Onzième des treize épreuves que compte la saison 2023 du Championnat du monde des rallyes (WRC), le Rallye du Chili a été remporté ce week-end par Ott Tänak et Martin Järveoja aux commandes de leur Ford Puma Rally1 de l’équipe M-Sport Ford.

Il s’agit du second gain consécutif de l’équipage estonien dans cette épreuve, de retour au calendrier pour une 1ère fois depuis 2019 et faite de routes en terre et gravier tantôt rapides tantôt très sinueuses, parsemées de roches qui ont occasionné leur lot de crevaisons tout au long de trois journées sous le soleil et dans la poussière. Et si Tänak et son co-pilote ont assurément trouvé la bonne recette pour le Chili, il s’agissait seulement de leur deuxième victoire de la saison, étant d’ores et déjà éliminés de la course pour le titre. Côté pilotes, celle-ci ne concerne désormais plus que Kalle Rovanperä et Elfyn Evans tandis que chez les manufacturiers, Toyota a décroché ce week-end son troisième titre consécutif, le 7ème de son histoire en WRC. La marque japonaise ne peut désormais plus être rejointe, ni par Hyundai ni par Ford, au sommet du classement, à deux rallyes de la fin de la saison.

Au volant de sa Ford Puma Rally1, Ott Tänak s’est emparé des commandes de l’épreuve sud-américaine dès les premières étapes vendredi, avant d’assurer sa domination dans les très piégeuses spéciales d’hier, tout en se montrant le plus efficace dans la stratégie de gestion des pneumatiques sur des routes très cassantes.

Ce dimanche, il n’a pris aucun risque. Débarrassé de la menace de Teemu Suninen, qui a détruit sa suspension avant au contact d’une roche dans l’avant-dernière spéciale alors qu’il avait la 2ème place assurée après avoir jusque-là brillé pour ses débuts avec une Hyundai i20 Rally1, Tänak n’a même pas forcé pour marquer des points dans la Power Stage, trop heureux d’enfin pouvoir renouer avec la victoire après le Rallye de Suède en février.

Profitant des malheurs de son nouveau coéquipier Suninen, Thierry Neuville, co-piloté par Martijn Wydaeghe sur Hyundai i20 Rally1, termine 2ème, à 42 secondes. Se plaignant d’une voiture instable et de l’usure précoce des pneumatiques, le Belge a piloté intelligemment pour ramener des points, même s’il est définitivement écarté de la course au titre.

Trois marques engagées en WRC1, trois marques représentées sur le podium : dans un rallye où elles se sont montrées moins à leur avantage que lors des précédentes manches sur la terre, les Toyota Yaris Rally1 terminent aux 3ème et 4ème et 5ème places. Evans a devancé Rovanperä (auteur du meilleur chrono dans la Power Stage) de plus d’une minute pour décrocher la dernière place de podium. Ce dernier avait toutefois été victime de deux crevaisons hier. Il demeure le grand favori pour le titre.

Takamoto Katsuta et son co-pilote Aaron Johnston complètent le Top 5 et sont aussi les derniers de la classe WRC1 dans le Top 10, preuve une fois encore du trop faible nombre de concurrents inscrits cette saison dans la catégorie reine.

Cela a fait l’affaire des équipages de WRC2. Trois Škoda monopolisent le podium et finissent aux 6ème, 7ème et 8ème positions toutes-catégories. La victoire revient à Oliver Solberg et Elliott Edmondson, 25 secondes devant Gus Greensmith et Jonas Andersson. Sami Pajari et Emmi Mälkönen finissent 3èmes, devant Yohan Rossell/Arnaud Dunand (Citroën C3 R5) et Nikolay Gryazin/Konstantin Aleksandrov (Škoda Fabia R5).

À noter enfin l’abandon de Esapekka Lappi, au volant de la 2ème Hyundai officielle, parti en tonneau dès la 1ère spéciale vendredi, et les soucis mécaniques (surtout de suspension et des crevaisons) du favori local Alberto Heller. Co-piloté par l’Argentin Luis Allende, il évoluait sur une Ford Puma Rally1 mais a dû se contenter de la 15ème place finale. Pour le classement complet, cliquez ici.