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Rétro 1996 : Patrick Carpentier est sacré champion de Formule Atlantique après une saison de rêve

Rétro 1996 : Patrick Carpentier est sacré champion de Formule Atlantique après une saison de rêve

Jeudi 29 juin 2023 par René Fagnan
Crédit photo: Bruno Dorais

Crédit photo: Bruno Dorais

Patrick Carpentier, maintenant analyste au réseau de télévision RDS, a décroché le titre de champion de Formule Atlantique du SCCA en 1996 au termine d’une saison où il a remporté la victoire à neuf reprises en 12 épreuves. Carpentier avait quand même disputé cinq saisons plus ou moins complètes en Formule Atlantique auparavant, mais dans de petites équipes et sans commanditaires majeurs. Bref, dans des conditions souvent délicates.

En 1994, il dispute quelques courses de Formule Atlantique avec l’équipe Dave White Motorsports avec un petit budget. Il récolte néanmoins deux places de second, à Mosport en mai et à Trois-Rivières en août. La dernière épreuve de la saison se déroule en octobre sur le tracé de Laguna Seca en Californie.

Carpentier participe aux essais libres quand sa Ralt RT-40 lui échappe brutalement dans un virage. « Un élément de la suspension a cassé et j’ai tapé le mur en béton. La voiture était détruite. Alan [Labrosse, son agent d’affaires] a réussi à tout arranger et à payer la facture des dommages » nous a raconté Patrick.

Ne pouvant pas prendre le départ de la course, il erre dans les paddocks et fait une rencontre décisive. « C’est là que j’ai rencontré et discuté avec Peggy Haas. Je n’avais aucune idée de qui s’agissait. Elle portait des jeans déchirés et avait l’air d’être juste une fan de courses… » précise-t-il en riant. Il apprend vite qu’elle est la copropriétaire, avec Jackie Doty aujourd’hui décédée, d’une excellente écurie de Formule Atlantique. Haas et Doty financent leur écurie, Lynx Racing, avec leurs fortunes personnelles et ont créé une filière pour amener des jeunes pilotes américains en série IndyCar.

« Durant l’hiver, elle m’appelle et me dit de venir faire un essai. Ma vraie carrière a démarré à ce moment-là. J’ai enfin pu disputer un championnat complet en 1995 et recevoir un salaire. Pourtant, tout avait mal commencé. J’étais le porte-parole du Super Motocross de Montréal et je m'étais fracturé le pied en motocross avant le début de la saison. J’ai raté les essais hivernaux et ç’a été une année très difficile » précise Carpentier.

En effet. Si Patrick gagne en ouverture de saison dans les rues de Miami, gagne encore sur l’ovale de Nazareth, termine troisième à Toronto, il abandonne ensuite à trois reprises à cause de bris mécaniques et n’obtient que les résultats moyens…

Une saison de rêve

Carpentier se prépare beaucoup mieux pour la saison 1996. La compagnie d’amortisseurs Öhlins désire percer le marché de l’IndyCar et signe un partenariat avec Lynx Racing. « Öhlins a envoyé cinq ingénieurs à nos essais hivernaux en Californie. Ils ont effectué modifications de pressions et de types de liquide hydraulique. Et ç’a fonctionné. On a gagné presque une seconde au tour. La voiture avait un grip phénoménal. On s’est dit que ça allait être une saison de fou ».

Sous la direction du directeur de l’écurie, Steve Cameron, de son chef mécano, Ricky Cameron, et de son ingénieur Jim Griffith, Carpentier attaque la saison 1996 gonflé à bloc.

Il se classe troisième lors de la première course sur le tracé de Homestead-Miami, puis termine deuxième à Long Beach, gagne à Nazareth et est quatrième à Milwaukee. Et c’est le déclic. Il gagne devant son public à Montréal et enchaîne huit victoires consécutives. Il termine premier au championnat avec 239 points, loin devant l’Ontarien Lee Bentham de P-1 Racing, second avec 149 points.

« J’ai beaucoup appris techniquement durant cette année-là » avoue Carpentier. « J’étais au volant d’une très bonne voiture et j’étais guidé par un excellent ingénieur. On a essayé des trucs osés. On avait tellement d’adhérence qu’on a même testé l’auto sans aileron arrière à Elkhart Lake. Le rôle joué par la voiture était crucial et en 1996, on avait une excellente voiture ».

Carpentier ajoute : « Quand je pense que c’était la première fois que Peggy Haas et Jackie Doty engageait un non-Américain. Richie Hearn [qui a piloté pour Lynx Racing en 1994 avant le recrutement de Carpentier] m’avait prédit que ça ne marcherait pas avec Lynx, que jamais Lynx engagerait un Canadien et que je perdais mon temps. Pourtant, elles m’ont fait confiance et je les en remercie ».