C’est à l’occasion du SuperSebring 2023 que Jacques Villeneuve reprend son métier de pilote à temps plein et ça prenait sans doute un défi à la hauteur du gagnant de l’Indy 500 de 1995 et champion du monde de Formule 1 en 1997.

Il ne s’en cache pas, il est à Sebring cette semaine mais espère pouvoir un jour remporter les 24 Heures du Mans et ainsi s’adjuger la triple couronne comme l’avait fait Graham Hill il y a plus de 50 ans. Un objectif qu’il fut bien près de réaliser, avec Peugeot il y a 15 ans. Mais s’il est revenu à la compétition à temps plein en Endurance, c’est aussi parce que cette série connaît un remarquable essor avec 11 Hypercar, la catégorie reine des séries WEC et IMSA, en piste à Sebring pour la première épreuve 2023 du WEC.

Villeneuve clame haut et fort qu’il n’a jamais pris sa retraite. Il n’a tout simplement pas eu l’occasion de faire une série de calibre mondial après son départ de la Formule 1. Cette possibilité de revenir en Endurance est venue de façon très inusitée. C’est en allant prendre un café avec une vieille connaissance de la F1 qu’il a eu vent du projet un peu fou de Colin Kolles. Son amia ensuite mentionné à Kolles qu’il avait un champion du monde pour lui. Le lendemain, Villeneuve partait pour Barcelone où l’équipe faisait des essais ! « C’est là qu’on a décidé de faire équipe ensemble. Sans ce café cette journée-là, je ne serais pas ici aujourd’hui. Tout est une question de timing. J’aurais décidé de prendre ce café le lendemain et ça aurait été trop tard » nous confie Jacques.

Pour le pilote québécois, l’endurance est aussi un défi car il n’a pas l’habitude de faire des compromis dans les réglages. Ceux-ci doivent convenir aux trois pilotes. Il trouve d’ailleurs la voiture difficile à contrôler cette : « Elle sautille partout sur la piste. En entrée de virage ça va, mais à la réaccélération l’avant sautille ».

Villeneuve avoue même que cette semaine, il laisse ses coéquipiers régler la voiture : « Ils ont beaucoup plus d’expérience avec elle. Sebring est un circuit très particulier, ça devrait mieux aller sur des tracés plus conventionnels ».

Jacques Villeneuve compare la Vanwall Vandervell 680 à un F1 de la fin des années 1990 mais en beaucoup plus lourd. Lors du prologue, le week-end dernier, il n’a fait que trois tours avant que le prototype vert et noir ne connaisse des problèmes de jeunesse. « On utilise ce week-end de course comme une séance d’essais » explique-t-il.

Il faut dire que Vanwall se bat contre des constructeurs qui ont beaucoup plus d’expérience et de kilomètres derrière la cravate. On se demande presque pourquoi Villeneuve a décidé de relever un tel défi, sachant que les différentes voitures engagées par Colin Kolles aux 24 Heures du Mans et en WEC n’ont que rarement franchi la ligne d’arrivée. « C’est la carotte des 24 Heures du Mans et la triple couronne qui me motivent. C’est une toute petite équipe mais c’est professionnel » souligne-t-il.

Ce retour à la compétition à temps plein, Jacques l’apprécie beaucoup. Mais il reconnaît que c’est en NASCAR qu’il aurait aimé poursuivre sa carrière. Un autre sujet, sur lequel nous reviendrons dans la prochaine édition du magazine Pole-Position. Nous vous proposerons alors la longue discussion de cette fin de semaine avec Jacques Villeneuve...

D’ici là, Villeneuve et ses équipiers Esteban Guerrieri et Tom Dillmann retourneront trois fois en piste à Sebring : ce jeudi pour la dernière séance d’essais libres de 11h55 à 12h55, puis pour la qualification de 19h20 à 19h35. Vendredi, le départ des 1000 milles de Sebring sera donné aux 37 voitures inscrites en WEC à compter de midi pour une course prévue pour durer 8 heures.

Voyez aussi nos galeries photos de ce week-end SuperSebring (WEC, Coupe Porsche, IMSA Michelin Pilot Challenge et 12 Heures de la série IMSA WeatherTech SportsCar) en cliquant ici.