Graham Hill, qui à 24 ans n’avais toujours pas passé son permis de conduire, a été tour à tour mécanicien puis pilote au sein du Team Lotus. Le père de Damon Hill a été sacré Champion du monde de Formule 1 pour la première fois le 29 décembre 1962.
Celui qui se passionnait pour les compétitions d’avirons a commencé à courir en automobile en 1953 et a disputé ses premiers Grands Prix de Formule 1 en 1958 avec Lotus.
En 1960, Hill quitte Colin Chapman et Lotus pour joindre les rangs de l’écurie BRM. Il décroche ses premières victoires en 1962, terminant premier à Zandvoort aux Pays-Bas, premier sur le Nordschleife du Nürburgring puis premier encore à Monza en Italie.
Avant le denier Grand Prix de la saison, celui d’Afrique du Sud, Graham Hill est premier au classement des pilotes avec 39 points et est suivit par Jim Clark du Team Lotus avec 30 points et Bruce McLaren sur une Cooper avec 24 points.
Clark a décroché trois victoires, comme Hill, mais a connu trois abandons sur bris mécaniques et une très mauvaise course aux Pays-Bas à cause d’un embrayage défectueux, ce qui lui a fait perdre beaucoup de points.
Une victoire de Clark sur le circuit de Prince George à East London en Afrique du Sud lui permettrait de remporter le titre, quelle que soit la performance de Hill, car seuls les cinq premiers résultats comptent pour le championnat qui ne comprend que neuf manches.
Quand les écuries s’installent dans le paddock, les conversations tournent autour de l’absence de la Scuderia Ferrari. La saison 1962 a été désastreuse pour l’écurie italienne, au point qu’un groupe d'employés, guidé par l’ingénieur Carlo Chiti, a quitté l'entreprise pour former une équipe rivale, A-T-S (Automobili Turismo e Sport). De plus, une grève a forcé Ferrari à rater le Grand Prix de France. Devant ce manque incontestable de résultats, la Scuderia a décidé de ne pas participer aux deux dernières épreuves de la saison disputées aux États-Unis et en Afrique du Sud.
Hill connaît bien la réputation des monoplaces Lotus…
Jim Clark réalise la pole position en 1’29”3 devant Graham Hill (BRM P57 en 1’29”6), Jack Brabham (Brabham BT3-Climax en 1’31”0) et Innes Ireland (Lotus 24-Climax en 1’31”1).
La course de 82 tours a lieu le 29 décembre. Au départ, Jim Clark réalise un sans-faute et négocie le premier virage en tête. Clark tente de se sauver de ses poursuivants et signe le tour le plus rapide dès son troisième passage. Quant à Graham Hill, il roule en seconde position, mais il ne parvient pas à suivre le rythme imposé par Clark.
La lutte pour la troisième place fait rage entre McLaren, John Surtees au volant d’une Lola-Climax de l’écurie Bowmaker Racing Team et le Sud-Africain Tony Maggs sur une Cooper-Climax officielle.
Après 20 tours de course, Clark possède une avance de 13 secondes sur Hill. C’est à ce moment que Surtees abandonne sur bris de moteur.
Ayant travaillé comme mécanicien chez Lotus, Hill sait pertinemment que les monoplaces de Colin Chapman sont fragiles, car souvent beaucoup trop allégées. Hill doit sûrement espérer que la Lotus verte qui roule devant lui connaisse un pépin.
Et c’est que qui survient. Au 61e tour, la Lotus de Clark passe devant les puits rejetant un nuage de fumée. De l’huile s’échappe du moteur et brûle. Au 63e passage, Clark rentre aux puits, s’extirpe du cockpit et abandonne. Au démontage, les mécanos découvrent qu'un boulon de près de six centimètres de long, qui n’était pas retenu en place par un écrou de blocage, est tombé sous le vilebrequin. Une erreur qui vient de coûter le titre à Clark.
Graham Hill se retrouve donc en tête de la course et y demeure durant les 20 tours qui restent à parcourir. Hill gagne la course et est couronné Champion du monde de F1. Bruce McLaren arrive en seconde place à 49”8 de Hill tandis que Tony Maggs se classe troisième à 50”3.
C’est le premier des deux titres mondiaux de Hill et le premier et unique titre de BRM à la Coupe des constructeurs.