Pilote de l’écurie Alpine en 2022, devenu pilote Aston Martin sitôt l'ultime Grand Prix de la saison terminé dimanche dernier à Abou Dhabi, l’Espagnol Fernando Alonso a récemment battu le record du nombre de départs en Grands Prix de Formule 1, surpassant les 350 départs de Kimi Räikkonen, les 323 de Rubens Barrichello et les 307 de Michael Schumacher. Et dire qu'avant le 21ème siècle, on pensait que le record établi par Jacques Laffite en Grande-Bretagne en 1986 avec 176 départs (il égalait alors Graham Hill à ce chapitre) ne serait probablement jamais battu !

Fernando Alonso a vite accédé à la F1 après une belle carrière en karting, une saison en série Euro Open de Formule Nissan en Espagne au sein de l’écurie dirigée par l’ancien pilote Adrián Campos et une autre en Formule 3000 avec l’équipe Astromega en 2000.

Cependant, un an auparavant, Alonso a effectué son premier essai d’une monoplace de F1. Son titre de Formule Nissan lui accordait le privilège d’essayer une Minardi M01 à moteur Ford V10 sur le circuit de Jerez le 13 décembre. Les conditions climatiques étaient piégeuses, mais Alonso a stupéfié les membres de la petite écurie italienne. Après deux tours de reconnaissance, il a enfoncé l’accélérateur avec conviction comme s’il avait toujours piloté cette voiture ! Après seulement trois tours de piste, Alonso a roulé plus vite que les deux autres pilotes conviés à l’essai.

Cette performance étonnante a étonné Giancarlo Minardi qui lui a fait signer un contrat. Mais c’est surtout Flavio Briatore, le patron de l’écurie Benetton-Renault F1, qui s’est intéressé au phénomène espagnol, lui qui avait déjà "volé" Michael Schumacher à Eddie Jordan en 1991.

Briatore rachète donc le contrat d’Alonso à Minardi et le "loue" à l’écurie Minardi, maintenant la propriété de Paul Stoddart, afin que le jeune Espagnol découvre la F1 au cours de la saison 2001 dans un environnement "relax" avant de le transférer chez Benetton.

Les essais hivernaux d’Alonso et de l’écurie désormais baptisée European Minardi se résument à une trentaine de tours effectués à bord d’une Benetton-Renault F1 sur le tracé de Barcelone lors d’un test de pneus Michelin. C’est peu, très peu.

Alonso débute entre des murs en béton

Fernando arrive à Melbourne début mars pour y disputer son premier Grand Prix à vie, celui d’Australie. Il est au volant de la Minardi PS01 No.21 à moteur V10 European (Stoddart a racheté un lot de moteurs Ford et les fait entretenir et préparer par son entreprise).

À cette époque, les véritables simulateurs de pilotage n’existent pas et Alonso a découvert le tracé d’Albert Park en regardant des cassettes vidéo des Grands Prix précédents et en marchant la piste avec les membres de l’écurie le jeudi précédant la course.

Lors des premiers essais libres, Alonso se classe en 17ème place sur 22. Il améliore lors de la seconde séance avec le 15ème temps. Les murets en béton qui entourent la piste ne lui font pas peur. Il réalise le 19e chrono lors des qualifications, à 3”657 de la pole position réalisée par Michael Schumacher dans sa Ferrari.

Inexpérimenté, Alonso prend un départ prudent et parcourt les premiers tours derrière la Jaguar de Luciano Burti, mais devant celle d’Eddie Irvine. Doublé par Irvine, Alonso bataille cette fois contre l’Arrows-Asiatech (Peugeot) de Jos Verstappen.

Alonso effectue son arrêt aux puits pour du carburant et quatre pneus neufs. Malheureusement, son limiteur de vitesse fonctionne mal et la Minardi excède la limite de vitesse imposée dans la ligne des puits. Il écope d’une pénalité de 10 secondes à purger dans les puits.

Il revient en piste en 12ème position devant les Benetton-Renault de Giancarlo Fisichella et Jenson Button. La Minardi croise l’arrivée en 12ème position avec deux tours de retard sur le vainqueur, Michael Schumacher.

L’Espagnol a impressionné, car la Minardi avec son moteur Ford maison n’est vraiment pas la voiture la plus rapide du plateau en plus d’être assez fragile. Alonso n’a pas commis d’erreurs majeures et a ramené la voiture en un seul morceau, ce qui n’était pas évident pour une recrue qui conduisait sur un circuit urbain rempli de pièges.

Le week-end dernier à Abou Dhabi, Alonso a disputé son 356ème Grand Prix de F1. L'an prochain, il sera le coéquipier du Québécois Lance Stroll chez Aston Martin.