Traditionnelle manche d’ouverture de la saison en Championnat du monde des Rallyes (WRC), le Rallye Monte-Carlo présentait ce week-end sa 92ème édition. Celle-ci n’avait réuni que 8 équipages dans la classe vedette (Rally1 hybrides), preuve de l’insuccès de cette réglementation depuis deux ans, mais, combinée à de spectaculaires luttes en WRC1 et WRC2 (voitures de type R5), cette édition 2024 a été passionnante du début à la fin.

Elle a aussi été courue quasi exclusivement sur asphalte, hormis quelques zones glacées dans les spéciales en montagne qui ont surpris plusieurs concurrents du Top 10. Pas de quoi cependant empêcher le duo belge Thierry Neuville/Martijn Wydaeghe de filer vers la victoire.

Double champion en titre mais absent de ce rendez-vous, Kalle Rovanperä avait laissé à ses équipiers de l’équipe Toyota Gazoo Racing, Elfyn Evans, Sébastien Ogier et Takamoto Katsuta les espoirs de faire de nouveau triompher les Yaris Rally1. Dès le départ jeudi soir, c’est Evans qui se montrait le plus rapide. Sa domination a duré jusqu’à samedi matin, alors qu’une perte de puissance moteur due à une défaillance du système hybride de sa Toyota, suivie d'une perte de motivation du pilote gallois, l’ont relégué au 3ème rang.

Dès lors, c’est un duel entre Neuville (Hyundai i20 Rally1) et Ogier qui a eu lieu. Le Français, nonuple vainqueur de l’épreuve, semblait pouvoir devancer le Belge, pilote vedette chez Hyundai alors qu’Ott Tänak et Andreas Mikkelsen ont constamment été en retrait de ses performances et ont été ralentis par des tête-à-queue ce week-end. Mais samedi, puis surtout ce dimanche matin pour les trois dernières spéciales de la journée – dont le fameux col de Turini envahi par des milliers de spectateurs massés dans chaque virage -, Thierry Neuville et son co-pilote Martijn Wydaeghe ont réussi à devancer Ogier de quelques secondes à chaque fois pour remporter ce Rallye de Monte-Carlo 2024.

C’est la 20ème victoire de Neuville en WRC, sa 2ème à Monaco après 2020. Ogier, très affecté depuis vendredi par le décès d’un oncle qui était aussi président de son fan club et l’une des personnes l’ayant beaucoup aidé durant sa carrière, termine 2ème avec son co-pilote Vincent Landais, à 16,1 secondes. Neuville/Wydaeghe ont aussi remporté la Power Stage, devant Ogier et Katsuta.

Ott Tänak et Martin Järveoja complètent le Top 4 et marquent des points importants pour Hyundai dans le championnat des constructeurs. Mais, relégués à plus de 2 minutes, ils ont quelque peu déçu, tout comme Katsuta, officiellement second pilote Toyota cette saison avec Evans (sachant que Ogier et Rovanperä se partagent la 3ème voiture), seulement 7ème après avoir perdu 5 minutes lors d’une sortie de route vendredi.

De retour en WRC1 après une saison passée dans la catégorie inférieure, Adrien Fourmaux a démontré beaucoup de régularité avec la Ford Puma Rally1 de l’écurie M-Sport. Co-piloté par Alexandre Coria, il finit 5ème à plus de 3 minutes des vainqueurs mais tout de même deux minutes devant Andreas Mikkelsen/Torstein Eriksen, le 3ème équipage Hyundai.

Une seule sortie de route majeure étant à déplorer en WRC1, celui de Grégoire Munster avec la seconde Ford officielle, les trois premiers classés en WRC2 ont tous intégré le Top 10 toutes-catégories. La lutte pour la victoire a aussi été exceptionnelle dans cette classe, les premiers n’étant bien souvent séparés que de quelques dixièmes de seconde au terme de chacune des 17 spéciales courues.

La victoire revient à Yohan Rossel, qui était seulement 3ème au départ de la dernière étape, derrière le Russe Nikolay Gryazin et le surprenant espagnol Pepe Lopez. Ce dernier, nouveau venu en WRC2 avec la nouvelle Škoda R5, a pris la tête dès les premières spéciales et a impressionné durant tout le rallye par sa compétitivité. Il termine 2ème à 4 secondes de Rossel et 11,4 secondes devant Gryazin. Pour le classement complet, cliquez ici.