Lors d’une course de Formule Renault 2 litres britannique, le Québécois Andrew Ranger a été le coéquipier de nul autre que Lewis Hamilton, pilote Mercedes et sept fois Champion du monde de Formule 1.
Après ses succès accumulés en karting provincial, national et international, Andrew Ranger est passé à la monoplace en 2003 en participant à la série Fran-Am nord-américaine.
Cette série monotype privée utilisait des monoplaces de Formule Renault ; des châssis Tatuus propulsés par des moteurs Renault atmosphériques de deux litres. Après avoir remporté plusieurs victoires en début de saison, il était évident qu’Andrew Ranger filait vers le titre de la série.
Au courant de l’été, l’agent d’affaires de Ranger, Alan Labrosse, sonde les possibilités de voir Ranger poursuivre sa carrière en Europe. « Alan Labrosse a discuté avec l’équipe Manor pour me faire disputer une course de Formule Renault sur le circuit de Donington Park en Grande-Bretagne. Alan était très décidé à ce que ça se fasse et nous avons eu une bonne offre », nous raconte Ranger.
Labrosse, qui a couru en Formule 2000 britannique durant l’hiver 1986, avait conservé d’excellents contacts avec les écuries anglaises.
« Je n’avais pas encore remporté le championnat de la série Fran-Am à ce moment et je préparais la fin de la saison. J’ai participé à des essais avec ma voiture Fran-Am sur le circuit de Mosport avec mon équipe, AIM Motorsport [des frères Ian et Keith Willis de Toronto], puis Alan et moi sommes partis pour la Grande-Bretagne » poursuit Ranger.
Des affrontements en karting
Le jeune Québécois est intégré à l’écurie Manor et découvre ses coéquipiers du week-end des 9 et 10 septembre : un certain Lewis Hamilton, Sergio Jiminez et Matthew Lewis. Il doit ensuite apprend les subtilités du tracé “National” de Donington long de 3,15 km. « C’était un circuit assez rapide. Les courbes 3 et 4 se prenaient à haute vitesse. J’ai eu un peu de difficultés au début, mais après je me suis glissé dans le top 10 assez facilement je pense » déclare Ranger.
Lors des qualifications, le jeune pilote de Roxton Pond réalise un chrono de 1’09”453 qui lui donne la 15e place sur la grille de départ de la course du samedi. Puis, son deuxième meilleur temps, 1’09”529, le fait démarrer depuis la huitième ligne dimanche. Lewis Hamilton avait inscrit la pole position avec un temps de 1’08”507.
Lors des courses, Ranger termine d’abord en 14e position, puis il se classe 10e et marque ainsi 18 points au championnat. « Ce fut une bonne expérience, de belles courses et nous avons beaucoup appris » souligne le triple champion de la série NASCAR Pinty’s.
Lewis Hamilton était-il déjà exceptionnel à cette époque et Andrew prévoyait-il qu’il allait dominer la Formule 1 durant de si longues années ?
« Lors de cette course avec l’équipe Manor, je savais fort bien qui était Hamilton » répond Ranger. « Il était avec Mercedes depuis le karting. J’avais couru contre lui en karting. J’étais en Championnat d’Europe en Formule A et à quelques occasions, j’ai l’ai affronté en piste, tout comme Nico Rosberg qui était son coéquipier, et Sebastian Vettel aussi. Hamilton savait bien qui j’étais ».
« Je savais fort bien qu’au même âge que moi, ces gars-là étaient des vedettes montantes. Toutefois, ils n’étaient pas vraiment meilleurs que les autres. Il y avait d’autres pilotes qui leur étaient supérieurs, mais un peu comme moi, ils n’ont pas été capables de grimper à un niveau plus élevé à cause d’un manque de financement. En karting, ils étaient bons, mais rien à tout casser. Mais une fois arrivé en monoplaces, ils ont démontré tout leur talent et ils ont été capables de monter les échelons » termine Ranger.
Quelques semaines plus tard, Ranger a décroché le championnat de la série Fran-Am et avec l’appui de Proctor & Gamble, il a ensuite couru en Formule Atlantique puis en série ChampCar avant de se tourner vers le NASCAR canadien.