La 51ème édition des 24 heures du Nürburgring, l’une des plus importantes épreuves d’Endurance au monde et utilisant la mythique boucle nord (Nordschleife) en plus du circuit Grand Prix pour former un tracé de plus de 25 km, a eu lieu ce week-end. Une course disputée par 136 équipages (majoritairement voitures GT3, GT4 et TCR) qui a vu la victoire finale de David Pittard, Nicky Catsburg, Felipe Fernandez Laser et Earl Bamber sur une Ferrari 296 GT3.

C’est la première fois qu’une Ferrari gagne cette course et la première d’un constructeur autre qu’Allemand depuis 2002 (Chrysler Viper). Les 24 Heures du Nürburgring ont été créées en 1970.

C’est par un temps frais (12 degrés au coucher du soleil) mais sec, ce qui constitue un événement au Nürburgring, circuit niché au cœur du massif Eifel-Ardennes si souvent envahi par la pluie, que cette course a eu lieu et elle a été fort passionnante.

Qualifié en pole position avec l’une des Mercedes AMG GT3 officielles, l’Italien Raffaele Marciello a mené les premiers tours avant de voir deux voitures italiennes, la Lamborghini Huracan de Marco Mapelli et la Ferrari 296 GT3 de David Pittard le dépasser. Si la Lamborghini a rapidement plongé au classement suite à une crevaison et des ennuis mécaniques, l’unique Ferrari 296 GT3 au départ inscrite en classe PRO, engagée par le Frikadelli Racing (une ancienne équipe Porsche !) en collaboration avec le Rinaldi Racing, a dominé les 5 premiers heures avant d’être elle aussi victime d’une crevaison. Tombée 15ème, elle est rapidement remontée au classement et après 9 heures disputées et alors que l’on était au cœur de la nuit au Nürburgring, 5 marques différentes occupaient les 5 premières places : Mercedes devant BMW, Ferrari, Porsche et Audi.

Contrairement à ce qu’on retrouve d’habitude dans ces 24 heures, la nuit n’a pas apporté de bouleversement majeur, hormis chez Porsche où la meilleure GT3-R du Manthey Racing a abandonné suite à des soucis mécaniques, et chez Audi où deux voitures officielles se sont accrochées dans l'un des virages rapides de la Nordchleife, perdant toute chance de podium.

Ses arrêts aux puits étant décalés depuis la 5ème heure par rapport à ses concurrents, suite à la crevaison de la 5ème heure, la Ferrari du Frikadelli Racing a repris le commandement au fil des heures, au gré des arrêts de la BMW No.98 et de la Mercedes No.4. Ces trois voitures avaient encore des chances de victoire au moment d’entamer la dernière heure, mais la question était alors : la Ferrari, qui a ravitaillé à 1h02 de la fin, soit 10 minutes avant la Mercedes de Marciello et 17 minutes avant la BMW M4 GT3 de Maxime Martin, allait-elle pouvoir rallier la ligne d’arrivée sans faire un arrêt supplémentaire ?

En tête, David Pittard a tout fait pour économiser au maximum le carburant restant dans la Ferrari 296 GT3 No.30, espérant une neutralisation (code 60 km/h sur ce circuit) suite à l’un ou l’autre incident pour baisser au maximum sa consommation. Il y en a eu deux, brefs mais suffisants pour rassurer le pilote anglais et son équipe, qui a réalisé une performance sans erreur tout au long de cette épreuve pourtant si piégeuse.

Car cette course a comme de coutume été marquée par un nombre important de crevaison dues aux débris sur la piste après des contacts avec les rails et accrochages. Quelques soucis mécaniques aussi, à l’image du début de course cauchemardesque vécu par l’unique pilote canadien engagé, le pilote de Québec Mikaël Grenier. Inexpérimenté dans cette course, Mercedes AMG avait décidé de le placer au sein d’un équipage composé de pilotes amateurs et engageant une nouvelle Mercedes AMG GT2. Une voiture davantage fabriquée pour les compétitions de type Club Racing qui ne pouvait rivaliser pour la victoire avec les GT3. 123èmes après deux heures de course suite à des problèmes mécaniques, Grenier et ses équipiers, l’Américain David Thilenius et l’Allemand Jay Mo Härtling, ont réalisé une spectaculaire remontée par la suite, terminant la course en 43ème position (2èmes classe SP-X), à 21 tours des vainqueurs au général.

Derrière la Ferrari de Pittard/Catsburg/Bamber/Fernandez Laser, qui a croisé la ligne d’arrivée avec 36,081 secondes d’avance sur la BMW du Rowe Racing confiée à Maxime Martin, Dries Vanthoor, Marco Wittmann et Sheldon van der Linde, le podium toutes-catégories est complété par la Mercedes de Raffaele Marciello, Philip Ellis et Luca Stölz.

En 4ème place, on retrouve une autre Mercedes, celle du trio Christodoulou/Schiller/Götz, devant la 1ère Porsche 911 GT3-R, celle de Andlauer/Olsen/Cairoli. Les 5 premiers terminent dans le même tour. Victorieuse l’an dernier, Audi doit cette fois se contenter de la 6ème place pour sa meilleure R8 LMS GT3, celle du Team Land confiée à Christopher Haase, Christopher Mies et Patric Niederhauser.

Cette édition 2023, disputée à vive allure, a par ailleurs marqué un record de distance parcourue dans l’histoire de l’événement, les lauréats bouclant 161 tours, soit trois de plus qu’en 2022. Pour le classement complet, cliquez ici. Nous vous invitons aussi à découvrir nos galeries photos exclusives de cette course, en cliquant ici.