Troisième grande épreuve d’Endurance (après daytona et Sebring) de la saison IMSA WeatherTech SportsCar, les 6 Heures de Watkins Glen avaient réuni 48 équipages, répartis entre prototypes (DPi, LMP2 et LMP3) et GT (GTD Pro et GTD), ce dimanche.

Une course qui fut passionnante mais hélas interrompue après 4h35 et pour 50 minutes, alors qu’un risque d’orage se profilait sur la région. Pas de pluie, juste un risque, telles sont les nouvelles lois américaines aujourd’hui. Et dire qu'il y a moins de 10 ans encore, on vantait les prouesses des pilotes d’Endurance dans toutes les conditions climatiques !

Finalement, après trois grains de pluie tombés et alors que les officiels avaient laissé tourner le chronomètre pendant 50 minutes, il fut décidé d’arrêter le chrono afin de pouvoir relancer la course pour un sprint de 35 minutes, qui en vérité devint de 20’, le temps de faire encore quelques tours derrière la Voiture de sécurité et peut-être constater que le lac Seneca, situé non loin de la piste, n’avait pas débordé !

Dominants depuis le départ, les deux prototypes Acura DPi étaient toujours aux premiers rangs lors de l’arrêt de la course, la No.60 du Meyer Shank Racing pilotée par Tom Blomqvist (auteur de la pole position) et Oliver Jarvis devançant d’une seconde et sept dixièmes la No.10 du Wayne Taylor Racing, confiée à Filipe Albuquerque et Ricky Taylor.

À la relance, ce fut un sprint aux avant-postes entre les deux Acura et les deux Cadillac du Chip Ganassi Racing. La victoire revient finalement à Taylor/Albuquerque, 8 dixièmes de seconde devant Blomqvist/Jarvis et 2 secondes devant Sébastien Bourdais et Renger van der Zande avec la Cadillac No.01. C’est donc un nouveau doublé pour Acura cette saison, mais le premier aux 6 Heures de Watkins Glen.

L’action n’a pas manqué non plus dans la catégorie LMP2, qui a connu plusieurs changements de meneurs et accrochages. L’Oreca (PR1 Mathiasen Motorsports) de Scott Huffaker, Ben Keating et Mikkel Jensen l’a emporté d’un souffle face à la voiture du Tower Motorsport du Canadien John Farano, associé à Louis Delétraz et Rui Pinto de Andrade.

Comme souvent dans cette série, c’est la classe LMP3 qui a provoqué le plus grand nombre de neutralisations durant la première moitié de course. Les voitures de l’équipe canadienne AWA ont hélas été les "vedettes" de deux de ces incidents alors qu’Anthony Mantella (No.7) puis Orey Fidani (No.13) sont sortis de piste. Dans le cas de Fidani, c’est toutefois après une poussée d’une autre LMP3, celle de Jared Andretti, et ce n’était que le prélude à un crash plus sérieux, alors que l’Allemand Lars Kern détruisit la Duqueine jaune No.13 contre le mur, suite à une perte de contrôle après deux heures de course. L’équipage composé de Fidani, Kern et Kyle Marcelli, qui remplaçait Kuno Wittmer, n’avait de toute manière jamais été dans le rythme des meilleurs.

Déception aussi pour l’Ontarien Garett Grist, victime d’un début d’incendie lors d’un arrêt aux puits avec la Ligier de l’équipe Jr III Racing. Au final, Riley Motorsports a récolté une nouvelle victoire dans cette catégorie, avec sa Ligier JS P320 pilotée par Gar Robinson, Felipe Fraga et Kay van Berlo, le jeune néérlandais par ailleurs lauréat des deux courses de la Coupe Porsche Carrera Amérique du Nord disputées en soutien de ces 6 Heures.

En GTD Pro, c’est la Ferrari 488 de l’équipe Risi Competizione pilotée par Davide Rigon et Daniel Serra qui menait les débats à la pause forcée des 4 heures et 35 minutes. Une fois l'épreuve relancée, un ultime ravitaillement des trois premiers (la Ferrari, la Porsche/Pfaff de Mathieu Jaminet et la Lexus de Kyle Kirkwood) à deux tours de la fin est venu offrir la victoire à la BMW M4 GT3 officielle de Connor de Phillippi, John Edwards et Augusto Farfus. Cette victoire surprise de BMW ne doit pas faire oublier la belle performance de la Porsche 911 GT3 R de l’équipe Pfaff, confiée à Jaminet et Matt Campbell, classée finalement 4ème.

Engagé sur la Mercedes AMG GT3 de Proton Competition (engagée sous le nom de WeatherTech Racing), le Québécois Mikaël Grenier et ses équipiers Maro Engel et Cooper MacNeil ont fini 6èmes de cette catégorie GTD Pro. Un podium était en vue à 15 minutes du terme mais Engel a perdu 3 places dans les dernières minutes.

Enfin en classe GTD, les espoirs de victoire de Zach Robichon et l’équipe Wright Motorsports se sont envolés après que Ryan Hardwick ait été accroché par une Ferrari de l’équipe AF Corse peu après la mi-course. Hardwick, Robichon et Jan Heylen amènent leur Porsche 911 GT3 R au 9ème rang de la catégorie.

La victoire en GTD est revenue à la Mercedes du Winward Racing et son trio Dienst/Ward/Ellis qui s’est même permis de devancer toutes les GTD Pro à l’exception de la BMW victorieuse. N’eut été de la fameuse relance, l’Ontarien Roman de Angelis, associé au Belge Maxime Martin et à l’Américain Ian James sur l’une des Aston Martin Vantage GT3/Heart of Racing, aurait sans nul doute pu se battre pour la victoire dans cette classe. Le trio a croisé la ligne d’arrivée deuxième mais pourrait être disqualifié car la Vantage No.27 n’a pu rejoindre le Parc-Fermé d’après-course.

Au total, 41 des 48 équipages au départ ont complété cette édition 2022 des 6 Heures de Watkins Glen. Pour le classement complet, cliquez ici.

La série IMSA WeatherTech SportsCar disputera sa prochaine épreuve dès le week-end à venir, au Canada, sur le circuit de Mosport.


*** MISE À JOUR DIMANCHE 26 JUIN 20h00 : L'IMSA a révisé le résultat final de cette épreuve après avoir calculé le temps de pillotage minimal que devait respecter chaque pilote, quand bien même c'est une décision des officiels et non des équipes que d'avoir retiré 50 minutes à la course, chamboulant ainsi les stratégies des concurrents. La BMW victorieuse en GTD Pro est ainsi exclue des résultats, la première place revenant à l'Aston Martin No.23/Heart of Racing de Ross Gunn et Alex Riberas. Cela signifie aussi que la No.97 pilotée par Mikaël Grenier se retrouve 5ème et non 6ème de sa catégorie. En GTD, même sanction pour la Mercedes Winward, ce qui amène à la victoire l'autre Aston Martin/Heart of Racing, celle de Roman de Angelis, Maxime Martin et Ian James.