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Entrevue Marc-Antoine Camirand (partie 1) : L’analyse du champion sur la saison 2024 de NASCAR Canada…

Entrevue Marc-Antoine Camirand (partie 1) : L’analyse du champion sur la saison 2024 de NASCAR Canada…

Mercredi 25 septembre 2024 par Philippe Brasseur
Crédit photo: Stéphane Gagné

Crédit photo: Stéphane Gagné

Marc-Antoine Camirand a décroché dimanche dernier à Montmagny son second titre de champion en NASCAR Canada. Auteur de 4 victoires durant la saison, il a également été très régulier tout au long des 13 épreuves. Ce triomphe est aussi celui de son équipe, Camirand Performance. Avec l’expérience qui est la sienne aujourd’hui, à la fois comme pilote et propriétaire d’équipe, Marc-Antoine a analysé pour nous cette saison 2024, mais aussi donné son opinion avec franchise sur plusieurs autres sujets. Une entrevue exclusive que nous vous proposons en deux parties…

Marc-Antoine, quel est le meilleur moment de ta saison 2024 ?

Ma victoire au Grand Prix de Trois-Rivières, encore une fois ! C’est le plus gros événement du calendrier de NASCAR Canada. En plus, je suis le détenteur du record de victoires, toutes séries confondues, à l’événement et GM Paillé, mon commanditaire, est basé dans la région, à Berthierville. Ils amènent beaucoup d’invités et les estrades sont remplies à chaque année là-bas. Tout cela me met une pression supplémentaire pour gagner au GP3R.

Qualifié en pole et vainqueur de l’épreuve, c’était un week-end presque parfait pour toi…

Oui. Bien-sûr, il y a eu un petit accrochage avec Kevin Lacroix peu après le départ. Mais j’ai su gérer la course et ramener l’auto en avant. Quand j’ai vu que ma voiture n’avait pas de dommages après cet incident, je n’étais pas nerveux, j’étais juste confiant de pouvoir revenir aux avant-postes rapidement. Donc je dirais que le GP3R est mon meilleur souvenir de la saison 2024, avec pas très loin en arrière Ohsweken, sur la terre-battue. L’an passé, on avait eu énormément de problèmes à cette course-là, alors de voir que cette année tout se soit aligné pour dominer complètement quand on visait "seulement" un Top 5 a vraiment été un moment fort. Une belle surprise !

On comprend que cet événement d’Ohsweken soit un excellent souvenir puisque tu as gagné. Mais objectivement, penses-tu que rouler sur la terre battue est logique pour les voitures de la série NASCAR Canada ?

C’est exact que nos voitures ne sont pas du tout faites pour ce type de surface. On voit aussi que NASCAR aux États-Unis a abandonné les courses Cup et Truck sur terre-battue. Honnêtement, je préférerais qu’on se concentre sur les courses sur l’asphalte. Je ne pense pas qu’on va convertir des fans de terre-battue avec une course de NASCAR Canada sur cette surface. Ça reste du sport automobile mais les spectateurs qui suivent la terre veulent voir autre chose comme voitures sur cette surface. C’est mon opinion. Je sais aussi que Glenn Styres, pilote et propriétaire du circuit d’Ohsweken, met beaucoup d’argent dans la série et on est très, très bien reçus là-bas. Mais je crois qu’on a perdu l’engouement des débuts en 2022. Le monde quittait les estrades après la course Sprint Car, avant notre épreuve, cette année.

L’Autodrome Granby voudrait une épreuve de NASCAR Canada. Ça ne viendrait pas encore plus augmenter les coûts pour les équipes de la série ?

Si et en bout de ligne, ça voudrait dire que les grosses équipes, dont la nôtre, bâtirait une voiture pour deux courses, spécifiquement pour rouler sur la terre-battue. C’est un non-sens si on veut réduire les budgets. Présentement, on adapte simplement une auto d’ovale sur asphalte pour Ohsweken. Augmenter les courses sur terre voudrait dire encore monter les budgets, ce qui deviendrait intenable pour les plus petites équipes. Encore là, il faut comprendre que je n’ai rien contre les pistes et les pilotes de terre-battue, au contraire. Mais comme je l’ai dit, les voitures de NASCAR Canada ne sont pas faites pour ça et je préférerais qu’Alan Labrosse, le promoteur de la série, augmente les courses sur circuit routier à la place de la terre-battue.

Tu as réagi très calmement au fait que Kevin Lacroix t’ait poussé hors trajectoire pour gagner à Mosport au début du mois. On sait que c’est un geste accepté en NASCAR Canada. Mais toi qui vient de la monoplace, regrettes-tu qu’on permette cela ou tu es en accord avec cette règle ?

Je suis mitigé face à ça. Lorsque je suis arrivé en 2013, je sortais de la monoplace et de l’Endurance, deux séries où tu ne fais pas ça. Surtout en monoplace où si tu fais ça tu vas faire un bon vol plané ! Au début en NASCAR, je me faisais brasser, le monde me sortait à tout bout de champ, c’était comme : « on peut le pousser lui, il ne réagit pas ! ». Alors j’ai changé, je me suis adapté à ce type de pilotage. Donc lorsque je me suis fait pousser par Kevin à Mosport, ça ne m’a pas mis en colère même si je perdais la victoire. Est-ce que j’en voulais à Kevin ? Même pas parce que NASCAR laisse passer ce genre de manœuvre, on le sait tous, ça ne servirait à rien de se plaindre. Je suis conscient que ça fait partie de l’ADN des courses NASCAR aux États-Unis, donc c’est normal que ce soit comme ça en NASCAR Canada. Pour tout dire, je ne suis pas un fan de cette règle mais je vis avec. Est-ce que ça va changer dans le futur ? Je ne pense pas mais je crois que les pilotes pourraient se parler pour avoir plus de respect. En même temps, c’est compliqué de se dire qu’on peut se parler et que tout le monde va respecter le principe.
 

** Pour la seconde partie de l’entrevue de Marc-Antoine Camirand, alors que nous abordons l’aspect des courses sur circuit routier, les budgets, le retour possible de la série NASCAR Canada à Toronto et d’autres aspects de son implication dans la série comme pilote et propriétaire d’équipe, cliquez ici.