Le week-end dernier, NASCAR n’a pas seulement renoué avec la présentation d’une course sur circuit urbain, ce qui ne s’était encore jamais vu dans son époque moderne, elle a organisé une fête monstre dans la 3ème plus importante ville des États-Unis, Chicago. Les premiers retours des principaux concernés sont unanimes : un succès malgré la pluie qui a affecté toutes les activités durant les trois journées de la fête.

Pourquoi Chicago pour un évènement si important pour NASCAR ? Regardons d’abord les métriques : Selon le recensement de 2020, Chicago et ses banlieues comptaient près de 10 millions d’habitants, alors que la région plus éloignée en comptait 70 millions. Un marché irrésistible pour NASCAR en plein centre des États-Unis, dit le Midwest.

D’où vient l’idée ? Du succès récent de la Formule 1 aux États-Unis, avec la création de grands spectacles. Austin, Miami, Las Vegas cette année, les plans de la F1 d’organiser au moins 4 Grands Prix annuellement en Amérique du Nord, en plus de Montréal et Mexico, ont pavé la voie. Le but est de s’implanter dans des villes et régions capables de se payer au moins les 50 millions US investis par NASCAR à Chicago. De plus, l'entente entre Chicago et NASCAR est bonne pour au moins les années 2024 et 2025, histoire d’améliorer le spectacle et de bien maximiser sa valeur pour les séries Cup et Xfinity.

Le tracé de 2 milles comprenait 12 changements de direction, surtout à angle droit, typique d’un tracé urbain comme Trois-Rivières et Toronto que nous connaissons si bien, mais mal appréciés par les amateurs américains de tracés ovales sur le sec ou sur la terre battue, surtout sous une forte pluie comme le week-end passé. Les difficultés de pilotage, en alternance sur surface trempée, humide partiellement ou totalement sèche, avec ses multiples bosses, égouts et coulées d’eau ont augmenté la difficulté des pilotes. L’alternance de pneus lisses ou pluie en série Cup a imposé un rythme lent et plusieurs neutralisations pour les plus aventuriers coincés dans les murs de pneus. Les pilotes plus aguerris et à l’aise dans ces conditions ont cependant offert un ballet aquatique fort apprécié des connaisseurs.

Le clou du spectacle en piste a sans nul doute été la performance de Shane Van Gisbergen (photo ci-dessus), le triple champion en Supercar australien et qui, bien que peu connu du grand public, fait partie de l’élite mondiale depuis qu’il a quitté la Nouvelle-Zélande depuis plus d'une décennie. Son énorme expérience (499 courses, 80 victoires) lui a permis de maintenir un rythme assez rapide pour rester presque toute la course dans le Top 6. Il était tout de même tombé 18ème, après son dernier arrêt aux puits à 18 tours de la fin. Mais il est remonté et a pris la tête à 5 tours du terme au prix de dépassements effectués toujours proprement. "SVG" court également en GT en Europe et en Amérique du Nord, il a disputé les 24 Heures du Mans en plus des légendaires 12 heures de Bathurst en Australie. Kyle Larson a même déclaré après la course qu’il avait appris des choses en tentant de maintenir sa position derrière lui.

Malgré la pluie, malgré les difficultés inhérentes à une première édition, NASCAR a réussi son pari avec cette épreuve sur circuit urbain. Et les cotes d’écoute à la télévision ont atteint des scores jamais vus en 6 ans pour le réseau NBC. 4,795 millions de téléspectateurs en moyenne ont ainsi regardé la course de série Cup dimanche, rien qu’aux États-Unis. Ce nombre a grimpé à 5,383 millions lors des 15 derniers tours de course ! Si l'on ajoute les cotes d'écoute hors USA, ce sont plus de 6 millions de personnes qui ont vu en direct Shane van Gisbergen gagner dimanche. Cette saison, seul le Daytona 500 a jusqu’ici fait mieux avec 8,173 millions de téléspectateurs.