La joie de Fernando Alonso après avoir décroché son 100ème podium en Formule 1, ce dimanche au Grand Prix d'Arabie saoudite, était belle. Le pilote de l’écurie Aston Martin avait de plus réalisé une course exceptionnelle et méritait cette récompense.
Mais ce bel exploit sportif a été rayé des statistiques par les officiels de la Formule 1 qui ont infligé à l’Espagnol une pénalité de 10 secondes après la course pour avoir mal purgé la précédente pénalité de cinq secondes ! La même sanction avait été infligée à Esteban Ocon (Alpine) il y a deux semaines au Grand Prix de Bahreïn, mais la course n’était alors pas finie.
Il faut comprendre qu’après le grand débat (!) de l’an dernier à propos des bijoux que portent les pilotes sur eux, savoir s’ils vont utiliser un vélo, une trottinette ou faire à pied le tour du circuit quand ils arrivent sur un site le mercredi ou jeudi (ne riez pas, la F1 vient de légiférer sur ce sujet !), mesurer au millimètre près si un pilote stationne sa voiture à son emplacement de départ semble être devenu le nouveau jouet des officiels pour pénaliser cette saison.
Rappelons qu’Alonso a pris la tête de la course sur le circuit de Jeddah en partant de la 2ème place (il avait été promu à cette position suite à une pénalité de Charles Leclerc) mais il a ensuite été jugé hors de position sur la grille et a été contraint de purger une pénalité de cinq secondes.
Le fait qu’Alonso ait décalé sa voiture de quelques centimètres l’a-t-il avantagé au départ ? Assurément non puisqu’il se mettait ainsi un peu trop à l’intérieur pour le premier virage. D’autre part, si la manœuvre créait une irrégularité sur la grille de départ, pourquoi ne pas avoir avorté la procédure de départ et réclamé un second départ ? Cela aurait été ridicule pour une telle supposée infraction mais après tout, la F1 ne vient-elle pas de perdre de la crédibilité avec une telle sanction ?
La pénalité de 5 secondes a bel et bien été purgée par l’équipe et son pilote, lors de son changement de pneus effectué lors de l’intervention de la voiture de sécurité. Les mécanos ont même, selon plusieurs sources, attendu 6 secondes avant d’intervenir sur l’Aston Martin. Alors pourquoi la seconde pénalité ? Parce qu’un témoin a remarqué que le cric arrière pour soulever la voiture au changement de pneu ultérieur avait, "pris contact avec l'AMR23 avant que la pénalité de cinq secondes n'ait été purgée".
En soi, on peut dire que la sanction est donc logique si l’on veut être pointilleux du règlement. Rappelons quand même que Djeddah est une course de nuit et remarquer hors de tout doute qu’un cric noir touche ou frôle une monoplace à l’arrêt semble assez… exceptionnel !
Reste la grande question ? Alonso a fait son arrêt près d’une heure avant l’arrivée de la course; pourquoi n’a-t-il pas dès lors été contraint à cette pénalité en piste et non longtemps après les cérémonies de podium ? Décidément, la F1 a bien du mal à se départir de ces politiques de bas étage qui ont si souvent entaché sa crédibilité.
Fernando Alonso est donc classé 4ème, donnant à George Russell et Mercedes leur premier podium de la saison 2023. « Cela ne me fait pas beaucoup de mal, pour être honnête. J'étais sur le podium, j'ai fait les photos, j'ai remporté le trophée, j'ai fêté avec le champagne. Maintenant j'ai apparemment trois points de moins. Je n'en ai pas 15, j'en ai 12 » a indiqué Alonso au micro de la télévision britannique Sky Sports, dans le paddock.
« Personne ne m'a dit que ces cinq secondes étaient nécessaires à la fin de la course. Ils ne m'ont dit que cinq secondes dans le premier relais, et j'en ai gagné sept ou huit. Ensuite, pour la seconde pénalité, il n'y avait aucune information du tout, pas même d'enquête. Je sais que l'équipe essaie de revoir la chose avec les officiels car nous n'avons pas bien compris cette deuxième pénalité. Mais je m'en fous, je ne m'en soucie pas tant que ça ! J'ai célébré. Maintenant, j'ai trois points de moins mais je vais essayer de les récupérer en Australie » a-t-il conclu.