L’âge moyen des pilotes de Formule 1 a énormément baissé au cours des trois dernières décennies, chutant presque de dix ans durant cette période. Ce même phénomène de rajeunissement est aussi constaté dans presque toutes les autres disciplines.

En ce qui concerne la F1, cette dégringolade de l’âge moyen des pilotes est surtout due à quelques facteurs majeurs. Premièrement, à cause des effets dévastateurs de la Seconde Guerre mondiale, les pilotes des années 50 (la première décennie du Championnat du monde de F1) étaient habituellement dans la quarantaine.

Puis, deuxième facteur qui a retardé les débuts en sport automobile de jeunes espoirs était l’obligation de posséder un permis de conduire ou même d’avoir atteint l’âge de la majorité pour s’inscrire dans des courses. Ainsi, les espoirs devaient attendre d’avoir 16, 17 ou même 18 ans avant de pouvoir rouler en Formule Ford, par exemple.

Le troisième facteur qui a, selon moi, fait baisser l’âge moyen des pilotes est l’arrivée du karting de haut niveau. Ainsi, toute une génération a pu débuter en karting compétitif dès l’âge de huit ou dix ans, passant ensuite à l’automobile vers 15 ans et les monoplaces de F3 ou F2 à 17 ou 18 ans. À 20 ans, ces pilotes sont mûrs pour la F1.

Voyons ici quelques exemples assez frappants. Gilles Villeneuve, qu’on croyait relativement jeune à ses débuts en 1977 en Grande-Bretagne, était en fait âgé de 27 ans. Graham Hill avait 29 ans quand il a commencé en F1 en 1958 et son fils Damon avait 32 ans en 1992 ; un âge où plusieurs prennent désormais leur retraite sportive !

Jack Brabham et Denny Hulme avaient 29 ans à leurs débuts. Jim Clark avait 24 ans en 1960, Jackie Stewart avait 26 ans en 1965, Emerson Fittipaldi 24 ans en 1970 et James Hunt 26 ans en 1973.

On croyait que certains pilotes étaient presque trop jeunes lorsqu’ils ont accédé à la F1 et on note des cas où certains experts jugeaient qu’ils ne possédaient pas l’expérience et la maturité nécessaires. Ce fut le cas avec Ayrton Senna qui avait 24 ans en 1984 à ses débuts, Jackie Ickx avait 22 ans en Italie en 1967, Niki Lauda avait 22 ans en Autriche en 1971, Lewis Hamilton était aussi âgé de 22 ans en Australie en 2007 et Kimi Räikkönen qui n’avait que 21 ans et disputé qu’une vingtaine de courses de Formule Renault 2.0 quand il a disputé son premier Grand Prix avec Sauber en Australie en 2001.

Trop jeunes pour courir ?

Que dire de l’Italien Andrea de Cesaris qui n’avait que 21 et trois mois et le Néo-Zélandais Mike Thackwell qui n’était âgé que de 19 ans et cinq mois quand ils ont pris le départ du Grand Prix du Canada à Montréal fin septembre 1980. À l’époque, les “experts” étaient convaincus qu’ils étaient beaucoup trop jeunes pour débuter en Grand Prix !

Depuis 2000, les choses ont beaucoup changé et les pilotes sont devenus de plus en plus jeunes à leur arrivée en F1. Esteban Ocon était âgé de 19 ans, onze mois et 11 jours quand il a débuté en Belgique en 2016, Fernando Alonso avait 19 ans, sept mois et quatre jours à ses débuts en Australie en 2001, Jamie Alguersuari avait 19 ans, quatre mois et trois jours en Hongrie en 2009, le Québécois Lance Stroll n’avait que 18 ans, quatre mois et 26 jours en Australie 2017 et le record est désormais détenu par Max Verstappen qui n’était âgé que de 17 ans, cinq mois et 15 jours en Australie 2015. Ce record ne sera pas battu puisque la FIA a imposé un âge minimum pour disputer un Grand Prix de F1.

Voici d’autres statistiques qui font réfléchir. Durant les années 50, la moyenne d’âge des pilotes de F1 tournait autour des 34/35 ans. Les 50 Grands Prix avec la moyenne d’âge la plus élevée ont tous eu lieu durant les années 50.

À l’inverse, le Grand Prix où la moyenne d’âge des concurrents a été la plus basse fut celui de Russie en 2017 avec une valeur de 26 ans, neuf mois et sept jours.

Pour la saison 2023, l’âge moyen du plateau va un peu baisser avec les départs de Sebastian Vettel (35 ans) et de Daniel Ricciardo (33 ans) conjugué avec les arrivées d’Oscar Piastri (21 ans) et de Logan Sargeant (22 ans) ; Nyck de Vries étant une exception à 28 ans.

Comme mentionné plus haut, ce rajeunissement ne touche pas que la F1, mais aussi presque toutes les autres disciplines du sport automobile. On le constate en rallye mondial, en Endurance, en GT de même qu’ici en Amérique du Nord que ce soit en drag NHRA, dans les trois catégories professionnelles de NASCAR ou en IndyCar.

Les pilotes âgés dans la quarantaine se font vraiment rares et laissent la place à des p’tits jeunes qui ont commencé à courir très tôt dans leur existence. La roue tourne !