L’année 2022 se termine et en matière de sport automobile, on est satisfait de voir qu’elle a marqué un retour quasi complet à la normale après les années 2021 et surtout 2020 entachées de multiples restrictions gouvernementales.

Dès lors, il nous semblait opportun de célébrer le retour d’une tradition que beaucoup ont abandonné, parfois peur de déroger au sacro-saint politiquement correct : celle des fleurs et des pots, ou si vous préférez des coups de cœur et des déceptions de la saison écoulée…

Survolons d’abord les séries mondiales : les fleurs en F1 vont évidemment à Max Verstappen et Red Bull Racing pour leurs titres respectifs, mais aussi à des pilotes qui ont brillé tout au long de la saison comme Kevin Magnussen ou encore Lewis Hamilton, qui n’a jamais lâché prise dans une saison où, pour la première fois de sa carrière en F1, il n’a pourtant pas gagné de Grand Prix.

Pour les pots, difficile hélas de ne pas citer le nom des deux pilotes canadiens, Lance Stroll et Nicholas Latifi, qui ont disputé une saison franchement décevante. Souvent dominés par leur coéquipier respectif, ils n’ont accompli aucun exploit significatif. Ajoutons aussi les performances de Daniel Ricciardo, dont la plus récente rumeur veut qu’il pourrait retrouver les grilles de départ en 2024 si l’équipe Andretti Global est finalement admise.

Et puis, il y a le cas de la Scuderia Ferrari. À elle seule elle mérite une méga couronne de fleurs pour son début de saison et la compétitivité de ses monoplaces par rapport aux ratés des saisons précédentes, mais les erreurs de pilotage et de stratégie ont aussi envoyé vers Maranello un pot tellement gros qu’il a provoqué le départ de Mattia Binotto, le directeur sportif. La tâche qui attend Fred Vasseur, attendu comme le nouveau Jean Todt pour gérer cette équipe si complexe, est colossale…

En Championnat du monde des rallyes, les fleurs vont au plus jeune champion de l’histoire de la discipline, Kalle Rovanperä, ainsi qu’à Sébastien Loeb pour sa victoire au Rallye Monte-Carlo alors qu’il rentrait à peine du Rallye-Raid Dakar. Pour les pots, ils vont plutôt vers les pilotes Hyundai, surtout Ott Tänak et Oliver Solberg. Le premier semblait démotivé, le second n’a pas convaincu mais lui a-t-on vraiment donné le temps d’apprendre au plus haut niveau ?

En WEC (Championnat du monde d’Endurance), outre le nouveau titre de Toyota et ses pilotes, les exploits les plus marquants sont ceux d’Alpine, qui a fait triompher par deux fois son vieux prototype ex-LMP1, et les deux pole positions en classe GTE Am de Sarah Bovy. La pilote belge et ses équipières Rahel Frey, Doriane Pin et Michelle Gatting ont démontré à ceux qui en doutaient encore que des pilotes féminines professionnelles et au talent hors pair sont tout à fait capables de gagner dans des séries mondiales face à leurs homologues masculins. Un beau pied de nez à des initiatives comme la W Series, dont les pilotes ne semblent avoir de l’avenir que quand elles parviennent à s’extraire de ce show médiatique de piètre niveau.

Pour les pots, ils vont à la Balance des Performances (BoP) appliquée par les organisateurs. Ce n'est pas tant l'existence de ce mode de mise à niveau réglementaire qui nous dérange, mais ses dérives qui ont notamment privé Alpine de tout espoir de gagner les 24 Heures du Mans cette année. Et surtout, la déception de voir que les organisateurs du championnat ont stipulé dans leur règlement 2023 qu'il sera désormais interdit aux concurrents de contester le système ! Refuser la critique n'a jamais été un gage de professionnalisme ni de progrès...

Côté américain, la saison 2022 a été passionnante dans les trois séries vedettes, soit la NASCAR Cup, l’IndyCar et l’IMSA WeatherTech SportsCar (Endurance). Toutes trois méritent des fleurs pour la qualité et le spectacle vus en 2022. Déception en revanche des séries de soutien de l’IndyCar. En Indy Lights comme en Indy Pro 2000, le nombre de participants demeure très faible, tandis qu’en US F2000, le niveau de pilotage était très élevé mais la médiatisation de cette filière Road To Indy est encore bien faible… Quand on voit les coûts réclamés aux pilotes dans ces séries de développement, c’est assez triste.

Au niveau canadien, les fleurs vont sans surprise à Valérie Limoges (championne 2022 de la Coupe Nissan Sentra) et aux autres champions nationaux et provinciaux. Nous pensons tout spécialement ici à Marc-Antoine Camirand, lauréat en NASCAR Pinty’s, sans oublier Jean-Christophe Trahan, champion de la série F2000 FRP aux États-Unis alors qu’il débutait à la fois en F2000 et sur les pistes américaines. Un réel exploit.

Pour les pots, nous les décernons à ces organisations et concurrents qui se demandent pourquoi les médias - Pole-Position et d’autres - ne parlent pas d’eux… mais qui ne font jamais l’effort de les contacter ! Ça ne coûte rien un petit courriel et lorsqu’on ne comprend pas qu’il existe autre chose qu’une page Facebook pour annoncer ses activités ou ses résultats, alors mieux vaudrait ne pas trop se plaindre…

Enfin, Pole-Position Magazine n’échappe pas à notre classement des bons et des moins bons coups de l’année… À ce titre, les fleurs vont à nos collaborateurs pour leur excellent travail et à la nouvelle mise en page de la revue papier qui n’a recueilli que des commentaires positifs depuis son introduction début 2021. Moins d’éditions, mais au total de l’année plus de pages encore qu’avant et un mélange d’articles exclusifs, historiques et d’actualité qui vous a, de toute évidence, plu puisque nos chiffres de vente ont même monté cette année ! Cela a d’autant fait du bien que les coûts d’impression ont hélas augmenté (de 60% environ !) eux aussi. Mais nous voulons maintenir le cap.

Le pot que nous nous décernons va à l’organisation des 4 Heures Pole-Position 2023 ! Elles n’auront pas lieu cet hiver car nous n’avons tout simplement pas eu le temps nécessaire pour relancer cette compétition annuelle qui s'est arrêtée par la force des choses en 2021. Mea culpa.

Nous vous souhaitons un très heureux temps des Fêtes, un joyeux Noël et une excellente année 2023 !