Présentée par temps sec jusqu’à présent, l’édition 2022 des 24 Heures de Spa, la plus importante épreuve d’Endurance au monde pour voitures GT3, est en cours. 66 voitures ont pris le départ à 16h45 locales ce samedi et d’entrée de jeu l’épreuve a tourné à la lutte aux avant-postes entre Porsche 911 GT3 R, Mercedes AMG GT3, BMW M4 GT3 et Ferrari 488 GT3.

Sitôt le signal du départ donné dans la descente menant vers le célèbre Raidillon, l’Autrichien Klaus Bachler (Porsche du Dinamic Motorsport) subtilisait le premier rang à Raffaele Marciello, aux commandes de la Mercedes No.88 Team ASP qui avait hérité de la pole position suite à la disqualification de la Lamborghini Huracan GT3 de l’équipe KPAX qui avait été créditée du meilleur chrono la veille lors de la Super Pole.

Sans incident majeur, les premières heures ont été passionnantes. Quelques crevaisons et accrochages (et donc neutralisations) ont cependant ralenti le rythme de plusieurs concurrents sur un circuit de Spa-Francorchamps qui voit le retour des bacs à graviers. Ces bacs ont entre autres comme but d’empêcher de trop nombreux franchissements des limites de la piste par les pilotes, mais au vu de dizaines de pénalités déjà données par la direction de course, il est clair qu’il reste encore quelques mauvaises habitudes chez plusieurs d’entre eux !

Les premières heures ont été marquées par les passages successifs en tête de la Porsche Dinamic Motorsport, la meilleure des Ferrari du Iron Lynx, la Lamborghini d’Andrea Caldarelli, mais aussi par la prise de pouvoir du Québécois Mikaël Grenier. Aux commandes de la Mercedes AMG GT3 No.55 de l’écurie GruppeM, Grenier a occupé le premier rang durant une bonne partie de son premier relais, au cap de la 4ème heure de course. Avec ses équipiers allemands Maximilian Buhk et Maro Engel, il demeure parmi les candidats à la victoire alors que la mi-course est désormais atteinte.

Grenier a eu fort à faire durant ce relais, la pression de Michael Christensen, pilote officiel Porsche, puis de Nick Yelloly, très incisif aux commandes de la BMW No.98 du Rowe Racing, étant constante. Mais Mikaël n’a pas commis la moindre erreur et c’est en étant toujours en première position qu’il a redonné le volant à Engel peu avant la tombée de la nuit. C’est la première fois en près d’un siècle d’histoire des 24 Heures de Spa (l’événement a été créé en 1929) qu’un pilote canadien occupe la tête de l’épreuve.

Au moment d’aborder la 5ème heure, les 10 premiers classés étaient groupés en moins de 10 secondes. Mais certains concurrents ont d’ores et déjà perdu beaucoup de temps, à l’image de la Mercedes du Winward Racing, impliquée dans pas moins de 5 accrochages, et celle de l’Ontarien Jeff Kingsley (l’une des AMG GT3 engagées par l’équipe GetSpeed), aux prises avec des soucis de pédalier.

Début de course très spectaculaire en revanche pour Nick Tandy, engagé sur la Porsche KCMG qui démarrait de la 64ème place, et qui a gagné 28 places en deux heures. Une performance à rapprocher de celle de la pilote belge Sarah Bovy qui, après avoir relayé la débutante Doriane Pin sur la Ferrari No.83 Iron Lynx du quatuor entièrement féminin (Rahel Frey et Michelle Gatting étant les deux autres pilotes), a gagné 41 places pour pointer au 9ème rang, première de la classe Or, à compter de la 4ème heure.

Pour la seule équipe canadienne inscrite, ST Racing (BMW M4 GT3), ces toutes premières 24 Heures de Spa ressemblent à un processus d’apprentissage. Après que Samantha Tan et Harry Gottsacker aient assuré les premiers relais, le Québécois Nick Wittmer et le Néérlandais Maxime Oosten ont pris les commandes pour la première partie de la nuit. Cet équipage, 57ème au départ, n’a que très peu progressé dans la hiérarchie, étant classé 48ème (dernière des voitures encore en course), avec une vingtaine de tours de retard, à mi-course.

À noter un incident majeur durant la nuit, ayant provoqué l’arrêt de la course au drapeau rouge pendant 47 minutes : l’accident de la Porsche numéro 16 du Earl Bamber Motorsport pilotée par Matthew Payne après 9 heures de course. Payne est sorti indemne de l’accident, l’arrêt de la course étant surtout pour permettre aux officiels de réparer les rails de protection.

Autres abandons, ceux de la Mercedes No.777, une voiture sur laquelle était engagé l’Ontarien Daniel Morad, et de la McLaren 720s GT3 No.159, une voiture confiée notamment à Ethan Simioni, un autre pilote canadien qui débutait à l'événement.

Alors que l’épreuve a maintenant été relancée et qu’elle en est à ses derniers moments de nuit (mais il reste encore 12 heures à parcourir), on retrouve en tête les deux BMW du Rowe Racing. La No.98 de Nick Yellowly, Nicky Catsburg et Augusto Farfus est au premier rang. Grenier et se séquipiers sont 8èmes. En classe Pro-Am, domination de la Mercedes de Jordan Love, Alain Valente, Frank Bird et Jannes Fittje, un équipage qui a même occupé le premier rang toutes-catégories lors de la 11ème heure. Les 12 premiers sont encore groupés en une moins d'une minute.

Vedette médiatique de l’épreuve, le champion du monde MotoGP Valentino Rosi est présentement 19ème avec l’Audi R8 LMS partagée avec les pilotes officiels Audi Sport, Nico Müller et Frédéric Vervish.

Pour suivre cette épreuve en direct, rendez-vous sur la page Youtube de GT World. Pour accéder au chronométrage en direct, cliquez ici.