C’est dans une ambiance lourde que la 4ème épreuve du Championnat du monde des Rallyes (WRC) s’est tenue ce week-end, dans le cadre du rallye de Croatie. Une semaine après l’accident mortel du pilote officiel Hyundai Motorsport Craig Breen en essais préparatoires à l’épreuve, aucun équipage n’avait véritablement le goût de sourire durant ces 3 jours de compétition mais tous ont donné le maximum une fois le rallye commencé sur les routes étroites et sinueuses, en asphalte, à l’ouest de la capitale Zagreb.
Dès la 1ère spéciale, l’octuple champion du monde et meneur du championnat 2023 avec deux victoires en 3 événements, Sébastien Ogier, co-piloté par Vincent Landais sur Toyota GR Yaris Rally1 s’emparait des commandes. Mais cela ne durait guère : à la 2ème spéciale, Ogier/Landais perdaient près de 2 minutes et toute chance de victoire suite à une crevaison. Le même mal affectait son coéquipier et champion du monde en titre Kalle Rovanperä, victime d’une crevaison exactement au même endroit de la spéciale !
Grâce à sa régularité, Thierry Neuville (co-piloté par Martijn Wydaeghe sur Hyundai i20 N Rally1) parvenait à s'installer aux commandes face à Elfyn Evans (co-piloté par Scott Martin sur Toyota GR Yaris Rally1). Peu satisfait de ses réglages, le Belge prenait tous les risques pour demeurer en tête et finissait la première journée de compétition en tête, 5,7 secondes devant Evans.
Samedi, Neuville, toujours à l’attaque, commettait une erreur, heurtait un muret puis un arbre et voyait ses chances de victoire s’envoler. Reparti ce dimanche, il a remporté la Power Stage, marquant ainsi 5 points, mais il a dû se contenter de la 22ème place au classement final du rallye.
Une fois Neuville hors du combat pour la victoire, celle-ci n’a plus concerné qu’Elfyn Evans, troisième pilote Toyota, et Ott Tänak (co-piloté par Martin Järveoja sur Ford Puma Rally1). Mais en décidant de chausser des pneus pour temps humide pour la dernière boucle de spéciales de samedi, il perdait son pari, les conditions restaient principalement sèches et il concédait du temps face à Evans et même face à Esapekka Lappi, co-piloté par Janne Ferm et désormais seul pilote d’une Hyundai i20 N Rally1 à pouvoir terminer sur le podium.
Ott Tänak répondait dans l'avant-dernière spéciale du jour en reprenant la troisième place à son rival finlandais, pour 3''4, tout en pointant encore à 24''3 d'Elfyn Evans. En parallèle, Sébastien Ogier se battait pour remonter au cinquième rang, 50''3 plus loin.
Ce dimanche, la dernière étape, composée de 4 spéciales sur les 20 que comptait le rallye, n’a provoqué aucun bouleversement de la hiérarchie. Evans/Martin l’ont finalement emporté avec une avance de 27 secondes sur Tänak/Järveoja et de 58,6 sur Lappi/Ferm. Rovanperä et Ogier, qui s’est plaint de gros soucis de sous-virage tout au long du rallye, ont complété le Top 5, devant un autre pilote Toyota, le Japonais Takamoto Katusta co-piloté par l’Irlandais Aaron Johnston.
Aux commandes de la seconde Ford officielle M-Sport, Pierre-Louis Loubet, co-piloté par Nicolas Gilsoul, a terminé 7ème, devant Yohann Rossell et Arnaud Dunand, lauréats de la classe WRC2 avec leur Citroën C3 R5. Dans cette catégorie, le duo français devance trois équipages de Škoda Fabia, les Russes Nikolai Gryazin et Konstantin Aleksandrov devançant Oliver Solberg/Elliott Edmondson aux 9ème et 10ème places. Emil Lindhölm, co-piloté par sa compatriote finlandaise Reeta Hämäläin, finit 11ème toutes-catégories et complète le Top 4 en WRC2.
Sur le podium, aménagé dans un champ, personne n’avait évidemment le goût de sourire et un drapeau irlandais en guise d’hommage à Craig Breen a été brandi. À noter que c’est la première victoire en WRC d’Elfyn Evans et Scott Martin depuis le Rallye de Finlande en 2021 et que ce succès place le pilote gallois désormais à égalité de points avec Ogier au sommet du championnat.
Soulignons enfin que, dans un beau geste sportif, Toyota, n’avait pas inscrit la voiture d’Evans parmi ses Yaris autorisées à marquer des points au championnat des constructeurs étant donné qu’Hyundai n’avait que deux voitures officielles au lieu de trois, n’ayant logiquement pas remplacé Breen. Toyota conserve néanmoins le premier rang du championnat, devant Hyundai et Ford.
Pour le classement complet, cliquez ici. La prochaine étape aura lieu du 11 au 14 mai au Rallye du Portugal.