Retardé de plus de 4 heures en raison d’orages, le départ de la 108ème édition des 500 milles d’Indianapolis a été donné en fin d’après-midi, devant une foule de près de 400 000 fans massés dans les estrades de l’Indianapolis Motor Speedway et sa piste ovale de 2,5 milles. Une épreuve marquée par de nombreux accidents, comme souvent lors de ce rendez-vous légendaire, et finalement remportée par Josef Newgarden.
Paris en première ligne, les trois pilotes du Team Penske, Scott McLaughlin, Will Power et Newgarden ont conservé leur position durant le 1er tour, marqué par une première neutralisation consécutive à la perte de contrôle de Tom Blomqvist, recrue à l’Indy 500, et qui a perdu le contrôle de sa monoplace avant de heurter son compatriote suédois et lauréat 2022 de la course Marcus Ericsson, ainsi que Pietro Fittipaldi. Pour l’équipe de Michael Andretti, l’abandon d’Ericsson n’était que le début d’une journée compliquée puisque tour à tour Kyle Kirkwood (pénalité pour avoir poussé Callum Ilott dans les puits), Colton Herta (contact avec le mur) puis Marco Andretti (qui prenait son seul départ de la saison en IndyCar et a lui aussi heurté le mur) ont par la suite renoncé.
Le début de course a aussi été marqué par la belle remontée de Scott Dixon, le sextuple champion de la série qui s’était qualifié seulement 21ème et se retrouvait déjà 15ème après un tour, puis dans le Top 10 au 10ème passage.
Deux moteurs Honda explosés furent aussi notés durant les premiers tours, soit celui de Marcus Armstrong et de Katherine Legge, avant que Conor Daly ne se retrouve en tête peu avant le quart de la course, après une deuxième neutralisation consécutive à un autre contact d’une recrue, Linus Lundqvist.
Daly étant sur une stratégie d’arrêt aux puits décalée, McLaughlin a repris les commandes au 65ème tour, avant de voir Christian Lundgaard pointer en tête à la mi-course. Mais le pilote du Team Rahal étant lui aussi sur une stratégie différente des favoris et il entra aux puits un tour plus tard, permettant à Newgarden, le lauréat 2023, prendre les commandes pour la première fois de l’épreuve.
Au 107ème tour, Dixon tassait dans le gazon Ryan Hunter-Reay, qui s’en sortait par miracle sans toucher le mur après un tête-à-queue complet, et une 5ème neutralisation était tout de même déployée. La relance suivante a donné lieu à une longue séquence sous drapeau vert, avec Newgarden en tête devant McLaughlin tandis que Kyle Larson, recrue en IndyCar, se battait avec le double champion Alex Palou. Le champion NASCAR Cup prévoyait disputer le même jour la course de 600 milles à Charlotte mais le retard pris par l’Indy 500 l’a forcé à faire un choix et il s’est fait remplacer en NASCAR (par Justin Allgaier au volant de sa Chevrolet No.5) pour poursuivre son rêve de disputer l’Indy 500, se permettant de flirter avec le Top 5 sitôt la mi-course passée.
Les tours 135 à 145 de cette édition 2024 passeront peut-être à l’histoire comme les plus fous de la saison d’IndyCar alors que, se battant pour le 10ème rang après un ravitaillement un peu plus tôt, Alexander Rossi, Palou, McLauglin, le quadruple champion Hélio Castroneves et Christian Rasmussen ont échangé leur position plusieurs fois par tour et se sont parfois présentés à trois de front à l’amorce d’un virage. Du grand art entre des pilotes au talent et au courage exceptionnels, auxquels on peut ajouter Pato O’Ward qui est parvenu à éviter le contact avec le mur par deux mouvements de volant précis après une perte de contrôle à plus de 360 km/h.
Au 147ème tour, Will Power était victime d’un violent accident, entraînant la 8ème neutralisation et réduisant à deux pilotes les chances de victoire du Team Penske, tandis que l’étonnant Sting Ray Robb menait pour la seconde fois de la course avec sa voiture d’AJ Foyt Racing, devant Dixon.
À la relance au 155ème tour et sachant que tout le monde allait devoir faire encore un ravitaillement, tous les pilotes se sont donnés à fond, sans avoir à économiser du carburant. Après quelques tours avec Rossi et O’Ward, coéquipiers chez Arrow McLaren, au sommet de la hiérarchie, la fin de course a été marquée par une lutte à 4 pilotes (Newgarden, Rossi, O’Ward et Dixon) pour la victoire.
Au final, Newgarden l’emporte par 34 centièmes de seconde devant O’Ward. Dixon, Rossi, Palou, McLaughlin, Kirkwood, Ferrucci, Rinus VeeKay et Daly complètent le Top 10. Kyle Larson finit 18ème, une place devant Romain Grosjean, auteur d’une course discrète. C’est la 1ère fois en 22 ans qu’un même pilote gagne deux années de suite les 500 milles d’Indianapolis et c’est la 20ème victoire de l’équipe de Roger Penske. Pour le classement complet, cliquez ici.