Présentée cette fin de semaine, la 74ème édition des 24 Heures de Spa, la plus grande épreuve au monde pour voitures GT, a vu Mercedes renouer avec le succès (une première depuis 2013). C’est le trio composé de Raffaele Marciello, Jules Gounon et Daniel Juncadella qui a imposé sa AMG GT3 du Team ASP, une équipe propriété de l’ancien pilote Jérôme Policand.

Jusqu’à 20 minutes de la fin, c’est une autre Mercedes, celle du GruppeM pilotée par le Québécois Mikaël Grenier et les Allemands Maximilian Buhk et Maro Engel, qui menait la course mais cette voiture n’avait pas la même stratégie d’arrêts aux puits et un ultime ravitaillement d’Engel a relégué Grenier et ses équipiers au 4ème rang final.

Disputée sous une chaleur estivale (25 à 30 degrés le jour et 18 à 20 la nuit), cette édition 2022 a été épargnée par la pluie, pourtant de tradition à Spa-Francorchamps, mais a tout de même été passionnante, surtout dans la première moitié.

15 neutralisations et 12 présences de la Voiture de sécurité, en plus d’un arrêt de 47 minutes au drapeau rouge durant la nuit pour réparer les rails de protection suite à l’accident de la Porsche de Matthew Payne, ont émaillé cette course. Mais dans l’ensemble, les fans en bord de piste ont assisté à de l’excellent spectacle, avec des écarts très faibles du début à la fin.

Après une nuit assez agitée, la seconde moitié de course fut plus calme, les 4 dernières heures étant même exemptes du moindre drapeau jaune, sans que cela n’augmente les écarts entre les meneurs. Ainsi à 2h30 minutes de la fin, les 7 premiers étaient groupés en 45 secondes et ils étaient encore 4 en moins d’une minute à 5 minutes de l’arrivée.

Au final, c’est avec une trentaine de secondes d’avance sur Luca Stölz que Marciello a croisé la ligne d’arrivée. Pour Mercedes, c’est un doublé puisque Stölz et ses équipiers Steijn Schothorst et Maximilian Götz (le champion DTM 2021) ont amené la AMG GT3 No.3 de l’équipe GetSpeed à une 2ème place qui semblait compromise en voyant l’état de la carrosserie avant de la voiture allemande durant la nuit, suite à un accrochage.

Les 4 dernières heures ont été marquées par le duel entre Mercedes et BMW pour la victoire. Les Lamborghini et Audi étaient alors toutes reléguées en-dehors du Top 10 tandis que la seule des 5 Porsche engagées en classe Pro encore en course n’a cessé de perdre des positions.

C’est toutefois une Ferrari, la No.71 du Iron Lynx Racing pilotée par Antonio Fuoco, Daniel Serra et Davide Rigon, qui complète le podium. N’eut été d’une pénalité à 5 heures de la fin pour vitesse excessive lors d’une neutralisation, cet équipage aurait sans doute pu se mêler plus longtemps à la bataille pour la victoire.

4ème, l’équipe GruppeM peut nourrir quelques regrets. Après avoir occupé la première place, avec Mikaël Grenier aux commandes avant la tombée de la nuit, Buhk puis Engel ont maintenu l’illusion de pouvoir s’imposer en fin de course. À 37 minutes du terme, Engel reprenait une dernière fois le 1er rang mais 17 minutes plus tard, il rentrait dans les puits pour ravitailler. Il aurait fallu une neutralisation pour voir cette No.55 espérer s’imposer mais l’équipage a tout de même disputé une magnifique course.

Les BMW M4 GT3 du Rowe Racing complètent le Top 6, la No.50 confiée à Daniel Harper, Neil Verhagen et Max Hesse devançant la No.98 de Nick Yelloly, Augusto Farfus et Nicky Catsburg.

La classe Argent est l’occasion pour Audi de se consoler d’une édition très difficile, avec le succès de Thomas Neubauer, Jean-Baptiste Simmenauer et Benjamin Goethe. Cette R8 LMS était engagée par le Team WRT, qui avait perdu toute chance de Top 10 lorsque deux de ses voitures se sont accrochées en fin de nuit. Au volant de l’une d’elles, Nico Müller, équipier de Valentino Rossi et Frédéric Vervish.

Pour ses 1ères 24 Heures de Spa, le champion du monde MotoGP croise tout de même la ligne d’arrivée en 17ème place, un rang devant la Ferrari lauréate de la classe or. Cette Ferrari 488 GT3 victorieuse est celle des pilotes féminines Rahel Frey, Michelle Gatting, Sarah Bovy et la jeune française (18 ans) Doriane Pin. Un quatuor qui a mené presque toute la course dans sa catégorie, après avoir gagné plus de 40 places en début de course.

7 pilotes canadiens étaient engagés à cette édition 2022. Hormis Grenier, brillant 4ème, ce fut nettement plus compliqué pour les autres. Ainsi, Jeff Kingsley (Mercedes), Daniel Morad (Mercedes), Ethan Simioni (McLaren) et Roman de Angelis (Aston Martin) ont abandonné.

Enfin, l’écurie canadienne ST Racing a la satisfaction de voir l’arrivée pour ses grands débuts à l’événement. Au volant de leur BMW M4 GT3, Samantha Tan, le Québécois Nick Wittmer et leurs équipiers (le Néérlandais Maxime Oosten et l’Américain Harry Gottsacker) terminent 36èmes au général, 9èmes en classe Argent. S’ils n’ont jamais été en mesure de se battre pour les avant-postes de leur catégorie, ils ont été réguliers et ont appris de cette course, d’un niveau nettement plus élevé que ce que l’équipe avait connu dans son parcours - et sa progression constante - dans le monde du sport automobile.

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