La Toyota GR010 Hybrid No.7 pilotée par Kamui Kobayashi, José-Maria Lopez et Mike Conway s’est imposée lors des 6 Heures de Fuji, sixième manche 2023 du Championnat du monde d’Endurance (WEC). Le triomphe est total pour l’écurie japonaise alors que Toyota signe un 5ème doublé consécutif sur son circuit et s’offre le titre mondial des constructeurs en catégorie Hypercar.
Qualifiée en pole position mais tassée par la Porsche 963 de Laurens Vanthoor qui s’empara de la tête au premier virage, la Toyota No.7 a peu à peu repris sa place aux avant-postes. Affichant un rythme légèrement supérieur à celui de la No.8, l’équipage de cette voiture remporte ainsi sa quatrième victoire de la saison, réduisant l’écart avec le trio de la voiture-sœur au classement du championnat des pilotes à 15 unités avant la finale de la saison (les 8 Heures de Bahreïn). Quant au championnat des constructeurs, Toyota ne peut désormais plus être mathématiquement rattrapé par Ferrari AF Corse.
Le départ de ces 6 Heures de Fuji était pourtant loin d’être idéal pour Toyota. Parti de la troisième place, Vanthoor piégeait les deux Toyota de tête par l’intérieur avec sa Porsche. Dans l’autre 963 du Porsche Penske Motorsport, la No.5, Michael Christensen se montrait moins en verve. Le Danois était victime d’une crevaison suite à une collision dans le peloton qui bouleversait l’ordre des forces en présence, au profit des deux Ferrari, qui se retrouvaient 2ème et 3ème derrière la Porsche de Vanthoor.
Le Toyota Gazoo Racing, maître sur ses terres de Fuji depuis 2016 et auteur d’un doublé en qualifications samedi, se retrouvait alors dans la peau du chasseur derrière les 499P. Un rôle que Mike Conway jouait à la perfection avec la GR010 No.7. Le Britannique dépassait en piste la Ferrari No.51 de James Calado et la No.50 de Miguel Molina pour finalement prendre les rênes de la course suite à l’arrêt anticipé de Vanthoor, Porsche décidant d’une stratégie décalée pour sa voiture de tête, le Belge reprenait son bien suite au premier passage aux puits des Toyota et affichait un rythme soutenu lors de la deuxième heure de course.
Progressivement, la Toyota No.7 rattrapait son retard sur la Porsche No.6 dans une lutte à distance entre José-Maria Lopez et Kevin Estre. Peu après le cap de la mi-course, l’Argentin avait réussi la jonction avec le Français. Mais l’ex-pilote du Porsche GT Team, champion du monde LMGTE Pro en 2019, résistait pour contenir les assauts de la No.7. Auteur d’un remarquable relais au volant de la Toyota No.8, Ryo Hirakawa en profitait pour revenir au contact de la GR010 sœur pour jouer la victoire ! Les Ferrari 499P étant relégués à plus d’une minute aux 4ème et 5ème places, le vainqueur des 6 Heures de Fuji se trouvait sûrement parmi ce trio de tête.
Hirakawa poussait successivement Lopez et Estre à la faute pour s’adjuger les commandes de la course à deux heures du drapeau à damier. Toyota récupérait ensuite les deux premières places qu’elle avait perdues au départ et se retrouvait en position idéale pour signer un cinquième doublé consécutif sur le circuit japonais. Kamui Kobayashi dépassait ensuite Brendon Hartley dans l’avant-dernière heure pour offrir à la No.7 un quatrième succès cette saison, après ceux acquis à Sebring, Spa-Francorchamps et Monza.
Le pilote japonais et chef d’équipe du Toyota Gazoo Racing coupait la ligne d’arrivée avec 39’’119 d’avance sur le pilote néo-zélandais. Porsche Penske Motorsport complète le podium, juste récompense d’une course remarquable pour la No.6 tandis que la No.5 n’a jamais réussi à remonter parmi les meneurs après ses déboires du premier tour et d’autres soucis mécaniques (elle finit en dernière place, soit 36ème). Les Ferrari 499P se contentent des 4ème et 5ème rangs.
La Porsche 963 privée du Team JOTA termine sixième, devant les deux Peugeot 9X8. Pas épargnés par des soucis mécaniques, Proton Competition (la seconde Porsche privée) et Cadillac Racing complètent le Top 10.
Meneur au championnat LMP2, l’Oreca-Gibson No.41 du Team WRT a désormais une main et plusieurs doigts sur le titre mondial grâce à sa victoire lors de ces 6 Heures de Fuji. La No.41 pilotée par Robert Kubica, Rui Andrade et Louis Delétraz a dominé la seconde moitié de la course et compte désormais 33 points d’avance en tête du championnat LMP2 avant la finale du championnat à Bahreïn.
L’équipe belge a livré un beau duel avec les deux Oreca du United Autosports durant les premières heures. Louis Delétraz a pris les commandes en profitant de l’accrochage de Ben Hanley (United No.23) avec la Vanwall de classe Hypercar, avant de dépasser son coéquipier Philip Hanson (United No.22), qualifié en pole position. L’équipe WRT a manqué le doublé de peu, Filipe Albuquerque (United Autosports) doublant Robin Frijns (dans l’Oreca WRT No.31) dans le dernier tour pour offrir la deuxième place à la No.22. Déception en revanche des deux Oreca du PreMa Racing, qui finissent aux 8ème et 10ème places de la catégorie.
En catégorie LMGTE Am, la surprise est venue de la Ferrari No.54 d’AF Corse. L’équipe italienne a parfaitement exécuté sa stratégie et livré une course sans erreurs, même si Thomas Flohr a été percuté par la No.33 de Corvette Racing. La No.54 pilotée par Flohr, Davide Rigon et Francesco Castellacci signe sa première victoire de la saison en WEC et la deuxième pour une Ferrari GT après le succès du Richard Mille AF Corse aux 6 Heures de Spa-Francorchamps.
Une seconde Ferrari, la No.57 du kessel Racing, devance la Corvette de Ben Keating aux 2ème et 3ème positions finales, devant la Porsche Iron Dames de Sarah Bovy, Michelle Gatting et Rahel Frey. Bovy et Keating ont animé le début de course dans cette catégorie, s’échangeant la 2ème position à plusieurs reprises, l’Aston Martin No.777 étant alors en tête (elle finit 10ème des GT, 32ème au général).
Pour le classement complet, cliquez ici. Le plateau du WEC se réunira pour la dernière fois de l’année à l’occasion des 8 Heures de Bahreïn, le dimanche 4 novembre prochain.