Fidèle à sa réputation d’épreuve extrêmement dure et piégeuse pour les mécaniques comme pour les équipages, l’édition 2023 du Safari Rallye du Kenya, disputée ce week-end, marquait la mi-saison en Championnat du monde des Rallyes (WRC), soit la 7ème des 13 manches 2023. Elle a couronné Sébastien Ogier et Vincent Landais et un quadruplé de l’équipe Toyota Gazoo Racing, dont les Yaris rally1 hybrides se sont révélées plus fiables que leurs concurrentes directes des équipes Hyundai et Ford M-Sport.
Pour Ogier et Landais, il s’agit aussi de leur 3ème victoire en 5 rallyes disputés cette saison, mais en finissant deuxièmes à seulement 6,7 secondes des vainqueurs (le plus petit écart jamais enregistré à la fin de ce rallye entre le vainqueur et son dauphin), les champions du monde en titre Kalle Rovanperä et Jonne Halttunen ont réalisé la bonne affaire au pointage du championnat, alors qu’ils disposent désormais de 37 points d’avance sur Thierry Neuville et Martijn Wydaeghe, leurs rivaux directs pour le titre.
S’il a remporté l’épreuve, Ogier n’en a pas moins été victime de soucis, tant mécaniques que des crevaisons. Ainsi, lors de la journée d’hier, alors qu’il gérait son avance pour éviter tout souci avec ses pneumatiques, le Français était surpris par une averse soudaine dans la spéciale Sleeping Warrior 2, longue de 31,04 km. Les routes sèches et poussiéreuses connues depuis le départ du rallye se transformaient rapidement en bains de boue et n'offraient qu'une adhérence minimale pour proposer des conditions aussi glissantes que la glace.
Dernier concurrent de la catégorie reine (Rally1) à s'élancer dans la spéciale, Sébastien Ogier était peut-être le plus durement touché par ce chaos soudain. Victime de deux crevaisons lentes, le meneur voyait son avantage être réduit de moitié en concédant plus de quinze secondes. Il abordait donc la dernière étape ce dimanche, composée de six spéciales, avec 16''7 seulement d'avance sur Rovanperä.
L’écart entre les deux coéquipiers rivaux est passé à 9,2" avant d’entamer la Power Stage, l’ultime spéciale ce dimanche. Un parcours qui a donné quelques sueurs froides aux deux pilotes, Ogier recevant une roche en plein pare-brise et Rovanperä affrontant des problèmes de direction assistée, mais qui n’a pas changé la hiérarchie. Au fil d’arrivée, non loin des rives sud du lac Naivasha, Ogier/Landais remportent tout de même l’épreuve.
Derrière eux, Elfyn Evans et Scott Martin complètent le podium sans jamais avoir donné l’impression de pouvoir rivaliser avec leurs deux coéquipiers. Ils terminent avec 2 minutes et 55 secondes de retard sur les vainqueurs mais devant Takamoto Katsuta et Aaron Johnston. Ces derniers, malgré une impressionnante série de tonneaux lors du Shakedown, complètent donc un Top 4 100% Toyota.
Ils ont toutefois bénéficié des malheurs de Thierry Neuville. Le lauréat du dernier rallye (Sardaigne au début du mois) a dû abandonner lors de la journée de vendredi, victime d’un bris de suspension. Reparti samedi avec les pénalités d’usage, il est remonté au classement sans gagner la moindre spéciale, hormis la très lucrative Power Stage où il est allé chercher le maximum de points bonus (5). Il finit 8ème.
Pour Hyundai, les meilleures chances de podium ont longtemps reposé sur les épaules d'Esapekka Lappi. Mais le Finlandais a vu sa i20 N Rally1 s’arrêter dans la 11ème spéciale, la 1ère du samedi, en raison d'un souci semblant lié à un arbre de transmission. L’honneur de l’équipe coréenne est finalement sauvé par Dani Sordo et Candido Carrera, 5èmes au final (avec 5 minutes et 5 secondes de retard sur les vainqueurs), devant Ott Tänak et Martin Järveoja, le premier des deux équipages officiels Ford M-Sport à l’arrivée, devant leurs coéquipiers Pierre-Louis Loubet et Nicolas Gilsoul.
Les 9ème et 10ème places du classement général sont occupées par les deux premiers de la classe WRC2. Profitant de l’abandon de Grégoire Munster (M-Sport Ford Fiesta Rally2), Kajetan Kajetanowicz (Škoda Fabia Rally2 Evo) remporte cette catégorie avec 30,6 secondes d’avance sur Oliver Solberg, également sur Škoda.
À noter aussi la 18ème place finale, la deuxième en classe WRC3, des Canadiens Jason Bailey et Shayne Peterson avec leur Ford Fiesta R3 utilisée habituellement en Championnat canadien des Rallyes. 26 équipages avaient pris le départ de ce Safari Rallye du Kenya 2023, et 22 ont terminé. Pour le classement complet, cliquez ici.
*** MISE À JOUR LUNDI 26 JUIN 11h00 : THIERRY NEUVILLE ET MARTIJN WYDAEGHE ONT ÉTÉ EXCLUS DES RÉSULTATS. VOIR NOUVELLE ICI.