La 92ème édition des 24 Heures du Mans, marquée par des luttes incessantes en tête entre prototypes Ferrari, Porsche, Toyota et Cadillac, a eu lieu ce week-end. Sur le circuit de la Sarthe, long de 13,626 km, tantôt sec tantôt piégeux en raison des multiples averses survenues tout au long de l’épreuve, la course fut passionnante. La victoire finale revient à la Ferrari 499P No.50 inscrite par l’équipe officielle Ferrrai AF Corse pilotée par Antonio Fuoco, Niklas Nielsen et Miguel Molina. C’est la seconde victoire consécutive d’une Ferrari 499P, la 11ème d ela marque depuis 1949, mais, contrairement à l’an dernier, cette fois les performances des principales marques favorites étaient très proches les unes des autres.

Donné devant plus de 200 000 spectateurs, le départ n’a été marqué par aucun accrochage dans le peloton de 62 voitures, réparties entre Hypercar (23 prototypes), LMP2 (16 inscrits) et GT3 (23 voitures). Qualifié en pole position, Kévin Estre (Porsche 963 Penske Motorsport) était dépassé avant même la fin du 1er tour par la Ferrari 499P AF Corse de Niklas Nielsen. Les trois Ferrari officielles, deux Porsche 963, la Cadillac de Sébastien Bourdais, les Alpine et l’une des BMW V8 M Hybrid allaient rester groupées tout au long de la première heure, à l’avantage des Ferrari, bientôt rejointes par la Toyota de Sébastien Buemi, parti au-delà du Top 10 et vite remonté.

La première averse survint après 100 minutes de course et les stratégies d’arrêts aux puits allaient rapidement changer, selon les paris des équipes. En LMP2, l’équipe Inter Europol, lauréate de l’édition 2023, était alors aux commandes, tandis qu’en GT3, une Ferrari 296 menait devant la Ford Mustang de Zach Robichon, Ryan Hardwick et Ben Barker, un trio auteur d’un remarquable début de course.

Le cap de la 6ème heure, alors que la nuit tombait, a été atteint avec une nouvelle averse s’abattant sur le circuit. Et comme en début de course, deux des trois Ferrari 499P sont restées en pneus lisses tendres au lieu de rentrer aux puits pour faire chausser des pneus pluie ! Un pari incroyable, qui semblait pour le moins osé. À cet instant, c’est la Ferrari de Robert Kubica, qui était la seule des 499P en pneus pluie et qui menait la course depuis la 2ème heure, qui était devant la Porsche 963 No.5 et la Toyota GR010 No.8.

Pour Alpine, ces 24 Heures du Mans n’auront pas duré six heures. La No.35 emmenée par Ferdinand Habsburg fut la première à renoncer après avoir passé les deux premières heures dans le Top 5, suivie 45 minutes plus tard par la No.36 de Mick Schumacher. Des casses moteur sont la cause des deux abandons. Déception aussi pour Zach Robichon, dont la Mustang fut rentrée dans son garage après 6 heures et 15 minutes, suite à de gros soucis mécaniques venant ôter tout espoir de victoire au pilote québécois et ses équipiers. Après réparations, Robichon est reparti, avant de se faire envoyer dans les graviers par la LMP2 de David Heinemeier-Hansson à 2h45 du matin. Voilà une édition des 24 Heures qui ne restera pas le meilleur souvenir en carrière pour Zach !

La nuit, plutôt fraîche (13 degrés), débuta par un accrochage à la 7ème heure entre la BMW de Dries Vanthoor et la Ferrari de Robert Kubica. C’était l’abandon pour la BMW et toute chance de succès pour le constructeur bavarois, qui avait déjà vu Robin Frijns sortir violemment de piste dès la 2ème heure. L’accident entre Vanthoor et Kubica entraîna la première neutralisation complète de la course, derrière la Voiture de sécurité. Et comme trop souvent au Mans ces dernières années, le temps de réparer les rails endommagés et de replacer tout le monde dans le bon ordre pour la relance, la neutralisation dura pas loin de 2 heures ! À noter par ailleurs que Kubica, responsable de l’accident, écopa de 30 secondes de pénalité, chutant ainsi de la 1ère à la 6ème place.

Le reste de la nuit allait être parsemé de rebondissements, marquant notamment la fin des ambitions de Cadillac avec deux de ses trois voitures engagées et la montée en puissance de Toyota, qui occupait les 1ère et 3ème places à mi-course (4 heures du matin). Une 12ème heure marquée par une nouvelle très longue neutralisation, cette fois en raison de la pluie, qui allait ensuite tomber de manière intermittente jusqu’à l’arrivée. En GT, la bataille entre Porsche 911, McLaren 720S et Lexus RCF faisait rage, personne ne pouvant prédire qui allait l’emporter là encore.

Au lever du jour, 9 voitures pouvaient encore prétendre à la victoire toutes-catégories, 5 en LMP2 et 8 en GT. Une fin de course exceptionnelle s’annonçait. À 90 minutes du terme, les deux Toyota et les Ferrari No.50 et 51 (la No.83 de Kubica avait abandonné suite à un problème électrique pendant la nuit) semblaient les mieux placées pour la victoire mais en envoyant Brendon Hartley (Toyota No.8) en tête-à-queue, Alessandro Pier Guidi (Ferrari No.51) éliminait un adversaire de la victoire. Une fois encore, les officiels furent très cléments envers Ferrari, le pilote italien n’écopant que de 5 secondes de pénalité.

Sous la pluie, la Ferrari No.50 a croisé la ligne d’arrivée en 1ère place, 14 secondes devant la Toyota No.7 de Kamui Kobayashi, José-Maria Lopez et Nyck de Vries. Le podium est complété par la Ferrari No.51 de Pier Guidi, associé à Antonio Giovinazzi et James Calado, les vainqueurs 2023. La Porsche 963 de Kévin Estre, André Lotterer et Laurens Vanthoor, qualifiée en pole position, est 4ème. La Toyota No.8, la Porsche No.5, la Cadillac No.2, les deux Porsche du Team Jota et la Lamborghini SC63 complètent le Top 10. Les deux Peugeot, jamais dans la course en tête, occupent les 11ème et 12ème places, devant la seconde Lamborghini et l’Isotta Fraschini qui complète ses premières 24 Heures du Mans devant les lauréats de la classe LMP2, l’Oreca No.22 du United Autosports pilotée par Oliver Jarvis, Bijoy Garg et Nolan Siegel.

En GT, la Porsche du trio Richard Lietz/Morris Schuring/Yasser Shahin l’a emporté devant l’unique BMW à l’arrivée, la No.31 du trio Farfus/Leung/Gelael. Les Ford Mustang GT3 furent les belles surprises de cette 92ème édition. Dommage que la seule qui ait eu des ennuis soit celle de Zach Robichon ! La No.88 de Olsen/Pedersen/Roda complète le podium devant la No.44 de Hartshone/Tuck/Mies. La Lamborghini Huracan GT3 de Sarah Bovy, Michelle Gatting et Rahel Frey est 5ème. Robichon/Barker/Lietz sont classés 11èmes de la catégoirie, 46èmes et derniers au général.

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