Un des plus grands pilotes de Formule 1, qui a été couronné sept fois Champion du monde, a vu sa vie basculer dramatiquement sur les pistes de ski de la station française de Méribel le 29 décembre 2013. Il a aujourd'hui 55 ans.
Michael Schumacher, né le 3 janvier 1969 à Hürth en Allemagne, a disputé 307 Grands Prix durant sa carrière qui s’est étalée sur 19 saisons. Il a remporté 91 victoires, 68 pole positions, 77 meilleurs tours en course, a grimpé 155 fois sur le podium, a marqué 1566 points et a parcouru 5111 tours en tête, soit la distance de 24 148 km.
Michael a disputé son dernier Grand Prix en carrière le 25 novembre 2012 au Brésil avec l’écurie Mercedes AMG F1, obtenant la septième position à l’arrivée. Pour l’Allemand, c’est la retraite. Fini la F1.
Quelques semaines plus tard, lui et sa famille sont dans les Alpes à Méribel. Le 29 décembre, Michael et son fils Mick skient sur les pentes. "Schumi" est sur une piste non balisée lorsqu’il négocie un virage. Un de ses skis heurte un rocher. L’Allemand chute et cogne brutalement le côté droit de la tête. Malgré le port d’un casque, sa tête a pris un très violent choc. D’ailleurs, son casque s’est brisé sous la force de l’impact.
Souffrant d'un sévère traumatisme crânien, il frôle mort et est plongé dans un coma à l'hôpital de Grenoble pendant de nombreux mois. En juin 2014, il quitte l’hôpital et est de retour chez lui en Suisse où son épouse Corinna a fait modifier la maison afin de faire installer tous les équipements nécessaires à son assistance médicalisée. Depuis, la famille ne diffuse aucune information sur l’état de santé du pilote. Le journaliste suisse Roger Benoit, un ami de très longue date de Michael, a déclaré : « C’est un cas sans espoir… ».
Michael Schumacher reste un pilote controversé, capable du meilleur comme du pire. Malgré ses titres et ses victoires, sa carrière est entachée de quelques manœuvres anti-sportives comme des coups de volant et des accrochages pour éviter de se faire doubler par un rival.
Des débuts fulgurants en Formule 1
Pas facile de résumer sa carrière en quelques lignes. Il a grandi sur la piste de karting que gérait son père à Kerpen. Après plusieurs titres en karting, il court en Formule Ford 1600 et rencontre celui qui va vite devenir son agent, Willi Weber, qui le fait courir en Formule 3 et l’intègre à la filière de jeunes pilotes Mercedes où il conduit les monstrueuses Mercedes C9 et C11 en Endurance.
Michael effectue ses débuts en F1 en 1991 quand il remplace Bertrand Gachot chez Jordan en Belgique, C’est la révélation. Flavio Briatore et Tom Walkinshaw de Benetton lui font immédiatement signer un contrat à long terme.
Malgré son inexpérience de la F1, Michael ne fait qu’une bouchée de son célèbre coéquipier, Nelson Piquet. Il fera de même avec tous ses coéquipiers. L’Allemand récolte sa première victoire en Belgique à son 18e Grand Prix en 1992. Au volant d’une Benetton B194 à moteur Ford Cosworth, il récolte huit victoires en 1994 et est sacré Champion du monde.
Il répète l’exploit l’année suivante, puis accepte la proposition que lui fait Jean Todt de joindre les rangs de Ferrari. Cependant, Todt est un fin stratège et recrute aussi les meilleurs ingénieurs du moment, incluant Ross Brawn et Rory Byrne. Et la Scuderia se remet à gagner.
En 1997, il dispute le titre avec Jacques Villeneuve de l’écurie Williams. Lors de la dernière course de la saison, Schumacher se fait surprendre par un dépassement osé de Villeneuve. Par réflexe, Schumacher donne un coup de volant à sa droite, mais ça ne fonctionne pas. L’Allemand abandonne tandis que Jacques file vers le titre.
Michael et Ferrari vont dominer la F1 entre 2000 et 2004, récoltant cinq titre mondiaux. Munies des fameux pneus Bridgestone, les Ferrari F1-2000, F2001, F2002, F2003-GA et F2004 sont pratiquement imbattables et permettent à Michael d’amasser 48 victoires.
Une retraite pas tranquille
Schumacher termine troisième au classement final de 2005, second en 2006 et annonce qu’il prend sa retraite. Il passe les trois années suivantes à profiter de la vie et surtout à chevaucher des motos extrêmement puissantes.
En février 2009, Michael effectue des essais sur une Honda Fireblade de 1000cc au circuit de Carthagène quand il chute et cogne son casque sur l’asphalte. Il souffre d’une légère commotion, mais il semble bien que ce fût plus grave qu’on ne l’avait cru alors. Le pire est que Michael va chuter plusieurs fois à moto au cours de ces trois années.
Contre toute attente, il quitte sa retraite dorée en 2010 et accepte de piloter pour Mercedes ; une sorte de geste de remerciement envers la firme allemande qui lui a donné sa chance en F1 en payant la location de la Jordan en 1991. Avec un jeune Nico Rosberg à ses côtés, il ne fait plus d’étincelles. Les Mercedes sont de bonnes voitures, mais elles usent beaucoup trop leurs pneus.
En trois saisons chez Mercedes, Michael n’obtient aucune victoire, et un seul podium, une troisième place acquise sur le circuit urbain de Valencia en Espagne lors du Grand Prix d’Europe de 2012. Quand il croise l’arrivée en septième place au Brésil en fin de saison 2012 à son tout dernier Grand Prix à vie, il félicite chaleureusement son successeur, un autre Allemand, Sebastian Vettel, qui récolte son premier titre mondial. Une sorte de passation des pouvoirs.
Quelques semaines plus tard, la famille Schumacher se rend dans les Alpes françaises pour ce qui devait être une agréable et reposante semaine de ski.