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15 août : Unique victoire de l’écurie Penske en F1 en Autriche en 1976

15 août : Unique victoire de l’écurie Penske en F1 en Autriche en 1976

Jeudi 15 août 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Wikimedia Commons

Crédit photo: Wikimedia Commons

Le “Capitaine” Roger Penske a connu énormément de succès en sport automobile, que ce soit dans les séries Trans-Am, Can-Am ou IndyCar. Toutefois, la Formule 1 ne lui a pas souri et son aventure en Grand Prix n’a duré que quatre saisons et apporté qu’une seule victoire.

L’écurie Penske commence en F1 en 1974 avec la PC1-Ford pilotée par le protégé de Roger Penske, Mark Donohue. Mais le malheur frappe en 1976 quand Donohue décède de ses blessures à la tête subie lors d’un accident survenu au Grand Prix d’Autriche. Penske confie alors la nouvelle PC3-Ford à l’Irlandais John Watson.

La PC3 est un “kit car” classique typiquement britannique : châssis en aluminium, moteur Ford Cosworth V8 DFV et boîte de vitesses Hewland FG 400. Conçue par Geoff Ferris, un ancien de chez Brabham, elle ressemble à une évolution de la March 751. Sa carrosserie est très classique et elle conserve le gros bouclier avant typé March. Elle a été produite dans les ateliers F1 de Penske à Poole au Royaume-Uni.

Watson n’a pas du tout des allures de pilote de F1. Barbu, tranquille, discret, il est pourtant un compétiteur redoutable. Après avoir effectué ses débuts en F1 avec Brabham en 1973, il marque ses premiers points en 1974 avec une quatrième place en Autriche. En 1976, il est recruté par Penske pour piloter la PC3. Il termine cinquième en Afrique du Sud, puis troisième en France et en Grande-Bretagne.

La Penske PC3 en progrès

Le Grand Prix d’Autriche est présenté sur l’ancien Österreichring, largement modifié depuis et rebaptisé Red Bull Ring. Le tracé original, long de 5,9 km, est composé de cinq longs virages ultra rapides qui réclament une bonne dose de courage, car il n’y a aucun dégagement. L’année précédente, l’écurie Penske avait perdu son pilote vedette, Mark Donohue, sur ce circuit, alors ce retour en Autriche est pénible pour les membres de l’écurie américaine.

Si James Hunt installe sa McLaren M23-Ford en pole position, John Watson réalise un exploit en qualifiant la PC3 en seconde place devant la March761-Ford de Ronnie Peterson et la Lotus 77-Ford de Gunnar Nilsson. La piste a grandement séché après une averse et Watson surprend Hunt au départ et prend la tête. Sur cette piste encore mouillée par endroits, Peterson double Watson qui dégringole à la troisième place. Mais la Penske est très efficace sur cette piste rapide et l’Irlandais reprend la commande au 12e tour.

Nilsson, en seconde position, met de la pression sur Watson qui ne commet aucune erreur. Pendant ce temps, Jacques Laffite, qui pilote la Ligier JS5 à moteur V12 Matra, effectue une solide remontée après avoir chuté en septième place. Le Français occupe la troisième position et roule désormais dans les échappements de la Lotus de Nilsson.

Au 45e tour, Laffite trouve l’ouverture et double Nilsson. Watson en est informé par le panneau de l’écurie Penske et hausse le rythme. Malgré ses efforts, Laffite ne parvient pas à refaire son retard sur la Penske. Watson croise l’arrivée en vainqueur pour la première fois de sa carrière. Il devance Laffite par presque 11 secondes et Nilsson par 12 secondes.

Watson avait promis à Roger Penske qu’il raserait sa barbe s’il gagnait une course au volant d’une de ses voitures. C’est fait ! Et après la cérémonie du podium, Watson respecte sa parole et se présente devant son patron frais rasé !

En 1977, Watson quitte Penske pour joindre les rangs de l’écurie Brabham. Roger Penske fait construire des PC4-Ford qu’il confie à Jean-Pierre Jarier, Hans Heyer, Hans Binder et au pilote IndyCar Danny Ongais, sans grands succès. La victoire de Watson est donc la seule acquise par Penske en F1. Fin 1977, Penske vend ses voitures à Günther Schmidt qui vient de créer son écurie, ATS.