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Rétro 1980 : Le plus gros carambolage de l’histoire du GP du Canada à Montréal

Rétro 1980 : Le plus gros carambolage de l’histoire du GP du Canada à Montréal

Jeudi 22 décembre 2022 par René Fagnan
Crédit photo: YouTube

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Plusieurs accidents sont survenus sur le circuit Gilles-Villeneuve à l’occasion du Grand Prix du Canada. Il y a bien sûr eu le tristement célèbre accident mortel de Riccardo Paletti en 1982, les sorties de piste des Français Olivier Panis et Jean-Pierre Jabouille et les nombreux tonneaux effectués au premier virage en 1998, mais le carambolage le plus impressionnant est survenu peu après le départ de l’édition du 28 septembre 1980.

Il faut noter qu'il n’existe presque pas de photos de cet accident puisqu’à cet endroit rapide jugé dangereux, il n’y avait aucun gradin de spectateurs, ni de plateforme pour les photographes. Les deux images - de mauvaise qualité – que nous joignons à ce texte ont été tirées du reportage télé.

L’ancien tracé de l’Île Notre-Dame était fort différent du circuit Gilles-Villeneuve actuel. Les puits et la ligne de départ/arrivée étaient situés juste après l’épingle du pont Jacques-Cartier et s’en suivait une chicane avant que les bolides n’abordent la ligne droite du bassin olympique.

Le chaos a commencé quand les deux pilotes qui occupaient la première ligne de départ, Alan Jones sur une Williams-Ford et Nelson Piquet sur une Brabham-Ford (les deux protagonistes au titre mondial en cette fin de saison) se touchent quelques instants après l’apparition du feu vert.

À la suite de ce contact, la Brabham de Piquet tape le muret de béton de face et rebondit au milieu de la piste, moteur calé. Surpris, Keke Rosberg, partit en sixième position, saute sur les freins et perd le contrôle de sa Fittipaldi jaune qui tape le mur et se retrouve au milieu de la piste, comme la Brabham. S’en suit une pagaille pas possible. Les monoplaces se touchent, se percutent dans tous les sens et décollent même dans les airs. Cela dure à peine cinq secondes, mais la piste est obstruée par plusieurs épaves. Le drapeau rouge est immédiatement déployé et la course est arrêtée. Par chance, aucun pilote n’a été blessé.

Les pilotes qui ont, par miracle, évité tous les obstacles effectuent un tour au ralenti et rentrent aux puits. Piquet parvient à faire redémarrer son Cosworth DFV et rentre clopin-clopant comme le font Mike Thackwell (Tyrrell), René Arnoux (Renault), Jan Lammers (Ensign), Elio de Angelis (Lotus) et Emerson Fittipaldi (Fittipaldi) dans leurs voitures endommagées.

Cependant, cinq voitures sont fortement démolies et ne peuvent pas repartir. Il s’agit de la Ferrari de Gilles Villeneuve, l’Arrows de Jochen Mass, les Tyrrell de Jean-Pierre Jarier et de Derek Daly, et la Lotus de Mario Andretti.

Une course animée !

Heureusement, plusieurs pilotes peuvent sauter dans les mulets, les voitures de réserve qui étaient permises à cette époque. Le mulet était une troisième voiture de l'équipe en état de marche dans les garages. Aujourd’hui, les mulets sont interdits, car les équipes ne peuvent apporter avec elles qu’un châssis nu qui peut être assemblé et utilisé qu’avec l’accord des officiels techniques de la FIA.

Dans le cas du Grand Prix du Canada de 1980, Villeneuve, Piquet, Mass et Andretti sautent dans les mulets et prennent part au deuxième départ de la course, une heure et 23 minutes après le chaos initial.

L’écurie Tyrrell avait inscrit trois 010-Ford pour Jarier, Daly et le Néo-Zélandais Mike Thackwell qui allait disputer son premier Grand Prix à l’âge de 19 ans et cinq mois, devenant ainsi le plus jeune pilote à participer à une course de F1. Thackwell a bien participé au premier départ et n’a pas directement été impliqué dans le carambolage. Toutefois, il a dû céder sa voiture à Jarier pour le second départ. Il y a donc controverse à ce sujet : bien qu’il ait pris part au premier départ, peut-on affirmer que Thackwell a effectivement disputé le Grand Prix ?

Au 25ème tour de la course, la Renault turbo de Jean-Pierre Jabouille se fracasse contre les rails de sécurité à cause d’une rupture de suspension. Le pauvre pilote français s’en tire avec des fractures aux jambes qui ont mis fin à sa carrière de pilote F1.

Pour terminer, si c’est Didier Pironi qui a croisé l’arrivée en première place au volant de sa Ligier-Ford, il fut pénalisé de 60 secondes pour avoir anticipé le départ. Alan Jones, deuxième sur la piste, a donc hérité de la victoire et du titre de Champion du monde. Quant à Gilles Villeneuve, il a disputé une course stupéfiante aux commandes de son abominable Ferrari 312 T5 qui ne tenait pas la route, terminant au cinquième rang. Son coéquipier - et champion du monde en titre - Jody Scheckter ne s'était même pas qualifié !

Crédit photo: YouTube