Présentées un mois après les 24 Heures du Mans, les 6 Heures de Monza, 4ème épreuve de la saison 2022 du Championnat du monde d’Endurance (WEC), ont été marquées par un beau duel entre les prototypes Toyota Hypercar et l’unique Alpine inscrite pour la victoire toutes-catégories.
S’échangeant le premier rang à plusieurs reprises, les trois machines ne se sont quittées que le temps de leurs arrêts aux puits. À une heure de l’arrivée, Kamui Kobayashi, alors aux commandes de la Toyota No.7 de tête, tassait légèrement l’Alpine de Mathieu Vaxivière le long de la ligne droite de départ/arrivée. Les deux machines s’accrochaient et le pilote japonais voyait sa Toyota tirer tout droit à la première chicane, pneu arrière droit explosé. Cela a permis à l’Alpine de reprendre le premier rang et, malgré la pression de la seconde Toyota, la No.8 de Sébastien Buemi, Ryo Hirakawa et Brendon Hartley, Alpine récolte son second gain de la saison avec le trio Mathieu Vaxivière, André Negrao et Nicolas Lapierre. 2,7 secondes séparent les vainqueurs des deuxièmes à la ligne d’arrivée. Le podium est complété par la Toyota No.7 (Kobayashi associé à José-Maria Lopez et Mike Conway), à 1 tour.
Qualifiée en pole position, la Glickenhaus 007 a mené les premières heures avant d’être pénalisée pour excès de vitesse sous neutralisation. Peu après la mi-course, la voiture américaine a été rentrée dans son garage, turbo cassé. Ces 6 Heures de Monza marquaient aussi les grands débuts des Peugeot 9X8 Hypercar. Rapides sur un tour, les nouveaux prototypes français ont été victimes d’une cascade de problèmes, électroniques et mécaniques, tout au long de la course.
En LMP2, le Team WRT renoue avec la victoire, avec l’Oreca-Gibson No.41 de Norman Nato, Rui Andrade et Ferdinand Habsburg. Les 4 premiers de cette catégorie étaient encore groupés en moins de 10 secondes à 30 minutes du terme.
En GTE Pro, le circuit de Monza, baigné de soleil, semblait favorable aux Ferrari 488. Mais la No.51 de l’écurie AF Corse, pilotée par Alessandro Pier Guidi et James Calado, fut pénalisée puis impliquée dans une magnifique bataille (ponctuée de multiples contacts !) avec la Porsche 911 RSR de Kévin Estre, tandis que la No.52 de Miguel Molina et Antonio Fuoco, alors en tête, devait ravitailler dans l’avant-dernier tour !
La seule Corvette C8.R engagée, celle de Tom Milner et Nick Tandy, a réussi à être plus économe et remporte cette course aux multiples rebondissements, devant les Ferrari No.52 et 51 et la Porsche de Kévin Estre (finalement pénalisé pour tous les contacts avec la Ferrari No.51) et Michael Christensen.
La course a également été passionnante en GTE Am, une catégorie où la Belge Sarah Bovy a marqué l’histoire en devenant la première pilote féminine à récolter une pole position en Championnat du monde d’Endurance. La pilote de la Ferrari No.85 de l’écurie Iron Lynx a dominé le début de course, avant de céder le relais à ses coéquipières Rahel Frey et Michelle Gatting. Le trio a cependant concédé la commande en seconde moitié d’épreuve, au profit de la Porsche No.77 du Proton Compétition. Au final, les expérimentés Christian Ried, Seb Priaulx et Harry Tincknell s’imposent avec la No.77, devant Frey/Bovy/Gatting (de gauche à droite en photo ci-dessous) et Cairoli/Pedersen/Leutwiler (Porsche/Project 1).
C’est dans cette catégorie aussi que l’on a vécu l’accident le plus spectaculaire de la course alors que Henrique Chaves est parti en tonneaux après avoir frappé les boudins au sol de l’échappatoire de la deuxième chicane avec son Aston Martin, privée de freins. Le pilote est heureusement indemne.
Seul Canadien inscrit, Paul Dalla Lana (voyez son entrevue exclusive dans l’édition présentement en kiosque du magazine Pole-Position) a vécu un début d’épreuve difficile, étant impliqué dans un accrochage avec son Aston Martin Vantage. Avec ses équipiers Nicki Thiim et David Pittard, il finit 8ème de la classe GTE Am.
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