Aux commandes d’une Audi RS Q e-Tron hybride spécifiquement créée pour le Rallye-Raid, le vétéran champion du monde des Rallyes Carlos Sainz, co-piloté par son compatriote espagnol Lucas Cruz, a remporté ce vendredi l’édition 2024 du rallye-Raid Dakar.

Présenté de nouveau en Arabie saoudite, l’épreuve de deux semaines a été marquée par le duel entre Sainz, le père du pilote Ferrari de Formule 1, et Sébastien Loeb, nonuple champion du monde des rallyes. Si Loeb a triomphé dans le plus grand nombre d’étapes, la patience et la stratégie de Sainz, bien aidé par une Audi enfin fiable lors de cet événement, ont permis à ce dernier de l’emporter, à l’âge de 61 ans.

Au moment de se lancer en 2022 dans le pari osé de faire triompher un véhicule à motorisation hybride, la marque allemande avait frappé fort en s’attachant les services de Stéphane Peterhansel, Carlos Sainz et Mattias Ekström. Puis, elle avait fait très belle impression en remportant d’emblée 4 étapes, le champion espagnol étant le premier cette année-là à donner forme à une révolution technologique aussi ambitieuse. Les RS Q e-Tron ont ensuite manqué l’édition 2023, un seul des trois véhicules, celui d’Ekström, rejoignant l’arrivée au 14ème rang du général.

Cette année, après des premières étapes discrètes, Carlos Sainz n’a pas commis la moindre faute dans les longs parcours de dunes dans l’immense désert de sable du Quart-Vide et il est sorti en tête de la fameuse étape "48 Heures chrono" pendant que la plupart de ses rivaux directs se retrouvaient en difficulté : Yazeed Al Rajhi parti en tonneaux, le vainqueur en titre Nasser Al Attiyah exclu des débats (bris mécanique) sur son terrain de jeu favori, et Sébastien Loeb en plein retour après de multiples crevaisons lors de la première semaine, mais qui allait perdre tout espoir de contester jusqu’au bout la victoire à Sainz suite à un bris de triangle de suspension à 3 jours de l’arrivée.

Loeb, lancé dans une course-poursuite à risques, a finalement terminé 3ème, récoltant son 5ème podium en 8 participations au Dakar. Après 48 heures, 10 minutes et 40 secondes d’étapes chronométrées, Sainz avait le triomphe - son 4ème en carrière au Dakar - modeste à l’arrivée, épuisé par ces deux semaines d’efforts.

Le Belge Guillaume de Mévius, dont le père Grégoire avait animé quelques-unes des éditions du Dakar dans les années 1990, a réussi l’exploit de terminer 2ème. Co-piloté par le Français Xavier Panseri et aux commandes d’un Toyota Hilux T1, de Mévius en était à sa première participation à l’événement. Pilote indépendant (il avait loué le véhicule à l’équipe Overdrive de Guerlain Chicherit), il a réussi un exploit comme aucune recrue depuis Juha Kankkunen en 1988 !

Régulier mais aussi vainqueur de la 1ère étape, de Mévius a su profiter des problèmes de Sébastien Loeb, co-piloté par Fabian Lurquin sur Hunter Prodrive pour se classer 2ème, à 1h20 minutes de Sainz/Cruz. Loeb/Lurquin sont 3èmes à seulement 9 minutes.

Guerlain Chicherit et Alex Winocq (Toyota Hilux T1) terminent 4èmes, à 1h35’ de Sainz mais à 2 minutes seulement de Loeb, devant Martin Prokop, le 3ème ex-pilote de WRC dans le Top 5. Aux places 6 à 10, les écarts sont restés faibles et les 5 autres équipages classés entre ces positions 6 à 10 terminent groupés en 25 minutes. Ils ont de plus tous changé de position dans les trois derniers jours : en mieux pour Guy Boterill/Brett Cummings (6ème), Giniel de Villiers/Dennis Murphy (7ème) et Benediktas Vanagas/Kuldar Sikk (8ème), tous sur Toyota. Révélation de l’édition 2023 et également pilote officiel Toyota, Lucas Moraes (co-piloté par Armand Monleon) a en revanche perdu des places et finit 9ème, devant Mathieu Serradori/Loïc Minaudier (Century).

À noter aussi la victoire de Cristina Gutierrez, pilote officielle Red Bull et co-pilotée par Pablo Moreno, en classe Challenger, et de l’Américain Ricky Brabec (Honda) en motos. Pour le classement complet de cette édition 2024, cliquez ici.