sur elle-même, monte à 20 mètres dans les airs avec les pales tournant toujours à fond.

Voyant que l’hélicoptère se renverse, Nannini, par pur réflexe, met les mains au-dessus de sa tête pour se protéger et c’est à ce moment que la verrière éclate. Le bras droit de Nannini étant alors à l’extérieur de l’appareil, une pale lui sectionne son avant-bras droit juste sous le coude.

Le pilote et les deux autres passagers ne souffrent que de blessures mineures. Mais Nannini est en état de choc violent quand ses parents arrivent sur la scène. Son père, calme et sachant quoi faire dans un tel cas d’urgence, prend sa ceinture pour en faire un garrot et limiter le flot de sang.

Il trouve aussi l’avant-bras de son fils dans les décombres et le place immédiatement dans un sac avec de la glace. Puis, les premiers secours arrivent sur place. Une ambulance amène Alessandro, et le sac, vers le centre de traumatologie de Florence.

Une opération longue et de haute précision

À 18 heures, une équipe de chirurgiens, dirigée par le professeur Carlo Bufalini, s’attaque à la délicate tâche de réattacher son avant-bras. Avec une patience infinie, ils reconnectent les muscles, les nerfs et les vaisseaux sanguins. À quatre heures du matin le lendemain, l’opération est terminée et les médecins affirment que tout s’est bien déroulé, mais certifient que le jeune homme ne pourra plus piloter une voiture de F1, et difficilement conduire une voiture de série.

Au cours des jours qui suivent, Nannini est maintenu à demi-inconscient sous l’effet de puissants antidouleurs. Puis, l’hôpital lui donne son congé et il entreprend une longue rééducation. Lui qui pilotait à 300 km/h doit maintenant être très patient, car les nerfs se reconstruisent à la vitesse d’un petit millimètre par jour.

Ses efforts de physiothérapie portent fruits, ce qui lui permet de conduire sa voiture de tous les jours. En 1992, Nannini effectue un essai de 38 tours sur le circuit de Fiorano à bord de la Ferrari F92A de Jean Alesi, rendu possible par l’utilisation d’un volant spécial.

Satisfait de cet essai, Nannin décide de revenir à la compétition automobile. Entre 1993 et 1996, il pilote en série DTM, puis en ITC avec l’écurie Alfa Romeo. En 1996, il récolte sept victoires et se classe au troisième rang en ITC. Un an plus tard, il pilote une AMG-Mercedes en championnat FIA GT.

L’année suivante, il prend sa retraite sportive et s’occupe du café et de la pâtisserie familiale.