Le Québécois Gilles Villeneuve n’a pas été le premier Villeneuve à courir en Grand Prix… En effet, longtemps avant lui, il y a eu Louis Villeneuve !
Champion de Formule Atlantique, Gilles Villeneuve a disputé son premier Grand Prix de Formule 1 en 1977 lors du Grand Prix de Grande-Bretagne à Silverstone avec l'écurie McLaren. Puis, il fut recruté par la Scuderia Ferrari où il a passé toute sa carrière.
Avant lui, Louis Villeneuve, de son con complet Louis Marie Armand Robert de Courson de Villeneuve, a couru en Grand Prix avant 1950, soit avant l’imposition par la FIA de la règlementation technique de monoplaces de type Formule 1.
Louis Villeneuve (gardons son nom court…) est né le 23 août 1889 à Hénon dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne.
Il n’a participé qu’à deux Grands Prix hors-championnats en 1946, soit un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il s'inscrit d’abord à la Coupe de la Résistance, épreuve organisée le 30 mai sur un circuit urbain de 3,202 km tracé dans le Bois de Boulogne près de Paris. Jean-Pierre Wimille sur une Alfa Romeo 8C-308 remporte la course de 47 tours devant Louis Chiron sur une Talbot Lago T26 et Arialdo Ruggeri sur une Maserati 4CL. Louis Villeneuve, aux commandes d’une Delahaye 135 S à moteur six cylindres en ligne de 3,6 litres, n’était pas parvenu à se qualifier.
Puis, un mois plus tard, le 30 juin, Villeneuve participe au Grand Prix du Roussillon disputé sur un circuit urbain qui serpente dans la ville de Perpignan. Il est de nouveau au volant de sa Delahaye 135 S. Jean-Pierre Wimille remporte la course encore une fois tandis que Villeneuve, inscrit comme pilote privé, rencontre des ennuis mécanique en course et termine au huitième rang, à 23 tours du gagnant.
Louis Villeneuve a toutefois été un très bon pilote d’endurance, récoltant de beaux succès, notamment aux 24 Heures du Mans.
En 1934, il copilote une Derby à moteur V8 de 1992 cm3 au Mans en compagnie d’un célèbre illustrateur du moment, Georges Hamel. Leur bolide casse sa boîte de vitesses durant le 44e tour.
Contrairement à ce qu’on peut déduire par son nom, la Derby était pourtant une voiture française. Créée en 1921 à Courbevoie par Bertrand Montet, l’entreprise Derby a connu du succès avec des voiturettes propulsées par des moteurs de petite cylindrée, notamment un quatre cylindres Chapius Dornier de 1,1 litre. Pour la course, et les 24 Heures du Mans, les Derby étaient propulsées par un moteur V8 de deux litres.
En 1935, Louis Villeneuve termine 14e au classement général des 24 Heures du Mans sur une Bugatti 51A à moteur huit cylindres en ligne compressé de 1,5 litre qu’il partage avec André Vagniez. Deux ans plus tard, le même duo est forcé à l’abandon après 147 tours de piste, un début d’incendie s’étant déclaré à bord de leur Delahaye 135 CS.
Villeneuve inscrit son meilleur résultat au Mans en 1938 en terminant quatrième au classement général en compagnie de René Biolay sur la Delahaye inscrite sous le nom “d’écurie Villeneuve”.
Villeneuve et Biolay, toujours au volant de la Delahaye, prennent le sixième rang général en 1939, année de la dernière participation de Villeneuve au Mans.
Pour conclure, Louis Villeneuve participe aussi à plusieurs courses d’endurance comme les 3 heures de Marseille, le Grand Prix de l’ACF, le Grand Prix de la Marne et le Grand Prix du Comminges en 1936, à la Coupe du Printemps et à la Coupe d’Automne en 1937 et aussi aux 12 Heures de Paris en 1938, grimpant sur le podium à quelques occasions.
Louis Villeneuve nous a quitté le 28 janvier 1969 à Paris à l’âge de 79 ans.
Rappelons ici que Jacques Villeneuve, le fils de Gilles, a participé aux 24 Heures du Mans à deux reprises avec l’écurie officielle Peugeot Total. En 2007, Jacques avait dû abandonner en cours d’épreuve, mais il s’est classé deuxième en 2008 en compagnie de Nicolas Minassian et Marc Gené.