Groupe de course Octane, promoteur du Grand Prix du Canada, a annoncé ce matin, qu'après 30 années au sein de l'organisation, le président et chef de la direction, François Dumontier, cède les rênes de l'organisation.
François Dumontier a été nommé coordonnateur aux opérations du Grand Prix de Formule 1 du Canada en 1994. Il est par la suite promu directeur des opérations en 1996 après avoir débuté sa carrière à la Société de l'île Notre-Dame. Il a fondé le Groupe de course Octane en 2002 et est devenu président et chef de la direction du Grand Prix de Formule 1 du Canada en 2009. François est aussi président de l'Autorité sportive nationale (ASN) du Canada et membre du Canadian Motorsport Hall of Fame (CMHF). À travers ces années, il a grandement été impliqué dans le développement des sports automobiles au Canada et a contribué à son rayonnement à l'international.
« C'est avec le sentiment du devoir accompli que je passe le volant après trente années consacrées au développement du sport motorisé au Canada et en particulier à la Formule 1 à Montréal. Je suis fier de léguer à la Ville de Montréal, au Québec et au Canada, un événement d'envergure mondiale et le plus important événement sportif au Canada. La Formule 1 est plus populaire que jamais; je souhaite le meilleur succès à l'organisation pour que Montréal continue de prendre sa place au sein d'un circuit en plein développement » précise François Dumontier.
Pour assurer une transition harmonieuse, François Dumontier agira à titre de conseiller stratégique. Il continuera également d'assurer ses fonctions au sein des comités de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), soit le Circuit Sport Committee et la commission monoplace.
Jean-Philippe Paradis assumera le leadership du Groupe de course Octane à compter d'aujourd'hui, en plus de son rôle actuel chez Bell Média. Jean-Philippe est un dirigeant expérimenté et avisé, doté d'une vaste expérience en affaires et en gestion. Comme vice-président chez Bell Média, il a collaboré depuis les deux dernières années avec le Groupe de course Octane à l'organisation et au rayonnement du Grand Prix de Formule 1 du Canada. Jean-Philippe est passionné par le sport et son importance dans nos communautés. « Je suis honoré d'être nommé président et chef de la direction du Groupe de course Octane. Le Grand Prix de Formule 1 du Canada est l'un des plus importants événements sportifs et touristiques du Canada, attirant des amateurs du monde entier, et je suis très enthousiaste à l'idée de diriger cette formidable équipe. Je tiens à remercier François Dumontier pour son leadership au cours des trois dernières décennies : son impact sur le sport automobile canadien est immense. Je lui souhaite bonne chance pour l'avenir et je me réjouis de continuer à collaborer avec lui en tant que conseiller stratégique » a-t-il déclaré.
De son côté, Sandrine Garneau, actuellement directrice générale, marque et stratégie du Groupe de course Octane, est promue cheffe de l’exploitation de l’entreprise. Sandrine Garneau était la plus proche collaboratrice de François Dumontier ces dernières années, participant notamment à plusieurs réunions avec la F1 et ses équipes.
Bien évidemment, derrière cette annonce politiquement correcte, il faut comprendre la situation. La F1 d’aujourd’hui, avec à sa tête Stefano Domenicalli, semble plus que jamais vouloir contrôler le spectacle des Grands Prix et souhaiter voir peu à peu en place des organisateurs locaux qui sont de bons exécutants du Grand Cirque. François Dumontier, qui a plusieurs fois critiqué les exigences de la F1 dans différents domaines (notamment en ne laissant plus vraiment d’espace aux séries de soutien) ne représentait certainement plus le candidat idéal pour les grands dirigeants de la série. Rappelons que Dumontier est aussi président de l’ASN (l’Autorité Sportive Nationale, donc le représentant de la FIA au pays). À ce titre, les multiples restrictions de la F1 en matière de temps de piste pour d'autres séries le plaçaient dans une position inconfortable vis-à-vis des séries canadiennes qui ne peuvent plus espérer trouver place au Grand Prix du Canada. Avec son départ, il faut s’attendre à voir des séries comme la F1 Academy devenir une série de soutien, en plus d’autres séries bénéficiant d’un soutien direct de la F1. Donc peut-être encore moins de sport automobile canadien en piste !
L’absence de soutien politique envers François Dumontier a sans doute aussi joué. C'est notre impression. Il était un promoteur voulant l’intérêt de son Grand Prix, du sport plus que tout autre élément. Cela ne passe pas nécessairement bien auprès de certains politiciens. On l’a vu avec les déclarations pour le moins maladroites de la mairesse Valérie Plante en amont de la dernière édition de l’événement. Pour tout dire, on a parfois eu l’impression d’une vengeance de la mairesse et de ses sbires envers le Grand Prix après que Dumontier ait dénoncé ses propos, qui étaient le reflet d’une absence complète de jugement. On note au passage que la liste des éléments reprochés par la F1 au Grand Prix du Canada 2024 concernaient presqu’uniquement des manquements de la Ville de Montréal : inondations dans les cabines de commentateurs, un bâtiment géré par la Ville (Octane n'est que locataire sur le site), zèle et informations erronées du service de police aux spectateurs, zèle du service de sécurité des incendies, dysfonctionnements du service de métro, et on en passe. 99% des ratés, volontaires ou involontaires, du GP 2024, ce sont ceux de la Ville de Montréal !
Enfin, du côté de Bell, propriétaire de l’événement depuis 3 ans, nommer l’un de ses dirigeants au sommet de la hiérarchie du GP du Canada, c’est sans doute aussi une manière d'augmenter ses chances de pérenniser ses droits de télé de la F1 avec ses réseaux (RDS et TSN). De ce côté, c'est une décision d'affaires compréhensible.
François Dumontier demeure président de l’ASN. Il poursuivra aussi sa chronique exclusive dans les pages de Pole-Position Magazine. Nous vous invitons à lire sa prochaine chronique… Espérons maintenant que le Grand Prix du Canada, dont le contrat avec la F1 expire en 2031, vivra de prochaines éditions moins "contrariées" par certaines organisations publiques ayant à cœur de compliquer son organisation comme on a pu le déplorer lors de l’édition de juin dernier…
Nous vous invitons aussi à lire la lettre que François Dumontier a adressé aux médias ce matin. Cliquez ici pour la découvrir en intégralité.