Le pilote allemand Sebastian Vettel a remporté la première de ses 53 victoires en Formule 1 à l’occasion du Grand Prix d’Italie de 2008 présenté sur le tracé de Monza.
Vettel est devenu à ce moment-là le plus jeune vainqueur d’un Grand Prix de F1 à l’âge de 21 ans deux mois et 12 jours. Son record a toutefois été fracassé huit ans plus tard par Max Verstappen quand il a gagné le Grand Prix d’Espagne de 2016 à 18 ans et sept mois.
Ce qui fascine le plus n’est pas seulement le jeune âge de Vettel au moment de sa première victoire, mais surtout le fait qu’il l’ait décroché à bord d’une humble Toro Rosso. Cette petite écurie italienne était née Minardi en 1985 et changea de nom lors de son rachat par le géant Red Bull en 2006.
Cette Toro Rosso STR3 à moteur V8 atmosphérique Ferrari avait été conçue par l’équipe technique dirigée par Giorgio Ascanelli, l’ancien ingénieur de piste d’Ayrton Senna chez McLaren en 1993.
La STR3 était une bonne monoplace de F1, mais elle ne faisait pas partie des meilleures. Une Toro Rosso qui gagne en 2008 c’est un peu comme si une Haas ou une Alfa Romeo gagnait un Grand Prix aujourd’hui.
Des conditions climatiques difficiles
Ce Grand Prix d’Italie 2008 fut marqué par de la pluie, beaucoup de pluie et encore des averses. L’écurie savait que la STR3 était particulièrement efficace sous la pluie et que Vettel était à l’aise dans ces conditions piégeuses. Étonnamment, et contrairement à toute logique, la voiture de Vettel était réglée avec assez peu d’appui. Mais ç’a fonctionné.
Samedi, Vettel décroche la pole position (sous la pluie…) devant Heikki Kovalainen sur une McLaren MP4/23-Mercedes, Mark Webber au volant d’une Red Bull RB4-Renault, son coéquipier Sébastien Bourdais, Nico Rosberg sur une Williams FW30-Toyota et Felipe Massa aux commandes d’une Ferrari F2008.
Dimanche après-midi devinez quoi ? Il pleut ! Lors du tour de formation, le ciel tombe sur la tête du pauvre Bourdais, quatre fois champion de la série ChampCar en Amérique. Son moteur refuse de démarrer et ses mécanos poussent sa voiture dans les puits. Il partira enfin, mais accusera immédiatement un tour de retard.
Quant à Vettel, il prend un excellent départ après avoir parcouru trois tours exploratoires derrière la Voiture de sécurité. Il contrôle sa voiture de façon magistrale. Il effectue quelques beaux dérapages qui angoissent les membres de son équipe, mais il conserve le contrôle de sa voiture.
Au 10e passage, Vettel mène avec une avance de presque sept secondes sur Kovalainen. Le jeune Allemand demeure bon premier jusqu’à ce qu’il s’arrête pour ravitailler au 19e tour. Kovalainen prend le relais et figure au premier rang durant quatre tours. Quand le Finlandais stoppe aux puits, Vettel récupère la première position.
La pluie a (enfin) cessé et la piste s’assèche progressivement. À la mi-course, Vettel dispose d’une avance de 12 secondes sur Kovalainen et 18 sur Robert Kubica qui pilote une BMW-Sauber F1.08.
Les patrons de l’écurie Toro Rosso, Franz Tost et Gerhard Berger, n’en croient pas leurs yeux et doivent se pincer pour être sûr qu’ils ne rêvent pas. Leur voiture et leur protégé n’est qu’à quelques boucles d’une première victoire. Même si la piste est désormais sèche, personne ne parvient à rejoindre Vettel.
Le drapeau à damier salue le passage de la Toro Rosso de Vettel qui complète les 53 tours avec une priorité de 12”5 sur la McLaren de Kovalainen et 20”5 sur la BMW Sauber de Kubica. L’Allemand vient d’écrire une page de l’Histoire de la F1.
Sebastian Vettel a terminé sa carrière en F1 l’an dernier avec l’écurie Aston Martin de Lawrence Stroll. Vettel a disputé 299 Grands Prix, en a gagné 53, a signé 57 pole positions, est monté 122 fois sur le podium et a remporté quatre titres de Champion du monde en 2010, 2011, 2012 et 2013.