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Entrevue Simon Pagenaud : Nouvelle équipe et nouveau défi pour le dernier vainqueur du Toronto Indy !

Entrevue Simon Pagenaud : Nouvelle équipe et nouveau défi pour le dernier vainqueur du Toronto Indy !

Lundi 11 juillet 2022 par Philippe Brasseur
Crédit photo: James Black / Penske Entertainment

Crédit photo: James Black / Penske Entertainment

Pour une première fois depuis 2019, le Honda Indy Toronto est de retour au calendrier de la série IndyCar. Ce sera la 10ème course de la saison 2022 et elle aura lieu ce week-end. Le dernier vainqueur en date est le Français Simon Pagenaud. Il avait alors triomphé avec sa Dallara du Team Penske, moins de deux mois après avoir remporté les 500 milles d’Indianapolis, devenant le premier pilote français en un siècle à réaliser l’exploit !

Mais depuis 2019, les choses ont changé. Du puissant Team Penske, Simon est passé au Meyer-Shank Racing, une petite équipe en plein développement en IndyCar. Outre son talent de pilote, il y apporte son énorme expérience. Car depuis ses débuts en Amérique du Nord au temps de la Formule Atlantique, Simon Pagenaud a passé beaucoup de temps sur les pistes du continent. De sa première pole position en ChampCar, décrochée au Circuit Mont-Tremblant en 2006, à sa victoire aux 24 Heures de Daytona en janvier dernier, en passant bien sûr par son titre de champion IndyCar en 2016 et son triomphe à l’Indy 500 en 2019, il représente aujourd’hui l’un des pilotes les plus aguerris du sport automobile nord-américain.

Pour débuter notre série de nouvelles quotidiennes entourant le retour du Toronto Indy cette semaine, nous vous proposons cette entrevue exclusive de Simon Pagenaud…

Simon, après 9 courses disputées, tu es présentement 9ème au championnat IndyCar. Est-ce positif pour toi ?

Je suis assez satisfait car c’est un gros défi que de rejoindre une jeune équipe (en IndyCar) comme Meyer-Shank Racing. Le niveau est tellement élevé dans cette série que je m’attendais à vivre des périodes difficiles avant de gagner des courses. Nous n’avons pas encore réalisé de week-end parfait mais on progresse à chaque course. On arrive maintenant sur un circuit qui me plaît, où j’ai toujours eu beaucoup de succès dans le passé et aux commandes d’une voiture qui est excellente sur les tracés urbains, donc je suis confiant. Beaucoup de choses sont réunies pour un beau week-end et j’espère qu’on pourra le montrer.

Ton objectif pour ce Toronto Indy 2022 ?

Plus relevé que lors des autres courses car je sais que notre voiture est compétitive sur ce type de piste et que le moteur Honda y fonctionne aussi très bien. Je me sens vraiment à l’aise à Toronto et l’objectif serait une place de podium. Peut-être mieux, mais on verra car c’est de l’IndyCar, on sait que tout peut arriver dans cette série.

Les circuits de ville en général, est-ce un type de tracé qui te plaît ?

On parle peu de rythme en course automobile. On parle de rythme pour la musique et d’autres choses mais il y a forcément un rythme qui s’applique à chaque circuit et sur les tracés en ville, je me sens dans un bon rythme à chaque fois. Je ne peux pas expliquer cela, c’est un sentiment. Que ce soit à St-Pete, Long Beach, Toronto ou Nashville, j’attends toujours avec impatience ces courses.

Tu es passé de Penske à Meyer-Shank Racing durant l’intersaison 2021-22. La transition a-t-elle été facile ?

Pas du tout ! Quand on est dans une équipe comme Penske pendant 7 ans, plein de choses reviennent d’une année à l’autre et on ne doit pas recommencer le travail de zéro. Je pense ici à l’installation dans le cockpit, le travail avec les ingénieurs et les mécaniciens, etc. Les réglages de la voiture sont aussi très différents. Je réapprends donc ce que chaque changement fait sur la voiture a comme conséquences. Et en cela, le travail passé chez Penske ne me sert pas. La transition a donc été difficile mais pas douloureuse, c’est juste très intéressant.

Le fait de revenir dans une équipe motorisée Honda peut-elle t’ouvrir la porte à évoluer aussi sur un programme Acura LMDh en Endurance dans les prochaines années ?

Ce n’était pas l’objectif principal lorsque j’ai signé avec l’équipe. Je cherchais un défi qui me permette de m’épanouir à ce stade de ma carrière. J’ai trouvé en Meyer-Shank Racing une équipe qui me permet de m’impliquer beaucoup au niveau technique, et j’adore cela, en plus de les aider dans la gestion de l’équipe. Après avoir été champion IndyCar et vainqueur de l’Indy 500 dans la plus grande équipe de la série, le fait de travailler à amener une équipe au plus haut niveau est très motivant. Maintenant, si Acura ou d’autres constructeurs sont intéressés par moi pour aller disputer les 24 Heures du Mans par exemple, cela m’intéressera énormément.

Tu as gagné les 24 Heures de Daytona en janvier dernier, avec l’Acura DPi de Meyer-Shank Racing. Outre avoir complété l’équipage à Daytona, es-tu aussi impliqué dans le travail de gestion de cette partie-là de l’équipe ?

C’est un programme indépendant mais comme c’est une équipe à taille humaine, je suis quand même très concerné par ce qui se passe en Endurance. Lors des 6 Heures de Watkins Glen par exemple, j’étais en contact régulier avec Mike Shank tout au long de la course. Ceci dit, je suis en priorité sur le programme IndyCar.

Au Canada, outre Toronto et Tremblant, tu as roulé sur le circuit Gilles-Villeneuve (au temps de la Formule Atlantique), au Edmonton Indy ainsi qu’à Mosport, en Endurance. Laquelle de ces pistes as-tu le plus aimé ?

J’avais adoré rouler à Montréal, tout cet aspect francophone dans la ville était sympathique. Tous mes déplacements au Canada sont toujours agréables car les fans connaissent vraiment bien le sport automobile, mais je dirais qu’à Toronto, je me régale sur la piste et j’aime la ville. En tant que circuit pur cependant, le plus beau pour moi est sans conteste Mont-Tremblant.

Pour conclure, est-ce réaliste une première victoire pour toi avec Meyer-Shank Racing cette saison, en IndyCar ?

Oui car il nous manque seulement un week-end parfait, au niveau de la stratégie et du pilotage. Est-ce que l’on va atteindre cet objectif cette année, je l’espère, mais il faut savoir être patient, raisonnable. Je dirais donc que 2023 est plus réaliste mais bien sûr, on va tout faire pour gagner dès cette saison.

Crédit photo: Chris Owens / Penske Entertainment