Robert Wickens a réalisé une avancée majeure pour la Formule E en se retrouvant derrière le volant d’une monoplace à propulsion 100% électrique pour la première depuis son terrible accident en IndyCar à Pocono en 2018. Pour rappel, après cet effroyable crash, le pilote torontois est devenu paraplégique.

Cependant, malgré sa paralysie, Robert Wickens n’a jamais rien lâché et a réussi à revenir dans le sport automobile. Le 4 mai 2021, il a fait son retour derrière le volant d’une voiture de course grâce à l’écurie Bryan Herta Autosport. En 2022, il a signé avec Hyundai afin d'évoluer à temps plein dans la classe TCR de l"IMSA. Un retour en sport automobile réussi pour l’ex-pilote de DTM et ancien pilote de réserve de F1, car il a remporté plusieurs courses, dont Daytona, en IMSA Michelin Pilot Challenge en 2022 et 2023 avec une Elantra N équipée de commandes d'accélérateur et de frein au volant.

Malgré tous ces exploits, Wickens n’avait pas encore obtenu la chance de pouvoir piloter une monoplace depuis 2018. Mais, cela à changé en amont de l’E-Prix de Portland le week-end dernier alors qu'il a eu l’occasion de se placer derrière le volant d’une voiture de Formule E de GEN3.

La monoplace, modifiée afin que Robert Wickens sache la piloter uniquement avec ses mains, lui a permis de réaliser 11 tours complets de la piste de 3,190 kilomètres. Les pédales d’accélérateur et de frein se situaient de mouveau au niveau du volant.

Un test qui montre bien que l’inclusion est possible en monoplace et une première expérience  d’une Formule E qu’il n’est pas prêt à oublier : « C'était une chance inouïe de piloter une GEN3. La Formule E est une série que je surveille de près depuis un certain temps. Toutefois, je ne voyais pas comment j'aurais pu y participer. Un grand merci à la Formule E et à SPARK pour leur ingéniosité et pour avoir développé un système de commande manuelle qui m'a permis de conduire la voiture à Portland. Je n'ai fait que quelques tours, mais j'ai beaucoup apprécié l'expérience. Cela m’a donné envie d'en faire plus. J'espère que ça débouchera sur d'autres opportunités à l'avenir, voire sur un test pour les débutants. Je pense qu'à l'heure actuelle, l'objectif que je me suis fixé est d’essayer de monter sur la grille de départ de la Formule E à l'avenir » a confié le pilote canadien.

Robert Wickens a tout de même admis que tout n’était pas des plus simples et que tout n’était pas encore optimisé : « Avec le système de pédales d’accélérateur et de frein sur les palettes du volant, c’est un peu compliqué par moment. Par exemple, dans la première chicane du circuit de Portland, les palettes étaient vers le bas. Donc, quand j’ai voulu remettre du gaz, ce n’était pas tout à fait possible, car le volant était trop tourné. J’ai dû attendre que les roues soient à nouveau plus droites pour accélérer. »

Néanmoins, cela n’a en rien gâché son opportunité : : « C’est e seul souci que j’ai rencontré sur la piste. C’était vraiment génial. En tant que paraplégique, rouler uniquement avec les mains était un peu unique. Apprendre à faire cela m’a pris plusieurs tours afin de m’habituer. Lorsque je me suis senti à l’aise avec la monoplace, j’ai commencé à pousser un peu plus chaque tour. C’était une expérience incroyable et j’espère vraiment que cela m’ouvrira de nouvelles opportunités. »

Jeff Dodds, le patron de la Formule E, était, lui, fier de pouvoir offrir une telle expérience à Robert Wickens : « C'est un privilège d'offrir à un pilote du calibre de Robert une place dans notre GEN3. Tout au long de sa carrière, Robert a prouvé sa rapidité et son talent. Depuis son accident, il a montré sa détermination et son dévouement à revenir dans le sport que nous aimons. Je suis la carrière de Robert depuis plusieurs années et il est clair qu'il a toujours été destiné au succès dans le sport automobile. Nous sommes fiers d'être un championnat inclusif fondé sur la technologie et l'innovation, et grâce à SPARK, nos ambitions d'offrir une plus grande accessibilité aux pilotes de course talentueux ont été rendues possibles. La passion et l'engagement de Robert pour un retour à plein temps à la course en monoplace sont évidents, et j'espère que cette initiative lui ouvrira des portes pour l'avenir. »