Site officiel de Pole-Position Magazine - Le seul magazine québécois de sport automobile

www.Poleposition.ca

Site officiel de Pole-Position Magazine

2 juillet : Décès du jeune pilote canadien Peter Ryan sur le circuit de Reims en 1962

2 juillet : Décès du jeune pilote canadien Peter Ryan sur le circuit de Reims en 1962

Mardi 2 juillet 2024 par René Fagnan
Crédit photo: Twitter/Archives Peter Windsor

Crédit photo: Twitter/Archives Peter Windsor

Un très bel espoir du sport automobile canadien a été victime d’un terrible accident survenu sur le circuit de Reims en France le 1er juillet 1962 et est décédé de ses blessures le lendemain à l’hôpital.

Ce jeune pilote de 22 ans est Peter Ryan. Il est né le 10 juin 1940 à Philadelphie et il a suivi ses parents à travers les États-Unis et le Canada pour finalement s’établir à Toronto puis au Mont-Tremblant au Québec.

Ses aptitudes athlétiques et la proximité de la station de ski du Mont-Tremblant lui font adorer le ski alpin. Doué, mais audacieux et téméraire, il remporte des victoires majeures, mais il se fracture les deux jambes dans un accident de ski en 1959.

Ryan se tourne alors vers la course automobile et démontre vite l’étendue de son talent. Il remporte un “Grand Prix du Canada” hors-championnat en septembre 1961 à Mosport aux commandes de sa propre Lotus 19-Climax devant Stirling Moss et Olivier Gendebien qui disposent de bolides semblables. Le jeune pilote dispute ensuite le Grand Prix des États-Unis à bord d’une Lotus 18/21 à moteur Climax de l’écurie J. Wheeler Autosport, terminant au neuvième rang juste derrière Jim Clark et Roger Penske.

Colin Chapman du Team Lotus le remarque et lui fait signer un contrat d’une durée de trois ans. Début 1962, Ryan reçoit une douche froide. Chapman est incapable de le placer au sein de l’écurie officielle et le prête à Ian Walker Racing où il est inscrit en championnat de Formule Junior. De plus, Peter doit lui-même préparer sa Lotus 22 à moteur quatre cylindres Ford.

Le jeune pilote fait des étincelles. Il gagne une course de qualification dans les rues de Monaco et termine 11e de la grande finale. Il dispute ensuite les 24 Heures du Mans en compagnie de John Fulp à bord d’une Ferrari 250 TRI/61. Ryan sort toutefois de piste à Mulsanne et la voiture est longtemps immobilisée dans le sable.

Colin Chapman le prévient

De retour en Formule Junior le 11 juin, Ryan bat Peter Arundell et sa Lotus d’usine sur le circuit de Mallory Park. Chapman est impressionné, mais il le met en garde, car il juge le jeune Canadien trop téméraire.

Trois semaines plus tard, Ryan est inscrit à la Coupe Internationale de Vitesse des Juniors qui est disputée sur le circuit de Reims long de huit kilomètres et qui emprunte des routes publiques fermées à la circulation. Des courses de qualifications sont organisées afin de déterminer la grille de départ de la finale.

La première manche qualificative a lieu le 1er juillet à 10 heures du matin. Sur ce circuit ultra rapide où l’aspiration joue un rôle crucial, la lutte pour la tête met aux prises Ryan et sa Lotus, la Gemini de Bill Moss, la Brabham de Frank Gardner, la Cooper de John Love et la Lotus d’Arundell.

Au cinquième tour de la course, la Lotus de Ryan et la Gemini de Moss se touchent à la sortie du très rapide virage de Gueux. Les deux bolides quittent la route à haute vitesse et se désintègrent dans un champ de blé. Moss s’en sort avec des blessures légères, mais Ryan est demeuré dans le cockpit et la Lotus s’est retournée à l’envers.

Il est extrait de sa monoplace et transporté par hélicoptère à l’hôpital de Reims. Il souffre d’une jambe fracturée, de l’écrasement du bassin et de graves blessures internes. Une opération chirurgicale et plusieurs transfusions sanguines ne parviennent pas à le réanimer. Sa mère est appelée à son chevet, car les médecins avouent être impuissants. Toujours dans le coma, il est dirigé vers l’hôpital Cochin à Paris où il succombe le lendemain, 2 juillet, des suites d’une hémorragie interne majeure.

Peter Ryan repose au cimetière Saint-Bernard du village de Mont-Tremblant. Il avait toutes les chances de devenir un excellent pilote de Formule 1.