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Insolite : Les BRM P25 et P48 de F1 dotées d’un seul frein à disque arrière !

Insolite : Les BRM P25 et P48 de F1 dotées d’un seul frein à disque arrière !

Lundi 11 septembre 2023 par René Fagnan
Crédit photo: Dyler.com

Crédit photo: Dyler.com

Il faut avouer qu’il est vraiment insolite de parler d’une voiture de Formule 1 munie de seulement de trois disques de freins lors qu’elle possède bien quatre roues !

Le constructeur BRM, l’acronyme de British Racing Motors, est relativement peu connu en F1, mais il a pourtant disputé 197 Grands Prix, a remporté 17 victoires et a permis à Graham Hill d’être sacré Champion du monde en 1962.

Fondé en 1947 par Raymond Mays, BRM désirait révolutionner la F1 avec une voiture à moteur avant peu ordinaire : un V16 de 1,5 litre gavé par un compresseur et qui devait produire 600 chevaux. Ce projet, très complexe, fut vite abandonné.

À la fin de la saison 1955, l’ingénieur Peter Berthon conçoit la P25, une F1 plus moderne dotée d'un moteur arrière. Il s’agit d’un quatre cylindres en ligne de 2,5 litres à double arbres à cames en tête alimenté par deux carburateurs Weber à double corps qui pouvait produire 260 chevaux.

Le châssis était fabriqué d'un treillis en acier avec des suspensions à ressorts et amortisseurs à l’avant et un pont de Dion suspendu à une lame latérale à l’arrière.

Sa grande innovation consistait en un unique frein à disque à l’arrière qui était fixé à l’extérieur de la boîte de vitesses et qui actionnait simultanément les deux roues arrière. Devant, on retrouvait deux freins à disques Lockheed traditionnels.

Des freinages difficiles

La P25 était rapide, mais souffrait d’une tenue de route imprécise et d’un manque fiabilité mécanique. Le disque de frein arrière avait aussi la très fâcheuse tendance de se couvrir d’une fine couche de poussière et d’huile, ce qui rendait les freinages parfois assez périlleux.

La P25 progresse, mais la règlementation de la FIA qui oblige les voitures de F1 de rouler avec de l’essence de commerce et non plus avec un carburant hyper détonnant fabriqué à partir d’alcool, ce qui fait surchauffer le quatre cylindres.

En 1959, après pas mal de travail, ces ennuis de surchauffe sont enfin résolus et les freins de marque Lockheed sont remplacé par ceux produits par Dunlop, ce qui améliore la performance du freinage, même si l’unique disque arrière est conservé.

Cette année-là. BRM remporte sa première victoire grâce à Jo Bonnier à Zandvoort aux Pays-Bas. Malheureusement, si la P25 remporte une victoire, elle est déjà techniquement dépassée par l’arrivée des Cooper à moteur central de John Cooper.

Un an plus tard, un nouvel ingénieur, Tony Rudd (qui travaillera par la suite chez Lotus), conçoit la P48 ; une sorte de P25 à moteur en position centrale. Au courant de la saison, l’équipe technique décide d’abandonner le disque de frein unique à l’arrière et modifie les porte-moyeux afin de munir la voiture de deux freins à disques conventionnels logés dans les roues.

Trois P48 sont inscrites pour Graham Hill, Dan Gurney et Jo Bonnier. En sept Grands Prix, soit en 21 départs à eux trois, les P48 abandonnent à 17 reprises, habituellement à la suite d’un bris mécanique.

L’équipe doit aussi travailler dur à produire un tout nouveau moteur qui répond à la règlementation F1 de la FIA de 1961 qui limite la cylindrée à 1,5 litre. En 1961, BRM conçoit la P48/57 qui connaît un succès mitigé. C’est finalement la P57 de 1962 qui permet à Graham Hill de récolter le titre mondial.