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6 décembre : Bon anniversaire à Keke Rosberg, champion du monde de F1 en 1982

6 décembre : Bon anniversaire à Keke Rosberg, champion du monde de F1 en 1982

Mardi 6 décembre 2022 par René Fagnan
Crédit photo: René Fagnan

Crédit photo: René Fagnan

Keke Rosberg, le père du champion du monde 2016 Nico, est le parfait exemple d’un pilote qui n’a disposé que de mauvaises voitures en Formule 1, mais qui a démontré tout son talent quand l’écurie Williams lui en a fourni une bonne ! Né le 6 décembre 1948, le jeune Keijo Erik Rosberg croyait financer sa carrière en sport automobile avec ses revenus d’ingénieur en informatique. En fait, il est arrivé à vivre de la course, mais au prix d’énormes sacrifices.

Après avoir débuté en Formule Vee et Super Vee, il monte en Formule 2, puis il signe une entente avec Fred Opert. En 1977, Opert fait courir Rosberg en Nouvelle-Zélande, en Formule 2, en Temporada argentine, en Formule Atlantique en Amérique du Nord, en F2 au Japon ainsi qu’au Grand Prix de Macao, soit 42 courses au total !

Une fois à la retraite, Rosberg a avoué que cette période de sa vie fut pénible à cause des centaines d’heures passées en avion, des décalages horaires incessants et de sa consommation effrénée de somnifères pour arriver à dormir. Il admet qu’à cette époque, il était une sorte de mercenaire du volant, acceptant toutes les offres qui lui étaient faites afin de gagner sa vie.

Son pilotage agressif et hyper spectaculaire n’était pas fait dans la dentelle… Sa façon de “brasser” sans ménagement ses monoplaces de Formule Atlantique ou sa Spyder de Can-Am était réellement surréaliste.  Ses duels implacables contre Gilles Villeneuve en Formule Atlantique sont légendaires !

Rivaux en Formule Atlantique, rivaux en Formule 1 !

Keke fait ses débuts en F1 en 1978, presqu’en même temps que Gilles Villeneuve. Le Finlandais moustachu débute au volant d’une grosse Theodore de Teddy Yip. Il conduit ensuite pour l’écurie allemande ATS avant de remplacer James Hunt chez Walter Wolf, sans résultats notoires.

Keke soigne son look de rocker : cheveux longs, lunettes de soleil, Marlboro aux doigts, pantalon moulant, chemise ouverte… Il se retrouve ensuite chez Fittipaldi ou il termine à une troisième place inespérée en Argentine en 1980 avant de connaître une longue suite de non-qualifications et d’abandons. Excédé, il menace même Emerson Fittipaldi de le traîner en justice pour qu’il lui verse enfin son salaire.

Son salut vient de l’écurie de Frank Williams en 1982. Alan Jones a quitté l’équipe tandis que Carlos Reutemann s’interroge sur son avenir. Le début de la saison approche et Williams n’a d’autre choix que de recruter Keke Rosberg qu’il sait rapide, mais au potentiel réel inconnu.

Au volant d’une FW07, puis d’une FW08 animées par le moteur Ford Cosworth DFV qui rend plus de 100 chevaux aux moteurs turbo des Ferrari et des Renault, Rosberg réalise des prouesses. Deux événements vont toutefois profondément changer l’allure de la saison 1982 : la mort tragique de Gilles Villeneuve en Belgique et le terrible accident de Didier Pironi en Allemagne. Les deux autres candidats au titre, Alain Prost et René Arnoux, sont exclus de la course au titre mondial par l'ahurissant manque de fiabilité de leurs Renault.

Dans ces conditions particulières, personne ne domine au championnat, ce qui permet à Rosberg, régulier, de marquer de précieux points et même de remporter sa première victoire au Grand Prix de Suisse disputé… à Dijon. Rosberg décroche le titre F1 avec 44 points contre 39 pour Pironi, cloué sur un lit d’hôpital.

Roberg participe ensuite au développement du moteur Honda turbo et décroche trois autres victoires chez Williams avant de terminer sa carrière en 1986 chez McLaren aux côtés d’Alain Prost.

Carrière terminée ? Mais non ! Keke est recruté par Jean Todt de Peugeot Sport et développe, avec Jean-Pierre Jabouille, la 905 d’Endurance. À son volant, le Finlandais récolte deux victoires en 1991 à Magny-Cours et à Mexico. Il ne dispute les 24 Heures du Mans qu’à une seule reprise, en 1991 sur une Peugeot 905 en compagnie de Yannick Dalmas et de Pierre-Henri Raphanel, mais abandonne.

Au cours des quatre années qui ont suivi, Rosberg pilote d’abord une Mercedes 190E puis une Opel Calibra en série DTM. Toujours aussi spectaculaire en piste, il y connaît finalement peu de succès. En 1995, Keke décide de se concentrer sur la gérance de sa propre écurie, Opel Team Rosberg, et sur son nouveau rôle de papa de Nico.